Publié il y a 1 an - Mise à jour le 31.03.2023 - Thierry Allard - 4 min  - vu 490 fois

GARD RHODANIEN Jalil Benabdillah vient défendre la stratégie économique de la Région

Le vice-président de la Région Jalil Benabdillah (au centre) entouré du président de l'Agglo du Gard rhodanien Jean-Christian Rey et du directeur délégué à l'industrie à l'enseignement supérieur et à la recherche à la Région Fabrice Salemi, ce vendredi matin à Bagnols

- Photo : Thierry Allard

Le vice-président de la région Occitanie délégué à l’Économie, à l’emploi, à l’innovation et à la réindustrialisation, Jalil Benabdillah, était dans le Gard rhodanien ce vendredi à la rencontre des entrepreneurs du territoire, et ce alors que la Région est en pleine refonte de ses dispositifs de soutien aux entreprises.

L’idée était donc, dans le cadre d’une « tournée des territoires, d’expliquer où on en est », résume l’Alésien, au sortir d’une concertation avec le monde économique et dans un contexte de sortie de crise sanitaire, mais de pénurie de recrutement et d’explosion des coûts de l’énergie. L’idée reste, pour la Région, « d’accompagner les entreprises dans l’innovation, la formation et la croissance à l’international », rappelle Jalil Benabdillah, venu défendre le SRDEII, le Schéma régional de développement économique, d’innovation et d’internationalisation, censé répondre aux problématiques actuelles des entreprises.

Ainsi, des actions sont mises en place, autour de trois « défis » : accroître la souveraineté et la performance globale de l’économie régionale, accélérer la transformation du modèle économique régional et impulser la dynamique économique dans tous les territoires. Le tout « en intégrant toutes les parties prenantes », ajoute le vice-président.

Côté dispositifs d’aides aux entreprises, la Région a quelque peu élagué. « Avec la crise sanitaire, on avait multiplié les dispositifs pour être au plus près, nous l’avons fait mais c’est ensuite devenu une forêt de dispositifs, et on ne savait plus à quoi on avait droit », pose-t-il. Alors la Région a décidé de « simplifier et rationnaliser les dispositifs », pose Jalil Benabdillah, et d’une quinzaine de dispositifs, il n’en reste que trois, sous la forme de trois contrats : « Innovation, avenir et les 3S, pour souveraineté, stratégique et structurante, toutes les demandes doivent trouver des réponses dans ces contrats », présente le vice-président de la Région.

Et répondre à des conditions : « Faire au moins partie d’une des trois transformations : écologique, car ce n’est plus une option, sociétale, avec les questions de RSE (responsabilité sociétale des entreprises, NDLR) et au-delà une rémunération juste, un partage des valeurs, la qualité de vie et la sécurité au travail, et la transformation technologique, c’est-à-dire le numérique et le renouvellement de l’outil », détaille-t-il. Et, si la philosophie lors du covid était « d’aller vite », désormais, « le tout venant c’est fini, on va être très regardants sur l’impact, en termes de créations d’emplois, d’ancrage territorial », rajoute Jalil Benabdillah.

En tout, la Région met 300 millions d’euros par an sur ces dispositifs, un budget moindre que lors du covid, « mais en progression par rapport à l’avant-covid », précise le vice-président de la Région, qui compte ainsi « revenir à une situation de normalité. » Et le même de rappeler que, outre ces dispositifs, la Région injecte dans l’économie 1,4 milliard d’euros par an, notamment par le biais de ses investissements.

De nombreux chefs d’entreprises du territoire étaient présents ce vendredi matin à Bagnols pour échanger avec le vice-président, notamment sur une question prégnante : la formation. Ainsi, Thierry Vézinet, directeur de Fouré Lagadec à l’Ardoise, représentant l’Union des industries et des métiers de la métallurgie (UIMM) soulignera le fait que le Gard rhodanien, « deuxième pôle industriel d’Occitanie, ne forme pas d’ingénieurs, c’est inadmissible. Il y a un trou dans la raquette. » Jalil Benabdillah invitera le Gard rhodanien à se rapprocher de l’École des Mines d’Alès, « qui a un projet sur ce bassin, il y a des synergies à organiser, chacun ne peut pas avoir toutes les formations. » « Il ne faut pas voir nos voisins comme des rivaux », renchérira le président de l’Agglomération du Gard rhodanien, Jean-Christian Rey, en prenant l’exemple de la mobilisation trans-régionale actuelle pour obtenir l’EPR 2 à Tricastin (Drôme).

« Il y a une force réelle ici »

Le vice-président de la Région s'est rendu à Cyclife Centraco, à Marcoule, pour une présentation des start-ups accompagnées par la CleanTech vallée • Photo : Thierry Allard

Puis Jalil Benabdillah s’est rendu à l’usine Centraco de la filiale d’EDF Cyclife, à Marcoule, qui fait dans le traitement des déchets faiblement radioactifs. Ici, il était question de lui présenter des start-ups innovantes accompagnées par la CleanTech Vallée, à Aramon. Une qui fait dans les biotechnologies environnementales pour la surveillance microbiologique des ressources en eau, Microbia Environnement, une autre, Chemdoc, de recyclage de l’eau déminéralisée sur les centrales nucléaires, qui pourrait permettre d’économiser 40 000 mètres cubes d’eau par an sur la centrale de Tricastin, où sa solution va être prochainement testée.

Hors de l’eau, l’entreprise Batconnect propose des batteries connectées pour les véhicules électriques légers, comme les voiturettes de golf ou les véhicules aéroportuaires, et dans le domaine des métaux rares, Elhytec travaille sur des solutions électrochimiques pour valoriser les métaux stratégiques contenus dans les effluents. Enfin, dans le domaine de l’informatique, Iotopics propose des solutions autour de l’Internet des objets et des réseaux. Dans le cadre de la CleanTech Vallée, elle a été mise en relation avec l’usine Owens Corning, à l’Ardoise, qui a trouvé tout à côté une solution de numérisation qu’elle cherchait à l’international.

De quoi, pour la présidente de la CleanTech vallée Virginie Monnier-Mangue, démontrer que « notre territoire à énormément d’atouts. » « Il y a une force réelle ici, en termes d’expertise et de compétences », se félicitera Jalil Benabdillah, avant de rencontrer deux autres entreprises : Mainco, qui fait dans la logistique à Pont-Saint-Esprit, et l’atelier de vitraux de Julien Bulard à Saint-Alexandre.

Thierry Allard

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