Publié il y a 1 an - Mise à jour le 29.01.2023 - Corentin Corger - 3 min  - vu 618 fois

GARD Éclairage public : solutions et financement, les maires ont des réponses

territoire d'énergie éclairage public

Plus de 200 personnes ont participé à ces états généraux 

- Corentin Corger

Pour la première fois, Territoire d’Énergie Gard-SMEG, le syndicat dédié à l’aménagement énergétique du département, a organisé les États généraux de l’éclairage public. En une journée, de nombreux maires, principalement des petites communes, ont pu obtenir des informations sur comment changer l'éclairage public et avec quelles solutions de financement.

C’est une des principales problématiques à gérer pour les maires : l’augmentation du coût de l’énergie. En sachant que l’éclairage public d’une commune représente 40 % de la consommation, devant les bâtiments publics, l’élu sait où se situe le problème. De 16 centimes d’euros par kWh, les prix sont aujourd’hui autour de 26 centimes. Des tarifs élevés qui vont se maintenir, ce qui représente une augmentation de 30 %. Et si l’éclairage public coûte aussi cher, c’est que le parc français est vieillissant. Sur les 11 millions de points lumineux recensés en France, près de 40 % d’entre eux ont plus de 25 ans avec des lampes gourmandes en électricité. Les maires ont donc un double défi à relever entre crise énergétique et transition écologique.

Alors Territoire d’Énergie, le service public de l’énergie gardoise, a décidé de prendre le taureau par les cornes en organisant les premiers États généraux, le terme est fort, c’est dire l’importance de s’intéresser à cette problématique. Ainsi, vendredi dernier, plus de 200 personnes se sont retrouvées au foyer communal de Garrigues-Sainte-Eulalie. Un village de 800 âmes situé au centre du département et qui représente parfaitement ces communes de moins de 2 000 habitants particulièrement accompagnés par le syndicat, même si les 351 communes du Gard sont adhérentes. Des élus de tout le territoire ont répondu présent. "Quand on leur dit, qu’ils peuvent faire entre 70 % et 80 % d’économies en passant aux LED, forcément c’est intéressant", explique Roland Canayer, président de l’ex-SMEG.

30 % du financement à la charge des communes

Créé en 1994, le syndicat a travaillé sur l’électrification ou encore l’installation des bornes de recharge électrique et veut relever maintenant le défi de repenser l’éclairage public. "Cela nous prend trois ans pour changer le parc d’une commune. Seule, elle mettrait sept, huit ans. On demande une participation de 30 % pour remplacer toutes les lampes. L’économie d’énergie réalisée la première année paye cette part, donc c’est une opération neutre", résume celui qui porte aussi la casquette de maire à Molières-Cavaillac. Près de 80 communes ont déjà transféré à Territoire d’Énergie leur compétence en matière d’éclairage public et neuf autres vont les rejoindre.

territoire d'énergie éclairage public
Au centre, Roland Canayer, président de Territoire d'Énergie Gard-SMEG  • Corentin Corger

Parmi les réalisations en cours, une subvention de 1,5 M€ versée à l’Agglomération d’Alès. Un vrai accompagnement mais le syndicat ne peut pas tout assumer seul. Avec les différentes tables rondes organisées, les élus ont pu trouver toutes les informations nécessaires sur les solutions techniques pour changer l’éclairage et sur les possibilités de financement. Un point général a d’abord été fait par Wilfried Kopec, chef du Département "autres infrastructures en réseau" de la FNCCR (Fédération nationale des collectivités concédantes et régies) et des conseils qui valent leur pesant d’or.

La question de la responsabilité des élus

Parmi, les solutions évoquées, l’horloge astronomique qui permet à lumière de se déclencher en fonction des heures et lever du coucher du soleil. Mais l’enjeu aujourd’hui est de pouvoir faire correspondre la lumière aux véritables besoins de l’administré. "Les élus devront accepter qu’un service public soit à un moment donné laissé en termes d’utilisation aux soins de l’administré avec une commande pour avoir de la lumière de 3 à 6 minutes", explique Wilfried Kopec. En voilà une innovation pour répondre aux différents enjeux en mettant le consommateur au cœur du défi. Sans oublier aussi le développement du photovoltaïque pour alimenter l’éclairage. Concernant le financement, l’État a lancé un fonds vert pour financer les actions de transition énergétique avec deux milliards d’euros sur la table.

Parmi les nombreux sujets évoqués, le choix de couper complètement l’éclairage en pleine nuit. Beaucoup de communes l’ont fait pour faire des économies directes sur la facture mais cela pose aussi question de la responsabilité des élus. Un cas récent d’un administré se cassant une jambe sur un parking non éclairé en sortant d’une salle des fêtes a vu la responsabilité du maire engagé. Au niveau national, cette question de la responsabilité est encore floue, mais pourrait se poser en fonction des situations et des circonstances locales. Un vaste enjeu à venir avec la particularité pour les communes gardoises de pouvoir compter sur l’accompagnement de Territoire d’Énergie.

Corentin Corger

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