PONT-SAINT-ESPRIT Municipale : « Je me sens prêt », affirme Emmanuel Le Pargneux
La tête de liste du Rassemblement national à l’élection municipale partielle intégrale de ce dimanche à Pont-Saint-Esprit, Emmanuel Le Pargneux, donnait ce mercredi soir sa réunion publique dans une salle des fêtes qui, comme la veille pour Gérome Bouvier, était bien garnie mais pas pleine.
Et il n’était pas seul : deux députés — Pierre Meurin en Monsieur Loyal et Yoann Gillet, venu avec sa casquette de patron gardois du RN — et un maire, celui de Beaucaire Julien Sanchez, pour soutenir un candidat de 24 ans que certains disent trop jeune, pas assez expérimenté. Alors les trois « guest stars » n’ont pas ménagé leurs efforts, ni compté leurs mots pour adouber le candidat. « Vous aurez un excellent maire », affirme Pierre Meurin, qui dira plus tard du candidat, son ancien assistant parlementaire, qu’il est « particulièrement spontané, courageux et sa première qualité est la générosité », « Le RN a toute confiance en lui », rappellera Yoann Gillet, puis Julien Sanchez affirmera qu’Emmanuel Le Pargneux lui ressemblait et rappellera qu’il avait été élu maire de Beaucaire « à 30 ans, et ça s’est bien passé. »
Et si ça ne suffisait pas, les trois insisteront sur le fait qu’il s’agit de voter pour une liste, « une équipe de talent », souligne Pierre Meurin, qui en fait partie à la troisième place, « une liste qui a le sens de l’intérêt général », dira Yoann Gillet. Et si ça ne suffisait toujours pas, Yoann Gillet évoquera « ce binôme Emmanuel Le Pargneux-Pierre Meurin qui fonctionne bien, et qui pourra également fonctionner demain à la tête de Pont-Saint-Esprit ». L’idée étant de capitaliser sur le nom du député, qui a fait fait le plein de voix à Pont en 2022, avec 63 % des suffrages au second tour, même si une élection municipale est très différente d’une élection nationale. Et de faire passer l’idée que, même s’il ne sera ni maire, ni adjoint car il souhaitait avant tout garder son siège à l’Assemblée nationale, Pierre Meurin jouerait tout de même un rôle important à Pont.
À part ça, pas un mot plus haut que l’autre, et Pierre Meurin fera même applaudir… les journalistes pour le traitement médiatique de la campagne. Une première. Pas de propos polémiques donc, mais le RN a tout de même tiré à boulets rouges sur le bilan de la majorité sortante emmenée par Claire Lapeyronie. « Les Spiripontains aiment leur ville, mais sont conscients qu’elle va très mal, que ce soit sur les finances, la sécurité, la propreté et un certain nombre d’autres sujets », lancera Yoann Gillet. « Je ne suis pas là pour dire du mal de madame le maire, je sais que c’est une fonction difficile », commencera Julien Sanchez, avant toutefois d’estimer que « Pont-Saint-Esprit est une belle ville, avec un patrimoine magnifique, qui a des ressemblances avec Beaucaire, cette ville il faut lui redonner des couleurs, la réveiller. »
L’idée étant, pour le RN, de présenter Beaucaire en exemple. « Aujourd’hui nos idées ne peuvent plus être caricaturées, car nous avons des exemples concrets comme à Beaucaire », avance Yoann Gillet. Et Julien Sanchez d’arguer son bilan sur la délinquance ou la baisse de la fiscalité. « Ici aussi on peut le faire », commente Yoann Gillet.
Un programme présenté comme « réaliste et pragmatique »
Emmanuel Le Pargneux prendra ensuite la parole pour lui aussi dresser un constat sévère de la situation actuelle, et dérouler son programme. Sans jamais se départir de ses fiches, quitte vers la fin à se reprendre après avoir sauté une ligne. Il évoquera « l’insalubrité de la ville, que Claire Lapeyronie observe sans bouger le petit doigt », une maire qui « laisse notre ville à l’état de poubelle géante », l’insécurité, « elle n’ose même pas employer ce mot et parle de sentiment d’insécurité », tance-t-il, la santé, « où là encore elle fuit ses responsabilités », « la fuite des commerçants et des entrepreneurs où la majorité a préféré faire l’impasse », une majorité sortante qui, par ailleurs « n’a rien fait sur la fiscalité. » Et, « au-delà de ce bilan catastrophique, il y a un problème d’état d’esprit qui caractérise le gouvernement de Claire Lapeyronie, avec des élus pas sur le terrain, qui se comportent un peu comme des fonctionnaires. » Les fonctionnaires présents dans la salle, nous en avons reconnu quelques-uns, ont dû apprécier.
Emmanuel Le Pargneux déroulera ensuite les principales propositions de son programme présenté comme « réaliste et pragmatique ». On y retrouvera le lancement d’une brigade de nuit « 24/24h » de la police municipale avec une hausse du nombre d’agents, « de 13 à 25 », le « doublement du parc de vidéoprotection pour couvrir la totalité des rues du centre ancien », « une politique systématique d’exclusion du parc social des délinquants récidivistes et des familles non coopératives ». Revient aussi la « cellule de crise » de six élus au sein du conseil sur la santé, « la création d’un office municipal de la santé pour aider à l’installation de médecins » ou encore « une politique de prévention ».
Sur la propreté, même si le candidat parle plutôt d’« insalubrité », « nous rétablirons le dialogue avec l’Agglomération », promet le candidat, qui compte aussi transformer la brigade environnement en brigade propreté et recruter un garde champêtre. Emmanuel Le Pargneux promet enfin de « soutenir nos commerçants », de « proposer une fiscalité avantageuse pour les jeunes entreprises », « d’exercer notre droit de préemption sur les commerces qui ferment », « de faire de la vraie écologie en valorisant le localisme », ou encore d’organiser une fête médiévale. « Aujourd’hui je me sens prêt », lancera-t-il enfin, avant de souligner qu’il sera, s’il l’emporte, « un élu qui a l’avenir devant lui. » Aux Spiripontains de décider si leur avenir sera avec lui.