Reconquérir les centres-villes : l’objectif de l’ORT, pour Opération de revitalisation territoriale, est simple, du moins dans sa philosophie. Et l’État a mis les moyens : 5 milliards d’euros au national sur l’Action coeur de ville, et 3 milliards sur Petites villes de demain. De quoi « rendre possible ou accélérer » de nombreux projets, souligne le président de l’Agglomération du Gard rhodanien Jean-Christian Rey, l’Agglo portant cette « convention chapeau » pour les deux dispositifs.

À Bagnols, le dispositif Action coeur de ville est venu sur trois axes : l’habitat, le cadre de vie et le patrimoine, et le commerce. On y retrouve, dans l’inventaire dressé par le maire Jean-Yves Chapelet, une résidence inclusive et deux résidences seniors, dont les travaux sont en cours, le financement de 36 projets dans le cadre de l’Opération programmée d’amélioration de l’habitat pour 904 000 euros de travaux depuis septembre 2021, les requalifications des places Jean-Jaurès, du Château, Bertin-Boissin et de l’avenue Paul-Langevin, la restauration de l’église ou encore celle de la statue de la Vierge, la présence d’un manager du commerce, l’ouverture des Halles de la Cèze, projet privé dont le prêt a été partiellement garanti par la municipalité, ou encore des actions ciblées contre la vacance commerciale, avec « 7 % de vacance commerciale en moins depuis que nous avons commencé », souligne le maire.

Il y en a en tout pour « 106 millions d’euros investis sur ce territoire sur Action Coeur de ville 1 », reprend Jean-Yves Chapelet. Pour la phase 2, ce sera nettement moins, 10 millions, mais on y retrouvera « la mise en service de la salle de la Pyramide en mars, la mise en oeuvre du nouveau jalonnement piéton, le plan vélo, la passerelle MAIA, la couverture du moyen bassin de la piscine municipale et l’îlot Carcaixent », énumère le maire. En tout, 17 nouveaux projets sont concernés par Action coeur de ville 2, qui couvre la période 2023-2026, et ce en plus de ceux déjà réalisés ou en cours dans d’autres cadres, comme la rénovation urbaine.

Côté Pont, 44 actions sont au programme dans le cadre de Petites villes de demain, la plupart sur l’attractivité. On y retrouve la rénovation de l’escalier Saint-Pierre, la livraison du Pôle d’échanges multimodal, ou encore la réhabilitation de l’ancien Hôtel-Dieu par un promoteur privé.

Le tout rendu possible par une coordination de tous les acteurs, ils étaient neuf à signer la convention. « Autour de la table il y a tous les partenaires pour que les planètes s’alignent et faire en sorte que nos territoires évoluent », souligne la maire de Pont Claire Lapeyronie, qui intervenait aussi sous sa casquette de conseillère régionale, la Région faisant partie desdits partenaires. On y retrouve aussi l’Établissement public foncier Occitanie, qui accompagne les communes sur l’achat du foncier « pour leur permettre de rentrer rapidement dans l’opérationnel », note son directeur général adjoint, Georges Borras.

Action logement intervient pour sa part sur la construction et la réhabilitation de logements. Sur Bagnols, « 288 logements ont été réhabilités, et une résidence inclusive et deux résidences intergénérationnelle sont en construction, c’est une belle performance », note Jean-Marie Bridier, membre du comité régional d’Action logement. Des prêts bonifiés continueront à être accordés sur l’acte 2 d’Action coeur de ville. La Banque des territoires sera elle aussi toujours là pour financer les projets, comme elle l’est « depuis l’origine », souligne sa directrice Gard-Lozère, Christine Pujol-Noël.

Quant à la Chambre de commerce et d’industrie du Gard, elle aussi continuera à « apporter sa pierre à l’édifice », glisse son président Éric Giraudier, qui salue « la démarche volontariste » menée dans le Gard rhodanien. Notamment donc dans ses deux villes principales, « qui ont deux Quartiers prioritaires politique de la ville, donc ce genre de dispositif est d’autant plus important pour que les politiques publiques portent leurs fruits pour ceux qui en ont le plus besoin », souligne la maire de Pont Claire Lapeyronie. « Ces deux villes ont des charges de centralité, il faut les transformer en locomotives », estime pour sa part le président de l’Agglo Jean-Christian Rey.

Le préfet Jérôme Bonet saluera quant à lui « la grande cohérence » de ces dispositifs ayant pour but de revitaliser les centres-villes, notamment pour « éviter l’artificialisation et retrouver du lien social. » Autant de dispositifs « au service d’ambitions, de projets, il faut avoir une vision de sa ville et de son territoire pour mettre tout ça en cohérence, et ici ça avance », salue le représentant de l’État dans le Gard. Même s’il reste encore du chemin.