BAGARD Laurent Burgoa aux côtés "des élus du cambouis"
Ce vendredi matin, le sénateur Laurent Burgoa s'est rendu dans la commune de Bagard pour apporter soutien et solutions aux élus du canton Alès 1.
Dans une ambiance collégiale, autour d'une table installée à la mairie de Bagard et agrémentée d'une variété de viennoiseries mise à disposition, le sénateur Laurent Burgoa s'est réuni avec le maire de Bagard, Thierry Bazalgette, ainsi que Léa Boyer et Jean-Charles Bénézet, représentants du conseil départemental du canton Alès 1, pour un échange de presque deux heures en compagnie de nombreux élus et représentants locaux : les maires d'Anduze, de Saint-Jean-du-Pin, de Générargues, de Saint-Christol-lez-Alès, de Ribaute-les-Tavernes, de Boisset-et-Gaujac et des membres du conseil municipal de Bagard.
"En tant qu'élus de proximité, vous vous adaptez et défendez les projets en réponse aux attentes de vos concitoyens, et c'est ce qu'il y a de plus beau. Je veux vous aider dans vos projets car je pense que cette proximité entre vous et moi peut faire notre force. [...] La politique, c'est la démocratie, et par les temps qui courent, on en a besoin. Le message est important car on voit bien que certains citoyens sont tentés par le populisme, et vous, les élus du cambouis, vous êtes les derniers remparts de cette République."
Laurent Burgoa, sénateur du Gard
Contournement de Saint-Christol-lez-Alès, statut de l'élu, le temps de l'administratif, Plan local d'urbanisme, désert médical, assurances, premiers secours, ponts submersibles, subventions... Lors de cette réunion matinale, l'ensemble, ou presque, des problématiques actuelles auxquelles sont confrontés les élus du canton ont été abordées, avec notamment un point sur le pont de Chamborigaud après sa chute survenue il y a moins d'une semaine (article à lire en cliquant ici).
Le projet de contournement de Saint-Christol-lez-Alès en prologue
Il n'aura fallu que quelques minutes seulement de réunion pour que le sujet soit mis sur la table. Espéré par beaucoup depuis près de 60 ans, le projet de contournement de Saint-Christol-lez-Alès par l'ouest, destiné à désengorger le centre-ville de la deuxième commune d'Alès Agglomération, n'arrive toujours pas à son terme tandis que le projet de contournement ouest de Nîmes avance. Maire de la commune et conseiller départemental Alès 1, Jean-Charles Bénézet s'est exprimé en premier sur ce sujet : "Oui, il y a des signes positifs pour Nîmes, je l'entends, mais à Saint-Christol-lez-Alès, le projet a tout de même bénéficié d'un avis favorable du commissaire d'enquête (mais aussi de l'Office français de la biodiversité, NDLR), donc à un stade encore plus avancé que celui de Nîmes, pourtant ce n'est manifestement pas suffisant."
D'après les informations du duo Boyer - Bénézet et notamment celles apportées par la conseillère départementale et élue à la ville d'Alès lors de cette rencontre, le projet "vieux comme le monde" serait en attente d'un acteur principal : la région Occitanie. "Trois acteurs se sont engagés et il en manque un qui ne répond pas, et pas des moindres, c'est la Région, explique Léa Boyer. Nous les avons pourtant sollicités en décembre déjà. Nous avons rendez-vous avec Jean-Luc Gibelin (vice-président chargé des Transports à la Région, NDLR) en avril pour appuyer la nécessité de se pencher rapidement sur le dossier. Nous avons l'espoir d'avancer."
De son côté, Laurent Burgoa a exprimé son soutien total au projet et suggère qu'il est nécessaire de solliciter des décisions à un niveau supérieur. Connaissant personnellement Christophe Béchu, l'actuel ministre de la Transition écologique et de la cohésion des territoires, le sénateur estime alors qu'organiser une réunion avec ce ministre serait la voie à suivre pour faire avancer ce dossier. "Ce contournement de Saint-Christol-lez-Alès doit avancer, dixit Laurent Burgoa. Il faut désenclaver le bassin alésien pour qu'il soit plus attractif. Il est important, et il faut que l'on se batte contre certains anti-tout"
Une "enveloppe globale" évoquée comme solution pour les subventions et l'administratif
"Lorsque l'on nous dit que l'on a le droit à certaines subventions, pour tel ou tel projet, que nous montons ensuite des dossiers, soit une véritable usine à gaz, nous y prenons un temps fou, pour que l'on nous réponde finalement, des semaines voire des mois de travail plus tard, que notre projet ne correspond pas aux critères établis. C'est très démotivant", confie Thierry Jacot, maire de Générargues. La préoccupation des délais administratifs est partagée par l'ensemble des élus, comme en témoigne Thierry Bazalgette, maire de Bagard, qui évoque la nécessité de relancer les services administratifs à plusieurs reprises - "quatre à cinq fois" - pour toute demande, même mineure, malgré sa proximité avec les conseillers départementaux dont il se réjouit néanmoins.
"Je pense qu'il est possible de réaliser des économies sans pour autant réduire les financements des collectivités. Vous ne vivez que de perfusion de subventions, si on les diminue, vous ne ferez plus rien !"
Laurent Burgoa, sénateur du Gard
Concernant la problématique complexe des délais administratifs, sujet abondamment abordé par la plupart des maires lors de leurs vœux en janvier dernier pour expliquer les retards dans certains projets, le sénateur gardois met en lumière un point critique : "La problématique est le fonctionnement en silos de notre administration d'État, où la communication est insuffisante. Chaque service reste isolé et ne collabore pas avec ses voisins immédiats. Ce qu'il nous faut, c'est un État français facilitateur, doté d'une enveloppe de financement conséquente et globale. Cette enveloppe permettrait à vous, les élus, de piocher les ressources nécessaires sans les contraintes actuelles."
Légèrement critique envers l'État, Laurent Burgoa a néanmoins saisi l'occasion pour saluer - à plusieurs reprises - le travail effectué par le sous-préfet d'Alès, Émile Soumbo, qu'il qualifie de "très à l'écoute et très présent sur le territoire". L'ancien conseiller départemental du Gard a également adressé des éloges au préfet Jérôme Bonet, soulignant qu'étant "non préfet au départ", ce dernier apporte une "approche bien différente et intéressante" qui lui permet d'avoir "beaucoup de recul".
Le statut de l'élu, pour donner envie de s'engager
Après avoir abordé des sujets techniques tels que le Plan local d'urbanisme, mais aussi la question de la fibre, du désert médical toujours aussi flagrant, la sensibilisation aux gestes de premiers secours, la question des sangliers, et une nouvelle fois le manque de réponse de la Région concernant les demandes de subventions, comme c'est manifestement le cas à Ribaute-les-Tavernes, le sujet attendu est finalement arrivé à point nommé.
Largement évoqué lors de l'assemblée générale de l'Association des maires ruraux du Gard avec Sylvain André, son président et maire de Cendras, en compagnie du président national Michel Fournier, l'AMF avait saisi en février les sénateurs à propos du statut de l'élu. Michel Fournier avait alors souligné l'importance considérable du statut de l'élu qui permettrait à des citoyens, sans distinction d'âge, de sexe, ou d'activité professionnelle, de s'engager en politique, de candidater aux élections municipales de 2026 et de s'investir dans un mandat, sans connaître les difficultés croissantes à concilier vie personnelle et vie professionnelle.
|Lire aussi : Les maires ruraux, le Facebook du vrai
Et ce vendredi, c'est Julie Lopez-Dubreuil, maire de Saint-Jean-du-Pin, qui a alerté sur la nécessité de revoir le statut : "Oui, certaines propositions ont été faites mais ce n'est pas assez ambitieux. Je m'inquiète car être élu, c’est compliqué, c’est dangereux, bien que l’engagement soit passionnant, riche et utile. Je crains que pour les élections municipales de 2026 ce soit compliqué de monter des listes." Elle a également incité les autres élus à sensibiliser sur l’utilité de communiquer sur l’engagement afin de "rassurer les gens". Le sénateur Laurent Burgoa a, pour ce dernier point, indiqué la nécessité d'intervenir dans les collèges, les écoles primaires, au même titre que l'enseignement de la sécurité routière fait depuis des années : "Ils considèrent que les élus ce sont les inaugurations, les apéritifs... Il faut que l'on sensibilise la jeunesse au métier de maire, c'est certain."
Le point sur les ponts submersibles
Tout comme lors de la discussion précédente sur la question des assurances, mais aussi celle sur les médecins, le sénateur prend l'initiative du débat en posant des questions aux élus et aux représentants présents. La dernière question, se tournant rapidement vers Geneviève Blanc, maire d'Anduze, porte sur les ponts submersibles et les problématiques liées à l'alerte. À l'heure où les enquêtes s'ouvrent sur les six personnes décédées lors de l’épisode d’intempéries survenu il y a quelques jours. Parmi eux, un homme à Gagnières dans le nord du département, deux femmes à Goudargues, et un père de famille avec ses deux enfants à Dions, près de Nîmes (un article à retrouver en cliquant ici). "Je n'aime pas alerter pour rien, déclare Geneviève Blanc. Il faut prendre les bonnes mesures, au bon moment, et faire un tour de piste systématiquement avant de fermer un pont. Mais malheureusement, nous ne pouvons pas avoir de règle générale sur les ponts submersibles. Il nous faut une évaluation plus fine."
Encore une fois, Laurent Burgoa insiste sur l'importance de sensibiliser à ces alertes météorologiques à travers les écoles. Il souligne la nécessité de renforcer les efforts dans ce domaine, car "les concitoyens sont trop habitués à entendre des alertes de niveau jaune, orange, etc." Ces avertissements sont devenus si fréquents et communs dans la région que "les gens ne les perçoivent plus comme dangereux". Sensibiliser et passer par les écoles serait la meilleure idée selon lui pour changer cette perception.
En conclusion de la réunion, le sénateur a pris la parole pour faire le point sur la situation du pont de Chamborigaud. Laurent Burgoa a annoncé la construction, à quelques mètres seulement du pont qui s’est effondré, d'un pont provisoire, sous forme submersible, en attendant la reconstruction du pont actuel. Il a souligné que le pont tel que nous le connaissons ne serait probablement rétabli qu'au mieux en 2028. Malgré sa satisfaction d'avoir "évité un drame", l'homme politique déplore la situation catastrophique pour les commerces de Chamborigaud, le collège de Génolhac ainsi que les casernes de pompiers et de gendarmerie de la même commune.