C’est en 1883 que la première réunion initiée par le Nîmois Albin Peyron, qui était l'un des chefs de l'Armée du Salut au niveau national, s’est déroulée à l'Alcazar, l'un des théâtres de la ville. 140 ans plus tard, le poste de Nîmes compte 40 bénévoles et vient en aide à plus de 300 personnes chaque année. Afin de fêter dignement son anniversaire, les salutistes ont organisé un week-end festif.

Bras tendus

L’Armée du salut ne possède pas d’armes, uniquement des bras tendus vers son prochain. À cette occasion, bénévoles, pasteurs, officiers et bénéficiaires se sont retrouvés autour du « quartier général » du 6 rue Victor Hugo, à quelques pas des arènes. À 22 ans, Sylvie Arnal a quitté l’hôpital d’Alès où elle était infirmière pour rejoindre les rangs de l’institution chrétienne. « J’ai entendu l’appel de Dieu alors que j’avais 17 ans mais je ne voulais pas me retrouver enfermée dans un cloître. Alors j’ai rejoint l’Armée du Salut », raconte Sylvie Arnal, officier nîmoise. Elle a choisi de consacrer sa vie aux autres pour un solde de 600 euros par mois, avec un logement et un véhicule de fonction.

Une véritable vie vertueuse que vivent tous les membres de l’Armée du Salut. « C’est un engagement chrétien. On pourrait être une église. Nous sommes plus proches des protestants », lance Daniel Alègre, officier aujourd’hui à la retraite. L’organisation humanitaire est divisée en deux ministères, un pastoral et l'autre social. Le ministère pastoral s’appuie sur le culte chrétien issu de la bible et du premier testament mais se rapproche du culte protestant. Tandis que le côté social est géré indépendamment de tout œcuménisme.

Action sociale nîmoise

Une friperie est aujourd'hui ouverte rue Régale. En 2000, un lieu d’accueil pour les lycéens du boulevard Victor-Hugo a vu le jour : “L’Aire des Lycéens”. Destiné aux adolescents qui restent “dehors” entre midi et deux heures. Aujourd’hui, l’Armée du Salut de Nîmes, c’est une congrégation avec un lieu de cultes, des activités spirituelles, des activités pour les enfants et les jeunes (scoutisme), des activités pour les femmes seules et les familles et des activités sociales (soutien alimentaire et matériel).

Mais aussi un Centre d'hébergement et de réinsertion sociale (CHRS), celui des Glycines qui accueille des femmes isolées, avec ou sans enfant, ou des couples avec enfants dans la limite de 55 places. La majorité des femmes accueillies sont des victimes de violences conjugales. L'Armée du Salut gère également la Villa Blanche-Peyron - Institut thérapeutique éducatif et pédagogique de Nîmes et SESSAD TSA qui accueille et accompagne des enfants et adolescents de 5 à 20 ans dont les troubles du comportement perturbent, parfois gravement, les relations avec les autres et l’accès aux apprentissages.

L'Armée du Salut donne rendez-vous au public à l’exposition historique qui sera visible tout au long de ce week-end et au delà, en journée, rue Victor-Hugo. Sylvie, Michel, Daniel, tous accueillent les visiteurs avec bienveillance. Tous racontent cette histoire magnifique, tous sont heureux et fiers de la vie qu'ils ont menée au service des autres.

Ce samedi après-midi, les 30 fanfaristes de l'armée du Salut (Musique Territoriale Brass-band) ont animé les Jardins de la Fontaine et l'esplanade. Ils ont donné ensuite un concert au Temple de la place de l'Oratoire à 20h. Ce dimanche à la rue Régale, ne pas rater le culte en stéréo à 10h suivi d’un buffet déjeunatoire à 12h, boulevard Victor-Hugo.