Publié il y a 1 an - Mise à jour le 05.08.2023 - Anthony Maurin - 2 min  - vu 544 fois

NÎMES Jean-Pierre Guiot à l'hôtel Rivet, une beauté révélée

L'intérieur de l'Esban (Photo Archives Anthony Maurin).

L'exposition de Jean-Pierre Guiot est à voir jusqu'au 8 septembre 2023 à l'Esban, Hôtel Rivet, 10 Grand’Rue à Nîmes. Mais profitez-en pour regarder attentivement les lieux !

La façade de l'Esban à Nîmes naturellement (Photo Archives Anthony Maurin)

Centre d’art d’application, l’École Supérieure des Beaux-Arts de Nîmes, Esban, est à voir à l’hôtel Rivet qui n’est autre qu’un centre d’art d’application intégré à une école supérieure d’art.

Conçu comme un atelier où les expositions et manifestations sont organisées et produites à échelle 1, il propose une programmation réalisée à partir des programmes de formation et de recherche de l’établissement.

L’hôtel Rivet permet la présentation d’expositions d’artistes, de designers, d’œuvres de collections publiques, de diplômés et d’étudiants, ainsi que l’organisation de conférences et d’un cycle de rencontres. Ce centre d’art d’application contribue à la professionnalisation des étudiants associés à toutes les étapes de l’exposition : création, production, communication et transmission.

L'intérieur de l'Esban (Photo Archives Anthony Maurin).

Artiste nîmois méconnu des Nîmois, peintre abstrait dont l’histoire de l’abstraction n’avait pas retenu le nom, régulièrement exposé en galerie dans les années 80 puis invisible depuis près de 25 ans, Jean-Pierre Guiot revient à la lumière en un lieu dédié à la jeunesse et à la formation. Mais, à 88 ans, cet ancien élève de l’école des beaux-arts de Nîmes (1954-1958) n’est-il pas encore un artiste émergeant dont le travail mérite d’être revisité ?

L’exposition Si proche – si loin retrace le parcours de l’artiste au fil d’une trentaine d’œuvres issues de son atelier et d’un prêt du musée Fabre de Montpellier. Elle dévoile en particulier un ensemble de peintures datées des années 2000 jusqu’à nos jours, que le public pourra enfin découvrir pour la première fois.

À partir des années 1980, jouant des recherches de la lumière par les transparences, il ouvre une période blanche où la couleur forte est tenue en respect par une imposition aveuglante de blanc. En 1985, vient la période des grands diptyques à acrylique où la violence s’exprime dans la couleur et dans l’écriture.

Une oeuvre deJean-Pierre Guiot 2048x1592.

Transparences et superpositions, formes et sonorités tendent à l’unité pour un plus grand choc émotionnel. À partir de 1987, se développent des champs de couleurs où la lumière vient des profondeurs dans une intense richesse du foisonnement. Les résonances et vibrations confèrent une plus grande intériorité.

En 1996, dans un geste radical, Jean-Pierre Guiot décide de rompre avec le milieu de l’art pour revendiquer plus complétement sa liberté d’artiste. « Je vais faire de la peinture pour moi » lance-t-il. Dès lors, il ne fait plus que peindre, sans quasiment plus sortir de sa maison de Marguerittes. 25 années de peinture invisible et des toiles souvent de grand format s’inscrivant dans une conception all over, conçues à même le sol dans son atelier.

L'école supérieure des Beaux-Arts de Nîmes (Photo Archives ESBAN)

La gestation de chaque œuvre est longue, parfois plusieurs mois, et sur certaines toiles les couches de pigments produisent une épaisseur qui renvoie à ce qui obsède l’artiste depuis sa jeunesse : faire perspective hors de toute profondeur illusionniste, générer la profondeur par le travail de la touche, la superposition des surfaces qui vont capter la lumière.

En cela, Jean-Pierre Guiot est viscéralement peintre mais aussi chercheur, car toujours en quête d’une vérité picturale. Son retrait du monde exprime la volonté de se donner les moyens d’atteindre cette vérité.

Entrée libre du lundi au vendredi, de 13h à 19h.

Anthony Maurin

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