FAIT DU SOIR La présidente Carole Delga en tournée dans le Gard
Ce jeudi, la présidente PS de la région Occitanie, Carole Delga, était en déplacement dans le Gard. Une visite au pas de course alliant dossiers régionaux et rendez-vous plus politiques...
Une visite au pas de course pour Carole Delga… Ce jeudi marque une nouvelle tournée gardoise pour la présidente de la région Occitanie. Sa matinée a démarré au théâtre de Nîmes pour l’ouverture du congrès national des Safer, sociétés d'aménagement foncier et d'établissement rural. Le thème cette année : l’environnement. Derrière son pupitre, Carole Delga a été applaudie après avoir pris position pour « la fin de l’étalement urbain afin de préserver nos terres agricoles ».
Une politique pour favoriser « la souveraineté alimentaire de la France, a répété Carole Delga, avec la crise énergétique, nous voyons bien les conséquences de notre manque de souveraineté. » Pour lutter contre l’étalement urbain, le Conseil régional entend aider les jeunes à s’installer. Le profil de ces agriculteurs en herbe est nouveau : « Environ 40 % sont des femmes et la moitié de ces candidats à l’installation le font hors du cadre familial ». Et de préciser : « Nous devons être attentifs à cette nouvelle génération. »
Carole Delga verrait bien une formation initiale aux métiers d'art à Saint-Quentin-la-Poterie
Carole Delga s'est ensuite rendue dans l'Uzège, à Saint-Quentin-la-Poterie, connue pour être "capitale de la céramique" et pour regrouper une quarantaine de métiers d'artisanat d'art (dont 35 potiers). La visite avait une résonance toute particulière puisqu'avant d'être présidente de Région, l'élue fut maire de Martres-Tolosane de 2008 à 2014, une commune où il y a aussi une tradition faïencière. "Avoir une élue en Occitanie attentive à la question des métiers d'art est une vraie chance pour la filière", assure Brice Albernhe, président de l'Office culturel de Saint-Quentin-la-Poterie.
Pendant la visite de la galerie Terra Viva, Carole Delga a d'ailleurs abordé le sujet de la création d'une formation initiale autour des métiers d'art en partenariat avec le lycée d'Uzès : "L'écosystème est déjà existant ici. Vous avez de vrais atouts. Il faut expliquer à l'Éducation nationale que cette formation serait essentielle pour favoriser l'installation des artisans d'art ici", déclare-t-elle, convaincue. Sans tourner autour du pot, elle assure vouloir appuyer le projet : "Saint-Quentin-la-Poterie est une ville très dynamique. Elle crée vraiment une spécificité sur le territoire, apporte un supplément d'âme. Avoir une formation initiale serait vraiment intéressant. C'est le moment de demander."
Jusqu'en 2014, les futurs céramistes pouvaient se former au CFA de Saint-Quentin qui a fermé depuis. Les étudiants sont obligés d'aller à Aubagne ou encore au CNIFOP de Saint-Amand-en-Puisaye. "C'est dommage, le CFA de Saint-Quentin était généraliste. En un an, on apprenait tout et bien : à tourner, à décorer, à faire sa compta... Le CNIFOP est très pointu en comparaison", commente Marie Gueydon de Dives, qui a été formée dans le centre gardois juste avant la fermeture.
Avant la visite de l'exposition temporaire de Terra Viva et du musée de la poterie méditerranéenne, Carole Delga s'est aussi rendue à l'atelier-galerie de Gisèle Buthod-Garçon, céramiste spécialisée dans le raku américain et qui travaille la même technique depuis quarante ans. Elle fait partie des premiers artistes à s'être installés à Saint-Quentin-la-Poterie dans les années 80 et à avoir contribué à relancer l'activité céramique de la commune, impulsée par l'ancienne maire, Nicole Bouyala. Il a fallu attendre les années 2000 pour que ce nouvel élan soit véritablement palpable.
La virée gardoise du jour de l'élue socialiste s'achevait par une visite du chantier de la maison de santé pluriprofessionnelle de Saint-Martin-de-Valgalgues, laquelle devrait ouvrir en avril 2023 après deux ans de travaux au n°472 de l'avenue Marcel-Paul. Reçue par de nombreux élus locaux, dont les conseillers régionaux Aurélie Genolher et Jean-Luc Gibelin, le conseiller départemental Philippe Ribot, entre autres, Carole Delga s'est laissée guider par le "chef" de chantier en la personne de Claude Cerpédès, maire de la commune hôte. Dans son sillage figurait Serge Bord, maire de la commune voisine de Saint-Julien-les-Rosiers.
Car si elle ne l'ignorait pas, la présidente de la Région a (re)découvert un projet "original" qui a la particularité d'être multisites en rayonnant bien au-delà des frontières des deux communes précitées. Ce jeudi après-midi, le trio n'a pas pu visiter le rez-de-chaussée du bâtiment de 800 mètres carrés en raison de la récente pose des "joints de placo". C'est donc au premier étage - que se partageront les spécialistes libéraux et les médecins de Filieris - qu'a eu lieu la majorité des échanges.
Claude Cerpédès, qui voit en cette maison de santé le moyen "d’améliorer et diversifier l’offre de soin" au nord d'Alès, a d'abord remercié les différentes collectivités (État, Région, Département et Agglo) qui ont financé à hauteur de 66% ce projet dont le montant total est de 1,4M€. Carole Delga a, elle, insisté sur la "pertinence" de la démarche enclenchée en vue de "répondre aux besoins des populations en matière d'accès aux soins".
Car la Socialiste érige au rang de "priorité" la santé, laquelle serait au centre de toutes les préoccupations. "Quand l'accès à la santé se complique, c'est très anxiogène. Or aujourd'hui, il faut parfois trois semaines pour pouvoir rencontrer un généraliste. Ce n'est pas normal !", a-t-elle martelé.
Le recrutement est en cours
Compte tenu de l'âge avancé de plus de la moitié des médecins alésiens qui pourrait faire d'Alès un désert médical, Christophe Rivenq a profité de la visite de la présidente de la Région pour annoncer la tenue en juin prochain des "États généraux de la santé", lesquels auraient dû avoir lieu avant que ne surgisse la pandémie.
Alors que le chantier saint-martinois arrive au stade des finitions, Filieris est en recherche active de deux médecins généralistes, tandis que Marielle Auvergne, psychologue et par ailleurs future coordinatrice des libéraux de la MSP, est en mission pour attirer dans ses filets un addictologue et rêve d'un "exercice coordonné" pour une "prise en charge globale" des patients. En plus d'une demi-douzaine d'infirmiers, ostéopathe, podologue, hypnothérapeute et ergothérapeute sont autant de spécialistes que l'on pourrait consulter sur place dès le printemps prochain.