Comme chaque année, le dernier week-end de novembre, les Banques Alimentaires de France organisent leur Collecte Nationale dans les magasins partout en France. Cette année, elle aura lieu à partir du vendredi 24, mais aussi les 25 et 26 novembre 2023 et dans notre département, la Banque alimentaire du Gard fait appel à la générosité du grand public.

« Pour approvisionner notre dépôt Gardois, nous avons principalement besoin de dons en produits alimentaires secs à durée de conservation longue et à forte valeur ajoutée nutritionnelle comme des plats cuisinés, des conserves de poisson, de viande, de fruits et de légumes, mais aussi des féculents comme les pâtes, le riz, la semoule, ou encore des légumes secs, du sucre ou de l’huile sans oublier les produits d’hygiène. »

Comprenons bien la situation actuelle… Au cours de l'année 2022, 1517 tonnes de denrées alimentaires furent récoltées, triées et distribuées. La ramasse journalière (récupération des retraits alimentaires dans les grandes et moyennes surfaces) représente 648 tonnes soit 42,7 %. Le Fonds social européen (FSE qui donne essentiellement des produits de longue conservation) pèse quant à lui 310 tonnes soit 20;4 %.La collecte annuelle en grande surface, celle du moment, flirte avec les 122 tonnes soit 8 %.

Les dons de producteurs et du secteur de l’industrie agroalimentaire ainsi que le partage avec les autres banques alimentaires d'Occitanie représentent 227 tonnes soit 14,9 %. « Nous avons pu aider 39 118 Gardoises et Gardois et distribué l'équivalent de 3 034 000 repas. Tous les jours, nous trions et distribuons six tonnes de produits alimentaires soit l'équivalent de 12 000 repas quotidien » évoque Joseph Pronesti, président de la BA30.

Le préfet du Gard, Jérôme Bonet, accompagné de Michaël Guigou, champion du monde de handball, champion olympique et ambassadeur de l’USAM de Nîmes ont cette année un rôle dans la mobilisation des bénévoles mais aussi et surtout sur celle de chaque consommateur citoyen, ainsi qu’au niveau des filières agroalimentaires et de la grande et moyenne distribution.

Rappelons qu’en 2023, la Banque alimentaire du Gard, au travers de 87 associations relais dont la Croix-Rouge et les CCAS, soutient dans le département du Gard 39 500 bénéficiaires (contre 20 000 en 2020 !).

La Banque alimentaire du Gard, l'association est implantée sur le site du Marché Gare à Nîmes, dans d'anciennes halles construites dans les années 1950. L'association est propriétaire d'environ 635 m2 et locataire de 600m2 auprès de la SPL AGATE.

L'équipe de la BA du Gard est composée de 80 bénévoles qui se relaient, deux services civiques, et de cinq salariés présents tous les jours de la semaine du lundi au vendredi. Elle est renforcée durant toute l'année par des stagiaires de plusieurs établissements (Gaston Darboux, École de la deuxième chance, Établissement Pascal Durand, AFPA, IFME, TIG.).

« Nous servons chaque jour, à tour de rôle, 87 associations réparties sur tout le territoire du département. Un mobil-home est aménagé pour recevoir les associations au quotidien. Une chambre froide négative de 24 palettes est suffisante. Et une chambre froide positive de 250 m3 n'est pas suffisante pour la bonne conservation des produits frais. Six fourgons réfrigérés, vétustes, sillonnent le département pour la ramasse quotidienne auprès des grandes surfaces et des agro-alimentaires » poursuit le président Pronesti.

Ici, la BA30 applique les principes de gratuité, de partage, de don, de lutte contre le gaspillage alimentaire, de bénévolat et de mécénat, de formation, (chaine du froid, accueil et écoute des bénéficiaires) mais aussi d’accompagnement dans l'équilibre alimentaire avec des ateliers cuisines et le respect du programme national nutritionnel.

Entre 2020 et 2023, le nombre de personnes accueillies est e forte hausse de 34 % et rien que sur le premier trimestre 2023 par rapport à 2022 on parle de 9 % de plus…

Les 1 400 bénévoles seront implantés dans 145 points de collecte partout à travers le département et comptent bien revenir avec la matière pour distribuer plus de 400 000 repas dans un futur proche.

Joseph Pronesti poursuit, « Cette collecte est un moment important pour nous, car nous tissons des liens avec nos partenaires, l’État avec monsieur de Préfet Bonet, la Chambre d’agriculture avec sa présidente Magali Saumade et l’Usam avec Michaël Guigou lui aussi présent pour aider. »

Parmi les 1 400 bénévoles 400 viennent de l’IFME qui a, pour l’occasion, fermé ses portes pour se concentrer sur la généreuse opération. « C’est une première fois en France ! »

La France est connue pour être le pays de la gastronomie, du terroir et des arts de la table. Ici on aime la bouffe. On aime la bouffe, oui, mais quand on peut manger…

« Je suis très heureuse et je partage toutes les préoccupations actuelles à la vue de vos chiffres. La Chambre d’agriculture a toute sa place dans les actions que vous proposez, le monde agricole qui est lui aussi en souffrance sera toujours à vos côtés » explique Magali Saumade.

Pour le préfet du Gard, Jérôme Bonet, « Je tenais à être là pour le lancement de l’opération car nous devons diffuser l’information. Nous continuons à vous suivre et je dois vous remercier pour les gens qui sont en grande difficulté et qui bénéficient de ces dons. »

Avec environ 1 500 tonnes distribuées chaque année, la BA30 voit malheureusement le nombre de ses bénéficiaires monter en flèche. Pour rappel fin 2019 ils étaient 19 800, fin 2022, 39 188 et pour 2023, 45 000 sont à prévoir.

Pour sortir de leur torpeur les personnes qui ne peuvent pas se payer le prix de places de match de handball, l’Usam offre dix places à la BA30. « Il est important pour nous de pouvoir permettre l’accès au sport ou à la culture, nous nous mettons à disposition des récoltes, j’ai ramené un carton, les jeunes du club viendront donner un coup de main comme les pros. Nous devons rappeler certaines réalités » conclut Michaël Guigou. Parrain du dernier match du club nîmois, la BPS a fait un don de 3 000 euros dans ce cadre.

L’espérance du week-end serait de récolter quelque 200 tonnes soit environ 15 % des besoins à venir. Il en va presque de même pour l’entreprise St Mamet qui a fait un don facilitant la vie pour le transport des denrées.