NÎMES Mars bleu, cancer colorectal et charte pour mieux dépister
Durant tout le mois de mars, de nombreuses actions seront réalisées par la Ville et ses partenaires institutionnels pour favoriser le dépistage du cancer colorectal, et soutenir les malades.
Un petit geste peut sauver votre vie. Un moment certes ingongru pour certans, pas si immonde à passer en réalité car d'une part le test a bien changé et d'autre part c'est une question de santé !
Avec ses 17 000 décès annuels et ses 43 000 nouveaux cas dépistés, le cancer colorectal est le deuxième le plus meurtrier en France. La volonté des acteurs de la santé est de mieux agir pour le prévenir et de faire travailler un noyau actif composé d’élu et de professionnels de santé sur la question. Une charte, signée en Mairie, officialise cette entente plus que cordiale.
Pour Dolores Orlay-Moureau, adjointe déléguée à la santé, à l’hygiène et à la prévention des risques sanitaires, "C’est un sujet important pour la Ville aux yeux du maire Jean-Paul Fournier. Nous avons récemment perdu un proche de ce cancer et après Octobre rose qui a pris sa place dans le paysage, Mars bleu a du progrès à faire mais pour la première fois nous nous unissons à l’échelle de notre territoire."
De son côté mais avec ses amis du jour, Claude Rols, directeur départemental du Gard de l’Agence Régionale de Santé, va essayer d’aller au-delà des directives européennes. "Il faut se faire dépister, le test est indolore, il ne vous coûte rien et ce petit geste peut amener beaucoup d’espoir pour réduire la question de l’incidence de la gravité et du traitement, y compris pour les publics les plus éloignés de l’offre médicale. En Occitanie, nous dépistons moins qu’ailleurs en France et dans le Gard nous sommes dans la moyenne basse de l’Occitanie alors il y a des efforts à faire en faveur de cette politique publique !"
Il est le troisième cancer le plus fréquent chez l’homme (après ceux de la prostate et du poumon) et le deuxième chez la femme (après le cancer du sein). Dans plus de 80 % des cas, il provient d’une tumeur bénigne qui évolue lentement et finit par devenir cancéreuse. Détecté suffisamment tôt, le cancer colorectal peut être guéri dans 90 % des cas.
Patrice Héraud de la CPAM poursuit. "Depuis 2009 c’est le mois du dépistage, du printemps et donc du renouveau. Nous avons une réelle difficulté à faire adhérer la population mais comment faire ? C’est un challenge qui n’est pas aisé car il nous faut nous inscrire dans le temps mais je suis confiant, nous commençons à voir les premières évolutions positives de ce long travail mais nous partons de très loin…"
Pour Marielle Canonge, médecin directrice du Centre régional de coordination des dépistages des cancers, "Ce réseau est une belle évolution pour la Ville et si toutes les villes faisaient pareil nous augmenterions les chiffres du dépistage. Nos taux de participation sont beaucoup trop bas et Nîmes fait partie des plus bas du Gard avec moins de 25 % alors que 50 % sont visés. C’est ambitieux, certes mais on peut y arriver."
En 2021-2022, 43 660 personnes, hommes et femmes, ont été dépisté. Parmi elles, environ 20 000 femmes. On dénombre plus de 94 % de tests positifs et 15 % des tests positifs refusent une confirmation par coloscopie, c’est dommage. Surtout quand on sait que 83 % des tests positifs sont dus à des polypes et qu’il n’y a pas de risque de cancer. Pour les cas de cancer on parle de moins de 4 % des tests positifs.
L’un des objectifs du réseau est de sensibiliser au dépistage avec une attention particulière aux populations des quartiers prioritaires de la ville, en organisant des journées de dépistage et de sensibilisation au cancer colorectal. Se faire dépister dès 50 ans (âge à partir duquel 95 % des cancers du côlon se déclarent), c’est diminuer le risque d’apparition d’un cancer colorectal.
"Ces cancers touchent le colon ou le rectum. Ils se développent pendant une dizaine d’années sur des polypes ou dans des lésions. Les symptômes sont tardifs, bien après le début de la maladie, d’où l’intérêt d’un dépistage précoce. De plus, une fois détecté, nous avons des traitements pour tous les stades et tous les âges" conclut quant à lui Ludovic Caillo, gastro-entérologue au CHU de Nîmes