GARD Arrêté c’est pesé !
Action coordonnée pour contrôler de manière spécifique quelques usagers de la route.
À l’échangeur de Dions, le rendez-vous était donné. Sur le côté de la route d’Alès, une bande de goudron d’une centaine de mètre est visible. Un portail à l’entrée, un autre à la sortie. Au milieu ? Deux fosses et la possibilité de positionner un pèse-essieux. L’endroit idéal pour une opération un peu spéciale de contrôle routier. D’ailleurs, cette fausse aire de repos a été pensé par la Dreal (Direction régionale de l’environnement, de l’aménagement et du logement en Occitanie) pour moins 200 000 euros, un investissement qui a du sens sur cet axe.
Le capitaine Olivier Galon, patron de l’escadron départemental de sécurité routière est venu avec quatre motards de Nîmes, deux d’Alès. À côté, plusieurs fourgonnettes, une pour établir la masse des véhicules pesés, l’autre pour contrôler les automobilistes et une dernière pour vérifier qu’il n’y ait pas de travail dissimulé. « On prend tout ce qui vient d’Alès ! Les utilitaires, les poids lourds, tout ce qui semble partir au boulot », avertit le gendarme.
Le contrôle du jour viendra donc vérifier les véhicules en surcharge, la législation sur le droit du travail via un inspecteur, l’alcoolémie, les stupéfiants… Seuls les gendarmes peuvent intercepter un véhicule, ici sous le regard du substitut du procureur Vincent Edel. « Nous dirigeons les enquêtes de la police judiciaire en lien avec la Dreal pour vérifier aussi le droit du travail. Contravention, délit ou réquisition du parquet sont des possibilités pour non-respect des normes de transport car cela peut fausser la concurrence. Nous devons être visible et poursuivre les infractions. La peur du gendarme doit servir à un effet pédagogique. »
Cependant dans le Gard les premières infractions relevées, hors la vitesse qui demeure loin devant, sont l’alcool et les stupéfiants. Philippe, à la pesée des véhicules, explique le procédé : « Nous rentrons toutes les données du véhicule, le nombre d’essieux, on regarde le poids sur l’essieux avant, celui sur l’essieux arrière, le poids total en charge… Et on compare avec nos données et on libère le véhicule si tout est ok. Sinon, on poursuit les contrôles plus en détail. »
Pour le capitaine Olivier Galon : « La législation relative au transport routier et au travail illégal sont spéciales. Ce genre de véhicule utilitaire vendu pour 3,5T de charge pèse souvent plus de trois tonnes alors on ne peut le charger qu’avec un maximum de 500kg… C’est peu au vu du volume qui reste vide ! »
L’exemple arrive dans la minute. Un livreur se fait intercepter par la patrouille au volant d’un véhicule vendant des poteries bien connues par chez nous. La société n’a pas de balance et, résultat des comptes, au lieu des 3,5T max, le fourgon est pesé à cinq tonnes… « Il devra attendre que quelqu’un vienne décharger avec lui avant de repartir avec son maximum autorisé. Sa tournée de livraison prend du retard mais tout se passe bien, il comprend. »