FAIT DU SOIR À Vers-Pont-du-Gard, la fin d’un « parcours du combattant »
Le nouveau groupe scolaire de Vers-Pont-du-Gard a été inauguré ce samedi en présence de nombreux élus et de la préfète Marie-Françoise Lecaillon. Un projet exemplaire en de nombreux points, aussi en ce qui concerne les tracasseries administratives rencontrées par les collectivités.
Ils étaient nombreux, dont votre serviteur, ce samedi matin, à se souvenir de la pose de la première pierre du groupe scolaire La Romaine, du nom de l’ancienne carrière auparavant implantée sur ce site en lisière du centre-village. Un souvenir lointain, datant de… décembre 2019. À l’époque, il était question d’ouvrir ce nouveau groupe scolaire à la rentrée 2021. Il l’aura finalement été au printemps 2023.
Pour la mairie, ça aura été « un long parcours du combattant et de nombreuses nuits blanches, retrace le maire Olivier Sauzet au moment de couper le ruban. Entre l’étude sur le ruissellement, la présence de notre ami le lézard ocellé et les mauvais débats de nos opposants, qui n’ont fait que ralentir le projet. » Finalement, les travaux débuteront à l’automne 2021, près de deux ans après la pose de la première pierre, et il faudra une large mobilisation, notamment des parlementaires de l’époque Anthony Cellier et Pascale Bories, présents tous deux ce samedi matin, pour permettre au projet d’aboutir.
Il était temps : un projet de nouveau groupe scolaire était dans l’air depuis… 2003, l’école historique du village, en plein coeur de Vers, étant devenue trop exiguë, complétée par un mobil-home. « Elle ne répondait plus aux normes d’accessibilité, était une passoire thermique, et était catastrophique en termes de stationnement et de circulation aux abords », énumère le maire. Alors en 2015, lorsque la carrière La Romaine s’arrête, la mairie décide de racheter le site. Un hangar ira aux services techniques, deux à la location, un boulodrome couvert sera érigé puis donc le groupe scolaire.
« Éviter le béton à tout prix »
Plus facile à dire qu’à faire donc, et le projet évoluera plusieurs fois pour en arriver au groupe scolaire d’aujourd’hui, au gré d'« énièmes remises en cause du projet », souffle le maire. Il restera comme prévu initialement bâti en bois et surtout en pierre de Vers, incontournable, « en évitant le béton à tout prix, note l’architecte Richard Teissier, de l’agence Teissier-Portal, à Montpellier. Car un mur sans béton émet entre 5 et 20 fois moins de CO2. » Éco-conçu, le groupe scolaire intègre des solutions innovantes, comme ces entrées d’air près du sol à ouvrir le soir pour ventiler et rafraîchir les classes le matin, ou encore une isolation en jeans recyclés.
Désormais, les quelque 170 élèves versois et leurs enseignants ont un outil agréable et fonctionnel à disposition, et la mairie compte utiliser les locaux de l’ancienne école, qui vont être rénovés, « pour y regrouper la maison des associations, la bibliothèque, et les bâtiments ainsi libérés seront recyclés à leur tour », précise Olivier Sauzet. En tout, l’aménagement total du site de l’ancienne carrière, comprenant donc le groupe scolaire, est de 5,3 millions d’euros HT. À la fin, il restera 2,8 millions à la charge de la commune, dont 1,7 million pour le groupe scolaire.
La commune a été largement aidée par l’État, avec « plus d’un million d’euros », rappellera la préfète Marie-Françoise Lecaillon, la Région avec 300 000 euros, et le Département avec 280 000 euros dans le cadre des pactes territoriaux. Il faut dire que ce projet a fait l’unanimité : « exemplaire », pour la conseillère départementale Carole Bergeri, « une référence de construction vertueuse » pour la conseillère régionale Monique Novaretti, « formidable » pour le sénateur Denis Bouad, « le plus bel établissement scolaire du Gard », pour la députée Pascale Bordes, « magnifique », pour la préfète. Pour la représentante de l’État, subventionner un tel projet « c’est aussi une façon de montrer que l’État est présent en soutien des communes rurales. »
Il sera de nouveau sollicité, comme les autres partenaires financiers de la commune, prochainement. « Il nous reste 3 000 mètres carrés de foncier constructible, et nous espérons que notre parc photovoltaïque pourra voir le jour prochainement », a glissé le maire, en espérant que le parcours du combattant qui s'annonce soit plus court et moins ardu.