Publié il y a 4 mois - Mise à jour le 25.06.2024 - Louis Valat - 4 min  - vu 464 fois

BESSÈGES Une sixième édition du festival Watt The Funk, quand la musique et l'éthique ne font qu'un

Les fondatrices du festival et les élus ce mardi matin, à Alès.

- Photo Louis Valat

Du 28 au 30 juin, le festival Watt The Funk célébrera sa sixième édition à Bessèges, avec la promesse d'une célébration de la musique funk sur trois jours dans une démarche éco-responsable. Cette année, les organisateurs annoncent l'introduction de nouvelles initiatives.

Il s'octroie plusieurs labels, bénéficie d'une affluence record, jouit d'une réputation exemplaire en matière d'environnement, attire un public national, propose une programmation de qualité, et semble assuré d'une longévité. Le festival Watt The Funk se distingue et bénéfécie d'un succès d'estime. Pour autant, ses équipes ne souhaite pas s'agrandir, déménager ni voir plus grand, il affectionne son côté familial, chaleureux. En dépit de son succès, le festival Watt The Funk se distingue aussi par son attachement à conserver une atmosphère chaleureuse et familiale, préférant éviter toute expansion ou déménagement vers des envergures plus grandes.

« Le festival prend de plus en plus d'ampleur, nécessitant de nouveaux moyens pour le suivre de près, explique Olivier Martin, président de la communauté de communes Cèze-Cévennes. Son organisation et son approche sont des réussites. Au début, en tant que cévenols, nous sommes souvent prudents face aux nouveautés, mais il est indéniable qu'avec ce festival, nous nous sommes ouverts d'esprit. J'ai découvert un véritable melting-pot intergénérationnel, allant des arrière-grands-pères aux enfants, ce qui est très enrichissant. Il faut également souligner la qualité exceptionnelle des musiciens et des groupes qui se produisent, ils sont vraiment à un très bon niveau. »

Un festival qui repose sur trois grands axes

À l'origine de cet événement, une volonté claire : promouvoir la scène funk française à travers des créations originales plutôt que des reprises, tout en cultivant un engagement fort pour l'environnement. Organisé autour de trois piliers majeurs — la promotion de la culture en milieu rural, une forte implication écologique, et une intégration harmonieuse au territoire — le festival s'engage et ancre ses valeurs.

Le festival Watt The Funk l'année dernière. • Photo DR

Cette année, hormis un groupe de Barcelone (et un groupe suisse auparavant), tous les participants au festival sont français. Malgré un réseau actif de groupes funk, beaucoup demeurent méconnus à l'échelle nationale. Ce genre musical, né dans la communauté noire américaine pour promouvoir l'inclusion, résonne profondément avec les organisateurs. L'objectif est de véhiculer ces valeurs à travers un projet collectif où chacun trouve sa place, favorisant la coopération et le partage.

Bénédicte Roux, fondatrice et coordinatrice du festival, souligne : « Le festival crée une immersion totale sur trois jours, avec une décoration clé pour plonger les visiteurs dans l'atmosphère du funk, dès l'entrée jusqu'à une tente dédiée à la sortie. » Bessèges, avec son passé minier et une culture ouvrière marquée par des récits de discrimination, a inspiré l'équipe à intégrer le funk. Une promenade est prévue le samedi matin, accompagnée d'une histoire fictive selon laquelle le funk aurait trouvé ses racines à Bessèges grâce aux mines, où des boules à facettes auraient été découvertes. Ces éléments illustrent le premier axe du festival : la promotion de la culture en milieu rural.

Olivier Martin, président de la communauté de communes Cèze-Bessèges, Patrick Malavieille, conseiller départemental et Aurélie Genolher, conseillère régionale, découvrent l'image de "Watt the funk" cette année. • Photo Louis Valat

Dès ses débuts, l'organisation de cet événement a intégré une dimension durable, étant situé au bord de la Cèze. Des mesures sont mises en place pour préserver et respecter le site prêté, notamment à travers le traitement des déchets et l'utilisation de toilettes sèches. Au fil des années, ces engagements se sont renforcés, avec une préférence affirmée pour les fournisseurs locaux et l'obtention du label "Événements Détonants" en 2022, l'objectif étant d'élargir ces initiatives cette année. Une charte de bienveillance a été instaurée pour assurer que chaque participant se sente accueilli et respecté, avec une sensibilisation accrue aux questions de violence, d'inclusion et de harcèlement. L'accent mis sur l'écoute active a été reconnu par l'attribution du label "Et la Fête" en 2023, le premier label régional de promotion de la santé et du bien-être en milieu festif, soutenu par Octopus et Act Up Sud Ouest.

Photo Louis Valat

Enfin, le troisième objectif du festival est de promouvoir une approche éthique, éco-responsable et solidaire, en sensibilisant activement le public à ces valeurs et en garantissant une accessibilité pour tous. Consciente des réalités économiques et sociales du territoire, l'organisation a fixé un prix d'entrée abordable pour permettre à la population locale de participer sans contrainte financière. En collaboration étroite avec les institutions locales et les initiatives culturelles existantes, l'équipe s'efforce de maximiser l'intégration et l'engagement de la communauté locale. Cet engagement reflète le troisième et dernier axe du festival : le territoire.

Le festival en chiffres

Pour sa prochaine édition, le festival prévoit d'accueillir environ 4000 visiteurs sur une durée de trois jours, avec une affluence oscillant entre 1500 et 2000 personnes chaque soir. Près de la moitié de ce public vient de différentes régions de France, démontrant l'attrait national de l'événement. Côté finances, le budget annuel du festival s'élève à 110 000€, réparti comme suit : 2% pour les dépenses liées au logement, 4% pour le matériel, 15% pour les salaires, 18% pour les coûts artistiques, 27% pour les achats alimentaires et 31% pour les prestations professionnelles autres que celles liées aux artistes.

Photo Hervé Margolles/DR

Des nouveautés sur l'organisation et la programmation

Cette année, le festival de Bessèges promet une expérience immersive sur trois jours, agrémentée d'une soirée inaugurale le jeudi, baptisée "before". Une soirée gratuite sur la place de la mairie. Les vendredis et samedis soir, les festivaliers auront le privilège d'assister à trois concerts ainsi qu'à une gamme d'animations variées : des sets de DJ, un plateau radio animé, un "funky village", et même une "soul train". Parmi les nouvelles attractions, une soirée spéciale le jeudi soir avec la mise lumière de la scène locale avec la venue du groupe Layton Monday, composé de jeunes du conservatoire de Nîmes et d'une chanteuse de Bessèges même. En matière de sécurité, le festival a renforcé sa coopération logistique avec d'autres villages et introduit des navettes entre Bessèges et le site, en réponse aux défis de stationnement à proximité.

Louis Valat

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