Sur la rue de la République, ils sont six commerces à avoir été touchés. Marianne Boschi, gérante du magasin Passeport Beauté, a ainsi vu l’eau rentrer dans son commerce. « Le placo a pris, mais c’est surtout la marchandise », raconte-t-elle. Et ce au pire moment : en pleines vacances scolaires et à quelques semaines de Noël, lorsque les stocks sont pleins. Suite à l’inondation, elle est obligée de fermer trois jours, et perd de la marchandise qui lui manquera plus tard.

En face, le Boudoir de Camille, qui vend des bijoux et des vêtements, a lui aussi été touché. « Nous, c’est le sol, comme c’est du parquet, mais aussi les murs et de la marchandise », souffle Sylvie Cordin, inondée pour la sixième fois en quinze ans. Et, trente kilomètres plus au nord, le restaurant le Dap’s, à Bagnols, n’a pas encore rouvert depuis que le toit de sa véranda a cédé sous la pluie battante de la Toussaint. Depuis, le restaurant attend : « Nous avons fait une demande de travaux, et nous attendons la réponse », explique la gérante Anna Carron.

Bref, ces commerces ont souffert ou souffrent encore, et la Chambre de commerce et d’industrie du Gard a décidé de les aider. « Il y a un an et demi nous avons mis en place un fonds intempéries suite à une vague importante d’inondations, pour être réactifs », explique le président de la CCI Gard Éric Giraudier. « Nous avons eu 200 000 euros de fonds CCI France, que nous avons abondé de 50 000 euros », précise le vice-président de la CCI Gard et président de la commission ad hoc, Fabien Dorocq. Et presque tout le fonds, d’abord consacré aux inondations puis élargi à tous les sinistres, a été distribué.

Il faut dire que sous présentation du dossier transmis aux assurances, la CCI « essaie d’arriver à 10 % du coût du sinistre », explique Éric Giraudier, histoire « de permettre aux entreprises de redémarrer plus vite. » Les fonds sont versés en quelques semaines. Pour Passeport Beauté, cela représente 1 000 euros, 1 800 euros pour le Boudoir de Camille et 1 900 euros pour le Dap's. « Cette aide va me permettre de compenser la franchise de l’assurance », avance Marianne Boschi. Et, au-delà de cet aspect pécuniaire, il est aussi bon « de savoir qu’on n’est pas seuls, qu’on est accompagnés », rajoute Anna Carron.

Il faut dire qu’à Uzès, l’association des commerçants les Dynamiques, présidée par Lara Mauger, s’est fait fort de faire le lien avec la CCI. Une question « d’ancrage territorial », souligne le président de la Communauté de communes du Pays d’Uzès, Fabrice Verdier, qui met en avant lui aussi « le soutien moral » apporté aux commerçants sinistrés.

Car outre les trois du jour, il reste encore trois dossiers en instruction rien que pour la rue de la République. Pour la CCI, il s’agit désormais de penser à la suite. « Nous avions mis ce fonds en place sous l’ancienne mandature, nous allons remettre quelque chose en place », affirme Éric Giraudier. Nul doute que ce sera encore utile.