Voici la concrétisation de la rénovation urbaine via la destruction de la tour Avogadro située à Valdegour, quartier nîmois. Les partenaires du nouveau programme de renouvellement urbain (NPNRU) organisaient une visite de chantier de démolition de la tour pour évoquer l’avancée des projets du programme ainsi que présenter les compléments de financement décidés par l’agence nationale de la rénovation urbaine (ANRU) en réponse à la demande d’amplification formulée par les partenaires à l’agence en décembre 2023.

Cette tour de 60 mètres de haut étant sur la colline de Valdegour, elle est le point culminant de Nîmes. Avec ses 19 étages, elle fut construite en 1970/1971 et compte 94 logements. Quatre années auront donc été nécessaires pour reloger les familles concernées par cette démolition. Des solutions adaptées aux besoins de chaque famille ont été mises en place par les équipes d'Habitat du Gard, premier bailleur social du Département, en lien étroit avec celles de l'Agglomération Nîmes métropole, et en partenariat avec d'autres bailleurs sociaux.

En tout et pour cette seule tour, 56 familles sont relogées, dont 19 à Valdegour et dont 10 place Avogadro. 77 % des relogements ont été effectués par Habitat du Gard. Dix mois devraient être nécessaires à la réalisation de ce chantier depuis son redémarrage en septembre dernier. En tout, 195 logements seront démolis sur Valdegour avec la tour Jean Perrin qui va bientôt imiter Avogadro. 195 logements seront reconstruits en dehors du quartier pour reconstituer l'offre de logements locatifs sociaux. Cependant, 144 logements seront réhabilités et résidentialisés sur Valdegour.

Pour Laurence Barduca-Fauquet, présidente d’Habitat du Gard : « La démolition de la Tour Avogadro marque le lancement du second programme de rénovation urbaine (ANRU2) sur Valdegour. Ce plan s'inscrit dans l'évolution du quartier qui a beaucoup changé en 25 ans avec, pour Habitat du Gard : l'ouverture de la place Avogadro, la démolition de la partie centrale de Newton, de la tour Jean-Perrin, d'Archimède et d'une partie de Galilée, les réhabilitations des deux immeubles Newton restants, de la tour Thalès, et des constructions des résidences La Pinède, Nicolas-Copernic, Charpak, Einstein et Max-Raphel. »

D'une manière plus générale, avec ce qui est prévu également pour les quartiers de Pissevin, du Chemin-Bas-d'Avignon et du Mas de Mingue, Habitat du Gard prévoit 706 logements à démolir et autant à reconstruire sur le territoire de l'Agglomération de Nîmes, 541 logements à réhabiliter notamment au niveau de leurs performances énergétiques et 461 à résidentialiser ; l'ensemble représentant plus de 145 millions d'euros d’investissement.

Premier adjoint de Jean-Paul Fournier à la ville de Nîmes, Julien Plantier est lui aussi heureux : « 600 millions d’euros seront injectés dans nos quartiers pour le renouvellement urbain afin de stopper les constructions verticales et la concentration d’habitats. Nous voulons le contraire, décloisonner et oxygéner ! L’ensemble des partenaires publics sont réunis et les habitants doivent le savoir. Cela fait 20 ans que Jean-Paul Fournier y travaille. »

Président de Nîmes métropole, Franck Proust est ravi de cette belle opération : « Après tant d’années d’annonces, on touche enfin au concret, c’est la fin d’un cycle urbain et la naissance d’un autre. On a joué collectif pour décrocher une enveloppe supplémentaire et, au vu de la qualité du travail engagé et des projets, nous l’avons obtenue. Bientôt nous poserons des premières pierres ! »

Avant les coups de pioche, il faudra assister à la destruction d’un des emblèmes du quartier voisin de Pissevin, la galerie Richard Wagner. Élu à la Ville mais aussi au Département, représentant la présidente Françoise Lauren-Perrigot, le communiste Christian Bastid rappelle certaines données : « 76 % des Gardois peuvent prétendre à un logement social et nous avons actuellement 22 000 demandes en attente. Ici, nous allons vers un lieu et un cadre de vie dynamiques pour nos concitoyens. Grâce à cet engagement commun et une vision partagée par tous les acteurs de cette rénovation urbaine, on va y arriver ! »

Une volonté en commun de faire plus et mieux. Mais pour cela il faut de l’argent et le Gard est un des départements les plus pauvres de France. Nîmes n’échappe pas à cette règle. Alors, c’est en unissant les forces que les autorités ont pu décrocher une rallonge. À l’enveloppe initialement prévue de 117,8 millions d’euros, vient s’ajouter une amplification récemment de 12,28 millions.

« Être là ce matin c’est important car cela rend lisible ce qui pouvait paraître comme une image sur papier glacé ou un simple projet. Cette amplification de près de 13 millions d’euros servira. Il y a parfois des mauvaises surprises… En tout cas le projet est cohérent, clair et concis, il s’inscrit dans une politique publique plus globale. Nous parlons d’un temps très long et difficile à gérer, la machine ne doit pas se gripper. On ne croit que ce que l’on voit, maintenant, nous pouvons voir et, même si ça prend du temps, ça avance ! », avoue le préfet du Gard Jérôme Bonnet.

Avant toure démolition, tout ce qui peut être recyclé (menuiserie, sanitaire…) et tout ce qui pouvait contenir de l’amiante est retiré, afin qu’aucune poussière ne soit émise au moment des travaux de démolition eux-mêmes. Cette phase a été réalisée avec succès après une interruption de travaux de plusieurs mois pour laisser la place à des études complémentaires dues à la découverte d’amiante inerte dans un joint bitumeux.

Contrairement à la première tour Jean-Perrin qui avait été foudroyée par explosifs le 26 septembre 2004 et qui avait nécessité l'évacuation de tout le quartier. Vous l’avez compris, la tour Avogadro est démolie mécaniquement, les 13 étages supérieurs de la tour vont être « écrêtés. » L'écrêtage est une technique utilisée pour les déconstructions mécaniques sur des bâtiments ou immeubles de grande hauteur. Des mini-engins de déconstruction (mini-pelles) sont hissés en haut de la tour avec une plateforme élévatrice pour démolir l'ouvrage, étage par étage. Les gravats issus de l'écrêtage seront descendus via la cage d'ascenseur aménagée à cet effet. Cette phase va durer environ trois mois et demi.

Une fois la phase d'écrêtage achevée, les six étages restants seront démolis à l'aide d'une pelle mécanique équipée d'une pince ou d'un broyeur à béton. Cette pelle mécanique va donc finir de le grignoter progressivement. C'est la technique utilisée lors des démolitions des tours d'Archimède et d'une partie de Galilée. Cette phase devrait durer environ un mois. Enfin, deux semaines seront nécessaires pour remettre le terrain en état, à nettoyer la zone, le reste des gravats, les engins de chantier et des équipements de sécurité. Tout cela avant la fin du mois de juillet 2024.