FAIT DU SOIR Privés d’Internet depuis deux mois, ces Nîmois se sentent abandonnés
À l’occasion de travaux de voirie survenus au début du mois de mai, un câble de la fibre a été sectionné. Depuis, les riverains n’ont plus accès à Internet. Malgré leurs nombreuses démarches, le problème perdure et ces Nîmois perdent patience.
« C’était le 9 mai à 9h30 ! » La date reste gravée dans la tête de Bruno. Cet habitant du Mas de Possac n’a pas oublié le jour où les problèmes ont commencé. Ce jour-là, il y a des travaux dans la rue Abbé Duplan. Lors de ce chantier, un câble de la fibre « Orange » est sectionné et une grande partie des riverains est privée d’Internet. Depuis deux mois, ils sont nombreux à remuer ciel et terre pour trouver une solution. « Les fournisseurs continuent à nous prendre pour des billes, mais ici il y a des personnes fragiles qui ont besoin de leur téléphone », s’insurge Bruno. Alors chacun tente de contacter son opérateur Internet.
« Le service technique d’Orange m’a fait parvenir un boitier, j’ai donc Internet par l’ADSL. Mais je n’ai plus la fibre et je paie pourtant pour ce service. De plus, avec mon activité professionnelle, j’ai besoin de la fibre », explique Claude. Ce dernier est très déçu par son fournisseur : « La panne devait être réparée en quatre semaines, mais après on m’a indiqué que ça prendrait quatre semaines de plus. Ces huit semaines sont désormais passées et rien n’est réparé. J’ai le sentiment d’être baladé et je suis en colère. Je n’ai plus de télévision. J’ai multiplié les appels mais ça ne change rien : l’opérateur Orange est incompétent »
« À la prison, le même problème a été vite réglé dès le lendemain »
Les habitants de Mas de Possac sont exaspérés et la situation peut aussi présenter des dangers pour certains. « Un expert de chez Bouygues est venu contrôler la situation deux fois, mais on ne m’a rien proposé. Je n’ai plus de téléphone. On peut m’appeler mais je ne peux pas passer d'appel. Si j’ai un problème de santé, je suis obligé d’aller voir mon voisin. Nous nous sentons abandonnés », se désole Paul qui habite ce quartier depuis 1974. De son côté, Odile ne décolère pas : « J’ai fait part de mon problème à la mairie, mais je n’ai pas de réponse. J’ai pratiquement 150 € de facture car je suis obligée d’utiliser les données mobiles de mon smartphone. Il y a aussi les abonnements à Canal + et Netfix que je ne peux pas utiliser. En revanche, à la prison, le même problème a été réglé dès le lendemain ! »
Les personnes âgées sont le plus impactées par cette absence d’Internet. « Il y a des systèmes de sécurité de certaines maisons qui se retrouvent inactivés car ils sont reliés à Internet », regrette un riverain. Le groupe de Nîmois en colère est bien décidé à ne pas baisser les bras et l’association « Que Choisir » a été sollicitée. Désormais, ce sont des actes de la mairie de Nîmes qu’ils attendent. Patricia est la présidente du comité de quartier « Les trois Mas » (Mas de Possac, Mas de Chalvidan et Mas Lombard) et elle a interpellé la municipalité : « J’ai contacté monsieur Escojido (conseiller délégué à l’Enseignement supérieur, à l’université et à la ville connectée, à l’éclairage public et au plan lumière à la ville de Nîmes, NDLR). Il m’a demandé les noms et les coordonnées des riverains concernés. Il transmettra cette liste à Orange pour que l’opérateur fasse le nécessaire. »
Les factures sont toujours encaissées
Il n’est pas certain que cela suffise à calmer les riverains qui commencent sérieusement à perdre patience. Alors, si rien ne bouge, ils sont prêts à se rendre à l’hôtel de ville pour demander des explications aux élus nîmois. Ils craignent de passer l’été sans Internet et donc sans télévision. Leur appréhension est alimentée par leur fournisseurs qui semblent bien démunis face à ce problème. Il est visiblement beaucoup plus simple d’encaisser des factures que de remplacer un câble. À suivre…