FESTIVAL DE NÎMES : Sigur Rós a envoûté les arènes
Le Festival de Nîmes présentait ce samedi 15 juillet dans les arènes, deux artistes antinomiques dans le style mais au talent convergent.
À 20h30 pétantes, Monsieur Chilly Gonzales, talentueux compositeur, pianiste et producteur canadien, se présente sur la scène en peignoir. Marcel, short blanc et claquettes, il s’installe au piano.
Piano avec lequel il a participé en 2013 à la genèse de Within, ce titre incroyable des Daft Punk. Il explique qu'il aspire à l'excellence, ici, aujourd'hui, dans les arènes et demande la même chose : "We expect to not disappoint eachother", lance t-il au public. La barre, haute, est annoncée. Et elle le fût. Après nous avoir « French kiss » avec la langue française, il craque et plonge dans la foule. Talentueux, fantasque et efficace.
Un souffle du Nord a balayé les arènes
Et puis les gars du (grand) Nord ont débarqué. Dès les premières notes, les Islandais parviennent à nous transporter vers des contrées lointaines au moyen d'envolées musicales stupéfiantes et d'une scénographie exceptionnellement fine.
Avec sa voix minimaliste, cristaline et profonde, Jonsi nous emporte, loin. Il écrase les cordes de sa guitare avec un archet, à la façon des violonistes de la musique traditionnelle coréenne. Rouge, lumière et fumée. Une prestation à la mesure des titres du groupe. La douceur de l’ouverture, laisse place petit à petit à une explosion des sens. Les arènes ont perdu de la lumière et quelques degrés celsius, puis se sont envolées. Après une ouverture sur Glosoli puis un frisson avec Vaka. Le décollage est acté avec une sublime version inéluctable de Svefn-g-englar (notre video).
Le chanteur porte sa guitare à la bouche et chante au micro de l'instrument. Ensuite, pilote automatique entre rêve et sommeil avec Slaeglopur. L’apothéose clôture cette performance sur Popplagio, épopée explosive de plus de dix minutes. Et puis plus rien, l’ataraxie chère à Rousseau. Bonne nuit !