FAIT DU SOIR Une cochonnaille pour dire adieu à la brasserie des Antonins
La brasserie des Antonins, change de propriétaires. Christophe et Melina Brunetti passent la main et pour dire adieu, ils organisaient ce dimanche une dernière cochonnaille. Un ultime fête pour tourner une page des soirées nîmoises.
Ce dimanche, il régnait comme un air de feria, au 10 boulevard des Arènes. C’est normal car une fête d’adieu avait lieu dans la brasserie des Antonins. Alors avant de quitter leurs fidèles clients, Christophe et Melina Brunetti avaient décidé de partir sur une ultime cochonnaille. Dés 11h30, les premiers festaïres franchissaient les portes de ce lieu emblématique des soirées nîmoises. Certains s’installaient à l’intérieur où le grand écran diffusait les sketches enregistrés par l’équipe des Antonins.
« C’était l’âme de Nîmes »
Mais la plus grand partie de la clientèle avait choisi d’investir l’extérieur où des musiciens jouaient de la musique espagnole. Ils commandaient une assiette de viande, accompagnée d’un verre, à l’ombre des arènes. « C’était le lieu où l’on pouvait voir toutes les générations faire la fête. La brasserie des Antonins, c’était l’âme de Nîmes », expliquait Sébastien qui était venu spécialement d’Uzès avec Magali qui s’inquiètait : « On va sortir où maintenant ? Nous aimions beaucoup l’ambiance ici. »
« Je vais perdre mes clients et c’est ce qui me manquera le plus »
L’ambiance, c’est ce qui attirait Nicolas. « J’aimais bien venir ici et en plus ce n’était pas cher », souligne le Beauvoisinois qui fait découvrir la brasserie à Fabien, son ami de Caissargues. C’est la fête, mais c’est aussi un peu de nostalgie car une page se tourne dans cet établissement qui change de propriétaire. « Je suis ému, confessait Christophe Brunetti. J’ai l’impression que je vais décéder car tout le monde vient me dire au revoir comme si j’allais mourir. J’ai toujours fait ce métier avec le souci de recevoir la clientèle comme j’aimerais être reçu. Ce soir, je vais perdre mes clients et c’est ce qui me manquera le plus. »
« C’est une grande aventure humaine »
C’est en 2015 que cette brasserie a ouvert et Melina Brunetti se souvient des débuts : « On a récupéré cette affaire qui était vouée au néant et on l’a remontée à bout de bras. Il y a eu des moments de doute, mais on s’est relevé. C’est une grande aventure humaine. Ca fait quelque chose d’arrêter. » En huit ans, le couple a connu beaucoup de choses et notamment la crise sanitaire du covid-19.
« J’ai vécu 99% de bons moments »
« Ça a été très dur, car imposer des mesures sanitaires dans un lieu de fête c’est impossible. J’ai fermé un an et demi, sachant que je n’ai eu que six mois pris en charge par l’État », souligne Christophe qui préfère se souvenir des belles choses : « J’ai vécu 99% de bons moments. J’ai connu des amitiés, des révélations, le bonheur de transmettre de la joie aux clients. Il y a eu des ferias monumentales. Avec nos vidéos on a fait rire tout le monde. Ça a été un moment de partage et d’histoire. »
les repreneurs vont s’appuyer sur l’ADN des Antonins
Débutée à la mi-journée, la fête s'est prolongée jusqu’à 20h et c’était la dernière. Les Brunetti passent la main : « Pendant six mois je vais m’occuper de moi, car je me suis négligé pendant 17 ans à mon compte. Je vais aussi m’occuper de mon fils qui joue au Rugby Club de Toulon depuis huit mois et je ne l’ai pas encore vu jouer. J’aurais bientôt 50 ans. Je préfère transmettre le relais à des personnes qui arrivent avec des nouvelles idées. » Mais les habitués ne devraient pas être dépaysés puisque les nouveaux repreneurs vont s’appuyer sur l’ADN des Antonins.
« On entendra encore parler de Brunetti à Nîmes ! »
Quant à Melina et Christophe, ils vont s’accorder un peu de repos avant de revenir pour une nouvelle aventure : « J’ai des gros projets en tête. Les idées ce n’est pas ce qui me manque », prévient Christophe et il promet : « On entendra encore parler de Brunetti à Nîmes ! » Les habitués de la brasserie des Antonins ne demandent que ça.