Publié il y a 7 mois - Mise à jour le 03.04.2024 - Thierry Allard - 3 min  - vu 193 fois

CÔTES DU RHÔNE Inter Rhône veut « donner un coup d’accélérateur » sur l’œnotourisme

Le gardois Philippe Pellaton est le président d'Inter Rhône

- Photo : Thierry Allard

À l’occasion de la 9e édition des Rendez-vous de l’œnotourisme, ce mardi au Palais des papes d’Avignon, le président de l’interprofession des Côtes du Rhône Inter Rhône, Philippe Pellaton, a fait le point sur la stratégie des vins de la vallée du Rhône sur le sujet.

Dans un contexte de baisse de la consommation de vins, surtout les rouges, la diversification est la clé de voûte de la stratégie de l’interprofession qui représente la zone allant de Côte-Rotie aux Costières de Nîmes. « Nous avons bâti une stratégie qui fait la part belle à l’export et à la diversification des couleurs, sans oublier nos fondamentaux sur le marché domestique », pose le Laudunois Philippe Pellaton. Parmi ces fondamentaux, on retrouve l’œnotourisme, sur lequel Inter Rhône veut « réaffirmer (ses) ambitions », lance son président.

Et ça passe par « donner un coup d’accélérateur à notre offre œnotouristique, car il y a du business derrière », poursuit sans ambages Philippe Pellaton. L’idée est donc de faire exister la vallée du Rhône comme une vraie destination touristique. Pas facile pour un territoire étendu sur six départements et trois régions. « C’est une spécificité, ce n’est pas toujours simple, le but est d’arriver à donner du sens, à fédérer », estime le président d’Inter Rhône, qui mise donc sur les fondamentaux pour rassembler ce territoire, notamment sa richesse patrimoniale.

L’idée est à la fois de travailler en interne, en formant notamment les vignerons et en insistant sur l’accueil au sein des caveaux, recenser et quantifier l’offre existante, avec ses 475 caveaux labellisés Charte qualité d’accueil et sa centaine de propositions d’offres complémentaires, la structurer et éventuellement la packager, et aller au-delà. Au-delà, c’est à dire auprès du grand public. « C’est une vraie nouveauté, jusqu’à présent nous ne communiquions pas auprès du grand public sur l’œnotourisme, cette fois nous avons décidé d’un plan de communication essentiellement digital », annonce Philippe Pellaton. Pour ce faire, le budget consacré à la communication va passer de 300 000 euros à 450 000 euros par an, pour faire exister la destination œnotouristique « en posant le socle d’une communication collective, sans faire disparaître les spécificités locales qui sont souvent des axes de communication pour les appellations », rajoute-il.

Une augmentation budgétaire accompagnée d’un recrutement, qui fait d’Inter Rhône, « la première, ou une des toutes premières interprofessions de France » sur cet investissement, affirme son président. Un changement stratégique justifié à la fois par le fait que l’interprofession est convaincue être « très loin de l’optimum sur l’œnotourisme », estimé à la louche à 10 % du chiffre d’affaires, et le contexte difficile actuellement, avec la baisse significative de la consommation de vin, et des marchés à l’export où « les gros nuages qui nous font peur », dixit Philippe Pellaton, s’accumulent. Le dernier en date est le rejet par le Sénat du CETA, l’accord de libre-échange entre l’Union européenne et le Canada, sur lequel le monde viticole comptait. « Le Canada fait partie de nos trois premiers marchés à l’export, nous avons pris une grosse baffe », souffle le Gardois, qui craint un impact significatif si ce rejet du CETA se confirme.

Néanmoins, « on n’aura pas suffisamment de marges de progression sur l’œnotourisme pour compenser à terme la déconsommation de vin et les marchés internationaux qui se ferment », tempère Philippe Pellaton. Le président d’Inter Rhône y voit plutôt une tendance de fond, avec des jeunes vignerons qui s’installent et « ne cherchent pas à faire que le métier de vigneron, ont des surfaces plus réduites, des modèles économiques différents, font de la vigne et autre chose », développe le Laudunois. La tendance à l’arrachage d’une partie significative du vignoble, qui se profile pour les prochaines années, va dans ce sens. Alors, veut croire Philippe Pellaton, « cette logique de diversification fait sens partout. »

9 lauréats pour le prix « Destination œnotourisme 2024 »

Ce mardi matin, 9 lauréats ont été honorés du prix « Destination œnotourisme 2024 » : Domaine Les Davids à Viens, Château Saint-Pierre de Méjans à Puyvert, Cave Clairmont à Beaumont-Monteux, Xavier Vignon à Beaumes-de-Venise, CHateau de Panery à Pouzilhac, Domaine Deleuze Rochetin à Arpaillargues, Cellier des Princes à Courthézon, Domaine des Romarins à Domazan et le domaine Fontaine du Clos à Sarrians.

Thierry Allard

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