FAIT DU SOIR S'entraîner et se dépasser pour devenir sous-officier
Cette séance d’entraînement physique des gendarmes adjoints volontaires (sous contrat) est organisée pour celles et ceux désireux de passer le concours d'entrée en école des sous-officiers de la gendarmerie (ESOG).
La gendarmerie recrute. Recrute beaucoup et maintenant en vue de l'organisation de la Coupe du monde de rugby et des Jeux olympiques de Paris. Mais comme un peu partout d'ailleurs, les gendarmes ont besoin de sang neuf et pour cela les concours sont une excellente manière d'intégrer la maison.
Une séance d’entraînement physique était organisée à l'escadron de gendarmerie mobile de Nîmes. Ainsi, des gendarmes adjoints volontaires, mais qui ont envie d'aller plus loin avec la gendarmerie, préparent leur concours d'entrée à l'école des sous-officiers de la gendarmerie (ESOG).
Rappelons que les GAV sont des équipiers opérationnels. Le gendarme-adjoint vit au rythme des unités. En brigade, en peloton de montagne, au sein de la garde républicaine, au pôle judiciaire ou aux côtés des maîtres de chien, il participe activement à toutes les opérations sur le terrain. Les sous-officiers de gendarmerie sont quant à eux formés au sein des écoles de Chateaulin, Chaumont, Dijon, Montluçon et Tulle.
"Deux voies d'accès sont possibles. Une en externe pour les bacheliers ou les réservistes et une en interne pour les GAV ayant passé au moins un an sur le terrain", avertit le capitaine Arnaud Sire, adjoint au commandement de compagnie de gendarmerie départementale à Nîmes.
Sous réserve des impératifs de gestion, jusqu’à deux concours peuvent être programmés annuellement (mars et septembre) avec des périodes d’inscriptions ouvertes de septembre à décembre pour le concours de mars puis de mars à juin pour le concours de septembre. Le candidat doit avoir entre 18 et 35 ans au plus au 1er janvier de l’année du concours.
Pour y arriver, il faut passer trois épreuves. L'admissibilité se base sur une épreuve écrite avec un sujet de culture générale lors d'une épreuve longue de trois heures avec une note éliminatoire fixée à 6/20. Cette épreuve a pour but d’évaluer la culture générale et les qualités rédactionnelles des candidats.
Viennent ensuite les autres épreuves. Les entretiens et les épreuves sportives. Là-aussi, le candidat doit être motivé car elles se déroulent en plusieurs temps. Un inventaire de personnalité et entretien avec un psychologue, un entretien avec le jury, une épreuve numérique et de pourquoi nous sommes là, l'épreuve sportive de gendarmerie !
"Ce concours n'est pas une obligation et la gendarmerie n'est pas non plus obligée de préparer ses personnels, poursuit le capitaine Sire. Ce que nous faisons à Nîmes est assez rare. Nous mettons les candidats face à un vrai parcours, identique à celui qui leur sera demandé de réussir le jour J. Ces séances servent à affiner la préparation pour avoir moins d'échec. Aujourd'hui, il y a 70 % des candidats qui sont à Nîmes, mais nous en accueillons d'autres de Vauvert, Alès ou Remoulins."
Les hommes doivent effectuer la totalité du parcours en moins de 3'10 s'ils veulent avoir la note maximale. Pour être admissible, ils doivent le faire en moins de 4'31. Pour les femmes, on part de 3'20 jusqu'à 4'41. D'où l'intérêt de savoir comment faire et pourquoi le faire ainsi. Les tutoriels qui existent sur YouTube sous-estiment bien souvent l'effort et la lucidité qui va de pair. Ce parcours a au moins 25 ans d'âge et a fait ses preuves dans la gendarmerie.
"Le parcours total fait 300 mètres, explique le formateur. Les candidats doivent le réaliser complètement six fois puis ils passent au poids. On leur montre les postures, comment gérer la respiration, des petites astuces qui servent vraiment." À peu de choses près, les hommes et les femmes, font le même parcours. Bon, les hommes doivent effectuer un saut d'1,80m quand les femmes n'ont à sauter qu'1,60m. Ils doivent aussi soulever 45 kg quand les femmes ne doivent en soulever que 25.
La motricité et l'endurance face à un effort physique violent sont testées. Les tractions et chutes appellent d'autres maîtrises et techniques. Les candidats doivent ainsi sauter deux haies hautes de 45 cm, franchir quelques marches d'un escalier de fortune, changer brusquement de direction, sauter une barrière et chuter en avant, puis en arrière... Enfin et après avoir soulevé les poids de face comme de dos en effectuant des mouvements latéraux, le chrono s'arrête, mais pas le concours. Dernière chose à ne pas oublier : le candidat doit soulever l'équivalent d'un mannequin qui fera office de collègue de terrain pour l'extraire d'une situation où il serait tombé au sol. Quelques mètres de plus, chargé.
"Il faut économiser les gestes, mais l'erreur n'est pas franchement permise. Ils ne peuvent passer ce concours que trois fois maximum", lance le capitaine Sire. Sinon ? "Sinon ? Leur carrière se fera ailleurs. Ils sont motivés, ils savent que c'est sur ce genre de tests qu'ils jouent la suite de leur carrière et de leur vie professionnelle chez nous. Le classement est très important car une bonne note leur permet plus facilement d'arriver à leurs fins." Un classement qui peut être bien cruel, parce que si beaucoup de candidats ont des bonnes notes, le nombre de places, lui, ne change pas !