ROCHEFORT-DU-GARD Après l’éviction d’une adjointe, le maire s’explique
C’est entouré de quatre de ses adjoints que le maire de Rochefort-du-Gard, Rémy Bachevalier, a choisi de s’exprimer ce jeudi, deux jours après la séance du conseil municipal qui a vu la fonction d’adjointe être retirée à Véronique Boissy.
Un conseil municipal mouvementé. « Ce fut loin d’être une partie de plaisir, note le maire, mais c'était nécessaire et rendu obligatoire par la décision de Mme Boissy de ne pas démissionner », affirme-t-il. Une démission que le maire considérait comme « une sortie honorable » pour son ex-adjointe. Finalement, le conseil a voté, à bulletin secret, et Véronique Boissy a perdu son poste d’adjointe puis, à la faveur d’autres délibérations, sa place dans les commissions. Ce point était relevé par l’opposante Céline Alcalde, parlant même de délibérations « irrégulières ». Des accusations dont le maire se défend, arguant que « chaque délibération proposée a été visée par un avocat spécialiste en droit des collectivités territoriales. »
D’ailleurs, c’est sur le conseil de son avocate que le maire a décidé de quitter la salle pendant la présentation et le vote des délibérations concernant Véronique Boissy. « Je ne voulais pas que ma présence soit vue comme une pression pour les élus de la majorité, et non par lâcheté comme se targue l’opposition », affirme le maire. « On a pris un maximum de précautions », complète l’adjoint Sylvain Grignon, la majorité souhaitant donc éviter à tout prix de prêter le flanc à un éventuel recours. « J’assume et je porte cette décision », reprend le maire.
« Le manque de courage aurait justement été de rester dans la salle, de regarder chacun voter et d’attaquer publiquement Mme Boissy, ce n’est pas ce que j’ai fait », affirme Rémy Bachevalier, qui souligne que les propos de la majorité se sont « tenus à l’arrêté pris » par lui-même. Un arrêté dans lequel il justifie l’éviction de Véronique Boissy par « une rupture de confiance », « des désaccords persistants concernant la commune et particulièrement le Centre communal d’action sociale (CCAS, auquel Véronique Boissy était déléguée, NDLR) », « un affichage public de la part de l’adjointe de ces désaccords », mais aussi de « déloyauté », de « manquements » divers et même de « menaces et chantages proférés à l’encontre du maire ».
La liste des reproches s’est allongée mardi, puisque Rémy Bachevalier « déplore très fortement » que deux agents de la commune aient été visés par Véronique Boissy. « C’est déplorable, d’autant plus lorsque ces personnes sont dans la salle ou visionnent le conseil municipal », tonne le maire, qui regrette aussi que lors de la séance « certains élus ont été intimidés, il y a eu des invectives de la part de Mme Boissy. »
Désormais, le premier édile veut tourner la page. « L’épisode est maintenant clos, notre équipe va continuer à travailler pour les Rochefortais », affirme Rémy Bachevalier, qui conclut : « il fallait en passer par là. En janvier nous repartirons tous ensemble pour continuer ce mandat. »