TRIBUNAL Compteurs trafiqués de voitures : 100 victimes et deux professionnels impliqués
C'est un dossier avec plus de 100 victimes flouées par un vendeur d'automobiles qui n'hésitait pas à faire fondre les kilomètres sur les compteurs des voitures. D'après les investigations, près de 250 véhicules auraient eu leur compteur électronique modifié par ces deux professionnels peu scrupuleux.
Le dossier remonte entre 2011 et 2013 et permet à l'avocat du prévenu, maître Julius Radzio, de demander la nullité de la procédure au titre du "délai raisonnable". Il défend un spécialiste d'électronique sur les voitures et se retrouve seul à présent à la barre du tribunal correctionnel qui le juge pour "tromperie d'une marchandise".
L'affaire débute quand un particulier vient acheter une Peugeot 406 qui affiche 170 000 kilomètres. Il découvre, quelques jours après l'achat, un compte rendu de mécanique de cette même automobile précisant qu'elle a en réalité roulé 237 000 kilomètres ! Il dépose plainte au commissariat. Celle-ci fait écho à une dénonciation parvenue aux oreilles des policiers. Un autre personne a vendu au "garage" impliqué dans l'arnaque une voiture affichant 216 000 kilomètres. Quelques jours plus tard, il retrouve la même voiture en vente sur Le Bon Coin à 179 000 kilomètres !
En poussant les investigations, la sûreté départementale de Nîmes remonte la filière et cible plus particulièrement un revendeur d'automobiles qui achète des véhicules d'occasion et revend les voitures une fois réparées. C'est lui qui est, d'après les débats du tribunal, la pierre angulaire de l'affaire. Il est absent du procès et n'est pas représenté. Sans ses explications, la juridiction le condamne à trois ans dont deux années de prison ferme. Il écope en outre de 30 000 euros d'amende et d'une interdiction d'exercer dans le domaine de l'automobile pendant cinq ans.
Le prévenu présent réfute avoir trafiqué les compteurs, mais affirme qu'il lui arrive de changer les compteurs lorsqu'ils ne fonctionnent pas. Pour lui, il n'y a pas d'illégalité dans cette pratique. Il reconnait en revanche le travail dissimulé et écope au final d'une sanction avec sursis pour l'exercice d'activité commerciale non déclarée. Il est relaxé des faits de tromperie.
Boris De la Cruz