Publié il y a 1 an - Mise à jour le 30.06.2023 - Thierry Allard - 2 min  - vu 417 fois

UZÈS Les « Rejetons » montrent la France telle qu’elle est au festival photo des Azimutés

Nikos Djail et Karoll Petit font partie des photographes exposant au festival des Azimutés, à Uzès

- Photo : Thierry Allard

La 9e édition du festival photo des Azimutés, à Uzès, se tient en ce moment et jusqu’à ce samedi 1er juillet. Avec en invité d’honneur le collectif de photographes le Bal des Rejetons, unis par une volonté de documenter en photos la France telle qu’elle est aujourd’hui.

Unis aussi par un rejet, celui d’une bourse lancée par la Bibliothèque nationale de France. « On était 1 500 à postuler, et seulement 200 ont été retenus, retrace Karoll Petit, du collectif. Il y avait de la colère, beaucoup de déçus, mais l’envie de réaliser quand même nos projets. » Alors en quelques semaines un collectif se monte, qui réunit 31 photographes, et lance une campagne de financement participatif pour mener un contre-projet sur la même ligne que celui de la BNF.

Et ça marche, tellement bien que le collectif doit stopper la campagne plus tôt que prévu, et parvient donc à monter un livre réunissant les travaux de ses photographes. Des travaux visibles à Uzès, puisque six photographes sont donc exposés à la mairie et à la médiathèque. Parmi eux, Nikos Djail a choisi de travailler sur le nucléaire en réalisant une série de photos à Cattenom, à la frontière luxembourgeoise, près d’une centrale.

« L’idée est de poser la question du nucléaire, on en consomme tous mais la plupart des Français ne vivent pas à côté d’une centrale », pose le photographe. Alors il s’est rendu dans cette région qu’il ne connaissait pas, à la rencontre des habitants vivant dans un rayon de 2 kilomètres autour de la centrale nucléaire. « L’idée était de rencontrer les gens, voir comment ils regardent cet endroit qu’en fait ils ne regardent plus, ils ne font plus gaffe, ça fait partie du décor. » La série de photos documente aussi un paradoxe, « les communes ont beaucoup d’argent et vivent plutôt bien grâce au nucléaire, tout en en ayant un peu honte », explique Nikos Djail.

Il partage la cour de la mairie avec Karoll Petit, qui a choisi tant à elle de documenter les agricultrices. « C’est un état des lieux de la femme dans le monde agricole », pose-t-elle, un peu plus de dix ans après la loi de 2011 qui a rendu possible les GAEC entre époux et celle de 2019 qui a ouvert le congé maternité aux agricultrices. « Ça a tout changé, aujourd’hui plein de femmes osent se mettre cheffes d’exploitations, un tiers des chefs d’exploitations sont des femmes, et ça ne fait que grimper », développe la photographe.

Un extrait de son travail, soit 8 portrait sur les 45 déjà réalisés dans toute la France, est donc exposé, un travail toujours en cours. On y retrouve des témoignages, notamment du sexisme qui reste important dans le secteur, mais aussi « de ces femmes qui ne veulent plus s’écraser », commente Karoll Petit. La photographe a fait de la blouse de sa grand-mère, symbole du temps d’avant, un fil rouge dans sa série de portraits, blouse qui revient comme un personnage à part entière dans les photos.

Le festival des Azimutés se poursuit, avec ce vendredi 30 juin à 18 heures la projection du film de présentation du collectif suivie d’un débat avec les photographes à la médiathèque, et le samedi 1er juillet à 11 heures des dédicaces des livrets des photographes et (sous réserves) des livres du collectif à la mairie en partenariat avec la Librairie de la Place aux Herbes. Plus d’informations ici.

Thierry Allard

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