LES ANGLES « Il peut faire un bon candidat » : les soutiens de David Lisnard sortent du bois
Une réunion publique du parti Nouvelle énergie, emmené par le maire de Cannes David Lisnard, se tenait ce vendredi soir aux Angles, en présence de la députée des Alpes-Maritimes et secrétaire générale de Nouvelle énergie Alexandra Martin, et du journaliste Quentin Hoster, qui signe un livre sur le maire de Cannes et président de l'Association des maires de France.
Une réunion publique qui s’est tenue sur le canton de Villeneuve, pas un hasard tant ce bastion de la Droite commence à regarder du côté de la Croisette. Ainsi, le directeur de cabinet de la maire de Villeneuve Pascale Bories — par ailleurs adhérente à Nouvelle énergie — Florent Grau, est le relais gardois du parti, avec le Nîmois Olivier Jalaguier. « Sur ce secteur, les idées de David Lisnard sont très appréciées », résume Florent Grau, pas démenti par la présence de nombreux élus de Droite des deux rives du Rhône.
Justement, de quelles idées parle-t-on ? « Une vision audacieuse, pragmatique », commence la députée, qui connaît David Lisnard « depuis 25 ans », une vision dont aurait besoin la France, « un pays à feu et à sang à plusieurs niveaux, qui a perdu la boussole et fait face à une déliquescence. » Le macronisme ? « Un vide sidéral », tranche Alexandra Martin. Le RN ? « Je ne vais pas dire que ce sont les méchants, ils existent et représentent des électeurs », dit-elle prudemment. La France insoumise ? « Là par contre, ce que je vois dans l’hémicycle n’est pas beau et fait beaucoup de mal à la France », lâche-t-elle.
Au sein de ce paysage politique, « nous avons une opportunité et le devoir de faire émerger une nouvelle offre », affirme-t-elle, « à côté de LR, nous sommes tout à fait complémentaires. » Les idées du maire de Cannes s’articulent autour de « trois principes : la liberté, l’ordre et la dignité », ébauche la parlementaire. Il est aussi présenté comme un élu « pragmatique », admirateur de Georges Pompidou, sur lequel il s’apprête à publier un livre, du reste.
« David Lisnard parle à toutes les droites »
La parole à Quentin Hoster, rédacteur en chef de Valeurs actuelles régions, auteur du livre « David Lisnard, le réveil de la droite : et si c’était lui ? » Journaliste, l’auteur promet qu’il parlera aussi « des défauts de David Lisnard, car il en a », mais va surtout s’attarder sur les qualités du Cannois, dont il dit « partage(r) les idées ». Il l’a suivi « pendant quelques mois » et a « rencontré une quarantaine de personnes » pour écrire son livre, articulé entre entretiens et biographie.
Pourquoi ce serait lui, alors ? « David Lisnard est le seul à parler de réforme de l’État, un sujet ancien passé sous les radars au profit d’un social-étatisme qui ne marche pas », affirme Quentin Hoster, avant d’évoquer « le cheval de bataille de David Lisnard : la bureaucratie. » Car il en est convaincu, ce problème « conditionne tous les autres », avec « un État devenu une machine incontrôlable », et pointer ce problème serait ce en quoi « David Lisnard se démarque principalement et est assez minoritaire dans le débat public », estime le journaliste. Les motifs habituels de la droite, à savoir l’empilement de normes, l’interventionnisme de l’État ou encore la gabegie financière, avec « des moyens mal utilisés », sont bel et bien là. Car même si Quentin Hoster affirme que le maire de Cannes peut « réunir un large panel de citoyens, à droite et au-delà », son « ADN est libéral et son coeur de cible est celui de François Fillon », rajoute-il.
Une illustration de la recherche d’équilibre de David Lisnard : se démarquer pour exister, tout en évitant d’effrayer un socle électoral conservateur tout sauf révolutionnaire. Un peu ce qu’avait réussi Nicolas Sarkozy en son temps avec sa fameuse « rupture ». Ce faisant, « David Lisnard parle à toutes les droites », veut croire Quentin Hoster. Mais il ne serait pas assez audible « dans un système médiatique extrêmement putassier et manichéen », lance le journaliste, qui affirme que David Lisnard « peut faire un bon candidat », à la présidentielle en 2027, ça va de soi, « pour enfin imposer un vrai libéralisme décomplexé ».
Et ses défauts alors ? « Il est souvent dit de lui qu’il est un peu brouillon, avec un langage techno, ce qui est paradoxal, et qu’il a tendance à se resserrer sur sa garde rapprochée », ébauche Quentin Hoster. Avant de se reprendre : « mais le paradoxe chez quelqu’un est souvent gage d’équilibre. »