Publié il y a 9 mois - Mise à jour le 08.02.2024 - Anthony Maurin - 5 min  - vu 392 fois

FAIT DU SOIR Pour un euro de chiffre d’affaires, les sites touristiques en rapportent 12 au territoire !

Pont du Gard

Le Pont du Gard. 

- Photo d'illustration : Yannick Pons

Éric Giraudier, président de la Chambre de Commerce et d’Industrie Gard et Jean-Marc Groul, président du Club des Sites Touristiques du Gard ont donné les chiffres de l’étude d’impact des retombées économiques des sites touristiques du Gard.

Les données définitives de l'étude laissent pantois l'assemblée (Photo Anthony Maurin)
Les données définitives de l'étude laissent pantois l'assemblée (Photo Anthony Maurin)

On le sait depuis les années 1980, le Gard peut jouer la carte du tourisme. Ce secteur d’activité, dense dans la région, est une vraie ressource financière offrant de belles surprises. Ce dont nous allons parler aujourd’hui est une niche mais une niche qui a du sens. À l’époque de l’étude le Club des Sites Touristiques du Gard était composé de 44 membres (48 aujourd’hui) et cette étude ne parle que de six de ces sites.

Ainsi, ont été étudié les visiteurs, touristes et excursionnistes (qui ne dorment pas sur le territoire) de ces six lieux de tourisme, le Pont du Gard, le musée du bonbon Haribo, le Seauquarium, la Bambouseraie, la grotte de la Salamandre et parmi Nîmes la romaine le seul amphithéâtre de la cité des Antonin.

L’étude a été prise en charge par la CCI30 et était attendue impatiemment. « C’est un travail que l’on attend car le club a 25 ans et fédère de nombreux sites que l’on ne peut pas réduire aux seuls nombres d’entrées ! Nous savons qu’il y avait des retombées économiques qui pouvaient mieux nous représenter et la CCI a fait cette étude scientifique pour nous soutenir dans cette idée. Ces chiffres sont importants pour nous et nous devons les partager » annonce Jean-Marc Groul.

Pour Éric Giraudier, « Le tourisme est un important pilier voire un pilier majeur de l’économie du Gard car il en représente 20%. Il faut étudier ces données, agir et communiquer car nous avons quantifié et caractérisé tous nos besoins. Ce travail sera utile à tous pour appuyer des nouvelles stratégies ou pour investir différemment. Vous êtes des locomotives et maintenant nous savons que vous irriguez très fortement le tissu économique du Gard. Ce sujet est très intéressant, profiter de l’excellence de vos établissements et continuez ! »

L'étude

Le cabinet montpelliérain Id&Co a mené l’enquête par l’intermédiaire de Vincent Hugonnet et de Claude Gouriou. « Des discours étaient tenus mais il n’y avait aucune réelle donnée. Avec notre étude nous pouvons être plus objectif, l’offre touristique est très différente, variée et permet de belles choses » note Vincent.

Claude, qui a dirigé l’étude, explique la méthode. « Nous avons créé des donner mais il nous fallait aller à la source alors nous avons réalisé cette enquête sur dix mois avec six sites. Nous avons étudié les retombées directes comme le chiffre d’affaires mais aussi les retombées indirectes et induites. Notre étude ne porte que sur ces six sites mais ça donne une idée. Dans les données que nous présentons nous avons souvent privilégié les chiffres les plus bas. »

Quelques représentants du club des sites touristiques gardois (Photo Anthony Maurin)
Quelques représentants du club des sites touristiques gardois (Photo Anthony Maurin)

Ainsi et après avoir récupérer de nombreuses données chez les directeurs des six sites, il a fallu poser quelques questions aux visiteurs. Des questionnaires en français, anglais et allemand.

26 136 visiteurs contactés, le retour de 4 049 d’entre eux et, finalement 3 849 exploitables donc exploités. Déjà, sur ces 3 849 on notera qu’une courte majorité, 50,3 % sont ce que l’on appelle des excursionnistes. Rappelons que l’excursionnisme est une pratique de visite effectuée sur une seule journée, sans comporter de nuit sur place, ce qui la différencie du tourisme.

C’est parti pour les chiffres !

Dans cette étude, les réponses viennent à 67 % de femmes. Les professions les plus représentées sont celles d’employé, de professeur ou de cadre (29 %) et de retraité (13 %). La moyenne d’âge est située à 42 % entre 31 et 45 ans mais la tranche 46/65 ans représente plus de 31 % des sondés. Les plus de 65 ans ne représentent que 13 %. Le revenu du ménage (foyer) moyen des visiteurs est de 3 950 euros.

89 % des sondés habitent en France. 30 % des sondés sont Gardois, Héraultais ou Bucco-rhodaniens. Parmi les sondés, 32 % sont venus dans le Gard depuis leur résidence principale, 63 % depuis leur lieu de séjour touristique et 4,4 % depuis leur résidence secondaire. La durée moyenne du séjour est de 5,8 jours pour 1913 personnes ayant répondu à cette question. Belle surprise, les visiteurs visitent 1,68 site parmi les six étudiés.

Vincent Hugonnet d'ID&Co (Photo Anthony Maurin)
Vincent Hugonnet d'ID&Co (Photo Anthony Maurin)

Parlons hébergement… 87 % de ces visiteurs ont loué un hébergement marchand quand 13 % sont restés en famille ou chez des amis. Les locations meublées attirent plus de 30 % des visiteurs, les campings plus de 26, les hôtels moins de 19, les gîtes ou chambres d’hôtes plus de 11 % et, pour finir, les villages vacances à plus de 7 %.

Les sept familles…

Hébergement, restauration, café-bar-glacier, produits alimentaires et courants, équipements de la personne, achats plaisir et achats culture et loisirs sont passés au crible.

Les principaux pays d'origine, des étrangers européens autres que français sont des Belges, des Britanniques, des Suisses, des Allemands et des Hollandais dans une moindre mesure. Hors Europe, ce sont de loin les USA (26%), les Espagnols (24%) et les Canadiens (16%) qui prennent la main. Les Italiens sont au pied du podium et représentent 9 % des touristes venant d’ailleurs que d’Europe. Les cinquièmes sont les Australiens et les Irlandais à 3,2%. Les Luxembourgeois suivent puis viennent les Roumains, les Danois et les Monégasques, les Néo-Zélandais et les Suédois.

Claude Gouriou (Photo Anthony Maurin)

Pour les touristes, les sept familles compilées démontrent qu’ils dépensent lors de leur séjour Gardois au cœur des six sites en question 436 euros. La plus grosse dépense est l’hébergement avec 214 euros, puis la restauration à 84 euros, puis l’alimentaire à 56 euros et 30 euros d’achat plaisir.

Pour les excursionnistes, on ne parle que de 29 euros. Pas d’hébergement bien sûr mais 15 euros pour la restauration, 5 pour le café et 5 autres pour l’achat plaisir.

Au final, si les six sites comptabilisent un chiffre d’affaires de 31 millions d’euros. Selon l’étude, ils génèrent quelque 365,8 millions d’euros, soit un million par jour ! Les retombées induites sont évaluées à 7,8 millions d’euros. Ainsi et si l’on additionne les chiffres économiques on se rend compte les 44 sites touristiques du club gardois génèrent… 405 millions d’euros ! Quand on sait que le chiffre d’affaires du tourisme dans le Gard est évalué à 1,1 milliards d’euros e 2021… Les 44 sites gardois du club accueillent 3,6 millions de visiteurs chaque année.

Les arènes de Nîmes (Photo Anthony Maurin).
Les arènes de Nîmes (Photo Anthony Maurin).

Quoi qu’il en soit, avec un euro de chiffre d’affaires au sein de ces six sites, le territoire bénéficie de 12 euros ! Miser sur ces données ne saurait être une mauvaise chose. De plus, aujourd’hui il y a 48 et non 44 sites qui font partie du club. Ces données peuvent servir de guide, de rail, de voie pour développer les structures et envisager un avenir touristique encore meilleur.

Anthony Maurin

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