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Publié il y a 1 an - Mise à jour le 20.06.2023 - Sabrina Ranvier - 3 min  - vu 441 fois

DOSSIER MAG « Je pensais que je ne pourrais jamais travailler dans l’audiovisuel »

Kevin Brunner travaille chez Ciné Regard à Nîmes.

- Sabrina Ranvier

Si on trouve à Montpellier des écoles privées spécialisées pour les techniciens ou pour les effets spéciaux, Unîmes a ouvert il y a cinq ans, un Master tournant autour de la fiction. Il accueille 16 étudiants par an venus de France ou de l’étranger.

Quel est le point commun entre le chanteur Charlie Boisseau et Memphis Coffee ? Tous deux ont travaillé avec Kevin Brunner. Ce Nîmois a réalisé avec Ciné Regard le clip du chanteur ainsi que la publicité de la chaîne de restaurants. Ce junior réalisateur est employé chez Ciné Regard, basée dans le quartier Gambetta à Nîmes. Il prépare, filme et monte. Sarah Croquelois est employée en CDI chez K Prodz à proximité de l’avenue Feuchères. Cette jeune femme de 26 ans est chargée de production. C’est une sorte de couteau suisse. Costumes, décors… elle s’occupe de tout ce qui relève de l’organisation du tournage. Elle participe aussi aux réunions de scénarios, à celles avec les clients et est en lien avec les comédiens. Elle a par exemple travaillé avec l’équipe de K Prodz sur Vacances à domicile. Cette campagne qui a reçu un prix international en 2020 (*) est une fausse bande annonce de film. On y voit une famille nîmoise contrainte de partir en vacances dans l’agglomération suite à l’annulation de son vol vers les Seychelles.

Sarah et Kevin ne comptent pas leurs heures et adorent leur job. Ils ont du mal à croire qu’ils sont payés pour vivre de leur passion. « Travailler dans l’audiovisuel, cela me semblait beaucoup trop gros. Je viens d’un milieu ouvrier. L’idée c’était plutôt que j’aurais un travail pour payer les factures », analyse Kevin. D’ailleurs, les conseillers d’orientation ne l’avaient jamais aiguillé vers cette filière. « Je l’avais dans un coin de ma tête en me disant que ce n’était pas possible car je venais de province et que je ne pouvais pas faire les écoles à 10 000 euros par an », avoue de son côté Sarah.

Tous deux ont finalement intégré le Master fiction d’Unîmes qui propose des frais universitaires, soit 243 euros en 2022-2023 pour un Master. Sarah a fait partie de la première promotion et Kevin de la deuxième.

Recrutement en France et à l’étranger

Cette formation Bac+5 accueille 16 étudiants par an. Italie, Liban, Angleterre, Nigéria, États-Unis… Il y a tous les ans au moins un étudiant étranger dans ce master bilingue français-anglais. « Le mot clef c’est l’écriture. Le but est que l’étudiant diplômé de ce Master soit capable d’écrire pour n’importe quel média : podcast, jeu vidéo, scénario…, résume Amélie Chabrier qui est coresponsable de cette formation avec Claire Cornillon. Nous avons un studio d’enregistrement très bien équipé. » Des étudiants travaillent par exemple cette année sur des projets de podcast criminel, de jeu horrifique ou encore d’escape game inclusif. En moyenne, quatre étudiants par promotion choisissent de faire leur deuxième année en alternance dans une entreprise. « Nos apprentis ont tous eu des contrats proposés derrière », observe Amélie Chabrier. Kevin qui revient à Unîmes donner des cours de montage avait suivi son apprentissage chez Ciné Regard. Sarah qui avait découvert K Prodz en faisant de la figuration sur leur websérie Nemausus, travaillait avec eux en parallèle de ses études. Elle n’hésitait pas parfois à bosser sur certains projets jusqu’à 4h du matin avant d’enchaîner avec ses cours à 9h. K Prodz ne travaille quasiment pas pour la télévision mais plutôt sur le net. Sarah en est persuadée, il y a des débouchés dans l’audiovisuel dans la région et pas uniquement sur les séries TV. « Le Sud de la France n’a jamais été aussi porteur pour les industries culturelles et créatives, s’enthousiasme-t-elle. Contrairement à Paris où sur un même marché, il y a 60 sociétés en concurrence, on est peu nombreux dans le Gard et on a chacun nos domaines de compétences. »

Sabrina Ranvier

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