Objectif Gard : Avec la météo maussade du mois de mars, peut-on estimer que le Gard vit un printemps pluvieux ?

Adrian Bourgois : Ce mois de mars a été le plus pluvieux depuis que l’on fait des mesures. C’est surtout en plaine que nous avons battu des records. À Nîmes, où la station est ouverte depuis plus de cent ans, il n’avait jamais autant plu pour un mois de mars. Nous avons relevé 200 à 300 millimètres en plaine, ce qui est assez élevé par rapport à la moyenne habituelle. En avril, c’est surtout sur les Cévennes que la pluie est tombée avec un épisode cévenol. On a des cumuls de 120 à 200 millimètres sur les Cévennes durant le mois d’avril et localement un peu plus.

Avec ces précipitations, les nappes phréatiques sont-elles rechargées ?

On considère que la recharge s’effectue entre septembre et mars. C’est le moment où il fait le plus frais et la végétation consomme le moins d’eau. Durant cette période, on observe des cumuls assez conformes à la normale contrairement aux années précédentes où nous étions en dessous de la moyenne. Toutefois, la Camargue reste sèche.

Qu'en est-il des températures printanières ?

Le mois d’avril a été plutôt conforme aux normales de saison avec une arrivée du froid en fin de mois qui a contrebalancé avec des températures exceptionnellement douces, puisqu’on a frôlé les 30° à la mi-avril. En mars, c’était légèrement au-dessus des normales de saison, avec une hausse d’environ un degré.

Quelles sont les prévisions météorologiques pour la feria de Nîmes qui débute dans quelques jours ?

Le temps se dégradera en début de semaine, entre lundi et mercredi avec un passage assez perturbé et probablement des pluies. Ensuite, mais c’est plus incertain, l’air froid va rester et créer une instabilité avec des pluies, sous forme d’averses possibles pour le début de la feria, jeudi et vendredi. Les averses qui se développent sur les reliefs pourraient arriver à Nîmes en début de soirée.

Et pour la suite de la feria : c’est-à-dire samedi, dimanche et lundi ?

Cela devrait s’améliorer nettement avec un temps sec et plus doux.

Faut-il s’attendre à un été très chaud avec des épisodes de canicule ?

Pour les mois de mai, juin et juillet, nous avons une forte probabilité, de l'ordre de 70 %, d’avoir des températures plus chaudes que la moyenne et possiblement des épisodes caniculaires. Cela concerne la partie méditerranéenne. Nos normales saisonnières sont pratiquement obsolètes et elles évoluent très rapidement.