LÉGISLATIVES 3e circonscription : Pascale Bordes candidate pour le Rassemblement national
« Nous avons des chances de victoire ici plus qu’ailleurs », lance le maire Rassemblement national de Beaucaire Julien Sanchez au moment de présenter la candidate choisie par le parti de Marine Le Pen pour les législatives sur la troisième circonscription.
Car sur cette circonscription, qui va de Bagnols à Villeneuve en passant par Remoulins et Aramon, le parti d’extrême-droite a réalisé un gros score à la présidentielle, avec 52,2 % des voix pour Marine Le Pen au second tour.
Alors pour l’emporter sur une circonscription où il est toujours placé mais jamais gagnant, le RN mise sur Pascale Bordes. Âgée de 60 ans, cette avocate de profession depuis 35 ans est aussi élue depuis 2020 dans l’opposition au conseil municipal de Bagnols et à l’Agglo du Gard rhodanien. Et, contrairement à d’autres candidats du RN lors de précédents scrutins, « ce n’est pas une parachutée, elle est d’ici, c’est une élue enracinée », dit d’elle Julien Sanchez. « Je suis née à Bagnols, je travaille ici, je vis ici, je suis élue ici, je suis une candidate de terrain », martèle l’intéressée.
Pascale Bordes ne retient pas ses coups contre Emmanuel Macron, dont le programme « nous mène droit dans le mur », ni contre l’union de la gauche, « un mercato ouvert pour les circonscriptions, grotesque alors qu’on parle de l’avenir de notre pays. » Le RN se pose en alternative entre « Emmanuel Macron et sa politique dictatoriale, et en contrepouvoir la gauche réunie avec des gens diamétralement opposés. »
La candidate embraye sans transition sur le burkini, « un très grand danger », puis ose une comparaison aventureuse en reprenant à sa sauce « une citation de Bertolt Brecht à propos du nazisme, ‘celui qui ne sait pas est un imbécile, mais celui qui sait et ne dit rien est un criminel’, je dis que celui qui sait et ne dit ni ne fait rien est un criminel. »
Pascale Bordes passe ensuite à ses sujets de prédilection, « la question du grand âge », qu’elle veut « mettre à plat », celle du handicap lourd et des aidants, « qui méritent grandement d’être aidés », ou encore le sujet de « la défense du droit des femmes, sur laquelle on régresse », arguant du fait qu’il serait devenu « extrêmement délicat et dangereux de circuler la nuit tombée » pour une femme. La candidate affirme d’ailleurs ne jamais sortir sans son mini-taser et sa bombe au poivre dans son sac.
N’oubliant pas qu’elle se présente sur une circonscription nucléaire, Pascale Bordes défend « une politique énergétique à long terme », et dit vouloir « être utile. » Pour le RN, il s’agit de « faire en sorte qu’Emmanuel Macron n’ait pas les pleins pouvoirs », dit Yoann Gillet, un président à « la politique violente au niveau social et dans la restriction des libertés », embraye Julien Sanchez.
Quant au suppléant de Pascale Bordes, il n’est pas encore connu. « J’ai deux prétendants, il est un peu difficile de choisir », admet la candidate, qui se donne encore quelques jours.
Thierry ALLARD