Publié il y a 8 h - Mise à jour le 27.04.2025 - La rédaction - 4 min  - vu 122 fois

GARD 80 ans après la libération des camps, la France rend hommage aux victimes de la déportation

À Nîmes, la cérémonie s’est déroulée devant le mémorial de la Résistance et de la Déportation.

- Photo : Norman Jardin.

Les victimes de la déportation et morts dans les camps de concentration au cours de la guerre 1939-1945, ont reçu un hommage lors de cette journée nationale de la déportation commémorée le dernier dimanche du mois d'avril, en application de la loi du 14 avril 1954. 

À Nîmes

À Nîmes, c’est devant le mémorial de la Résistance et de la Déportation qu'avait lieu la cérémonie. Le moment grave et solennel s’est déroulé sous la grisaille en la présence des divers représentants institutionnels (préfecture, ville de Nîmes, Nîmes-Métropole, conseil départemental et région Occitanie et les députés).

C’est d’abord Jean-Paul Boré qui a pris la parole. Président délégué, à l'Union des associations d'anciens combattants et victimes de guerre du Gard, a lu un message rédigé conjointement par la FNDIRP(*), la FMD(**) et l’UNADIF – FNDIR(***) avec le concours des Associations de la mémoire des camps : « En rendant hommage à tous les déportés en ce dernier dimanche d’avril, jour de commémoration nationale voulu par tous les survivants à leur retour, et à une période d’une singulière gravité où tout l’acquis du passé semble vaciller. Nos générations qui n’ont pas connu l’horreur des camps doivent poursuivre le combat pour bâtir un monde de paix, de justice et de tolérance ».

Les divers représentants institutionnels étaient présents.  • Photo : Norman Jardin.

C’est ensuite la représentation de l’État qui s'est exprimée à travers le discours message de Patricia Miralles, la Ministre déléguée du souvenir des victimes et des héros de la déportation, lu par Yann Gérard, le secrétaire général, sous-préfet de l’arrondissement de Nîmes à la préfecture du Gard : « Aujourd’hui, alors que l’histoire s’accélère et que les certitudes semblent vaciller chez certains, soyons dignes de l’héritage que nous ont transmis les déportés. Un héritage d’humanité, de justice et de grandeur. Une rectitude morale qui nous élève ». Il a ensuite été procédé aux dépôts des gerbes. Enfin, la cérémonie s’est terminée par la Sonnerie aux morts, une minute de silence, le glas et le Chant des marais.

*La Fédération Nationale des Déportés et Internés, Résistants et Patriotes

** La Fondation pour le Mémoire de la Déportation

*** L’Union Nationale des Associations de Déportés, Internés et Famille de disparus – Fédération Nationale des Déportés et Internés de la Résistance.

À Bagnols-sur-Cèze 

"Soyons dignes de l'héritage transmis par les déportés." Ces paroles de l'adjointe Michèle Fond-Thurial, ont résonné au square André Thome bagnolais, ce dimanche 27 avril, en introduction de la journée nationale du souvenir des victimes de la déportation, du fait des Nazis du IIIe Reich, lors de la Seconde Guerre mondiale. Le président des Anciens combattants de Bagnols/Cèze a ensuite délivré un discours plein de compassion à l'égard de ceux qui ont été sacrifiés et sont morts pour la France. "Ne sombrons jamais dans l'indifférence. N'oublions pas les gestes héroïques", a insisté Jean-Claude Mougenot, tout en comptant sur l'esprit fraternel de chacun des concitoyens : "Souvenons-nous que l'humanisme sera toujours supérieur à nos différences individuelles, pour que l'Histoire ne soit pas un éternel recommencement, mais au contraire, une source d'enseignement pour le futur." 

"Lutter sans relâche contre le racisme, l'antisémitisme" : un combat au quotidien

Maxime Couston, en qualité de 1er adjoint au maire, a lu le discours rédigé par Jean-Yves Chapelet. "Malgré la peur et la mort, des hommes et des femmes se sont unis pour défendre un idéal : la liberté et la dignité. Il faut célébrer les résistants, les anonymes de tous les horizons et tous ceux qui par leurs convictions se sont opposés à la dictature. La République, fidèle à ses principes, nous enseigne que la tolérance, le refus des discriminations et la liberté de conscience, sont au coeur des droits humains. L'horreur de la Shoah nous interpelle et nous impose un devoir : lutter sans relâche contre le racisme, l'antisémitisme et toutes les idéologiques qui proclament l'inégalité et la haine."

Maxime Couston a prononcé le discours du maire lors de la commémoration. • E.R
  
L'équipe municipale bagnolaise a tenu son rang lors de la cérémonie du souvenir des victimes de la Déportation de la Seconde Guerre mondiale. • E.R

Deux gerbes ont été déposées, à la fois par l'équipe municipale bagnolaise, et la seconde par une association dévouée à la mémoire des déportés, en présence notamment de Jean-Louis Bouchon, président de la Fnaca à Bagnols-sur-Cèze. La marseillaise a retentit en hommage à toutes les victimes, toujours dans un coin de la tête, 80 ans après, de celles et ceux qui les honorent, pour ne jamais les oublier. 

Une gerbe a été déposée devant la plaque nommant les victimes déportées. • E.R

À Saint-Gilles

Quelques minutes avant la cérémonie commémorative à l'occasion de la Journée nationale du souvenir des victimes et des héros de la déportation ; Emma, Capucine et Lily-Rose ont reçu le drapeau du Souvenir Français. Ces trois jeunes filles sont scolarisées à l’école Li Cigaloun à Saint-Gilles. Établissement qui, en partenariat avec l’association Le Souvenir français, a permis à une partie de ces écoliers de se rendre sur les plages du débarquement en Normandie au mois de février.

La remise du drapeau du Souvenir Français aux élèves de Li Cigaloun à la mairie de Saint-Gilles. • S.Ma

« On arrive dans une période où les derniers survivants s’éteignent, il faut prendre le relais pour les témoignages. On voit qu’il y a de plus en plus d’indifférence voire de méconnaissance et voire même de négationnisme. Si on ne connaît pas notre passé on risque de reproduire les mêmes erreurs. Donc c’est important que les enfants participent à ce devoir de mémoire », a souligné Christophe Chauvet, directeur de l’école Li Cigaloun.

Paul Badré, référent Sud Gard du Souvenir Français. • S.Ma

Puis à 11h, place Jean-Jaurès, en préambule de la cérémonie commémorative, Nadia Archimbaud, conseillère municipale déléguée aux commémorations et aux associations patriotiques, a livré un message d'unité : "Chaque être humain est riche, riche de ses cultures, de ses différences, partageons-les pour que demain notre nation sorte plus forte de ces jours difficiles." Paul Badré, référent Sud Gard du Souvenir Français, n'a pu contenir son émotion, citant l'écrivain italien Primo Lévi, déporté vers Auschwitz : "ce qui a eu lieu est une abomination, qu’aucune prière, qu’aucun pardon, aucune expiation, rien de ce que l’homme a le pouvoir de faire, ne pourra jamais réparer".

Nicolas Florès, petit-fils de Maurice Gauthier, déporté au camp de concentration de Dachau.  • S.Ma

Le message des déportés a été lu par Nicolas Florès, petit-fils de Maurice Gauthier. Ce Saint-Gillois avait été déporté à Dachau puis libéré le 2 mai 1945, survivant d'une marche de la mort, comme il l'avait rapporté dans une lettre livrée ce dimanche par Eddy Gauthier, un autre de ses petits-enfants. Viviane Gauthier Dejean et Alain Gauthier des Amis de la Fondation pour la Mémoire de la Déportation ont rappelé les noms des quatre déportés Saint-Gillois et des cinq déportés en lien avec la commune. Enfin, Brigitte Salama, conseillère municipale a lu le message de Patricia Miralles, ministre déléguée du Souvenir des victimes et des héros de la déportation, avant le dépôt des gerbes. 

Lors du dépôt des gerbes.  • S.Ma

 

À Alès

La rédaction

Gard

Voir Plus

A la une

Voir Plus

En direct

Voir Plus

Studio