NÎMES MÉTROPOLE Des « Cœurs de Bourgs » pour vivre sereinement
La convention d’Opération programmée pour l'amélioration de l'habitat pour le renouvellement urbain (OPAH-RU) de multisites dite « Cœurs de Bourgs » est signée.
Dès 2017, dans le cadre de sa nouvelle politique régionale territoriale, la région Occitanie a voulu porter une attention particulière aux petites villes et bourgs-centres dans les zones rurales ou péri-urbaines qui jouent un rôle essentiel de centralité et d’attractivité au sein de leur bassin de vie et constituent des points d’ancrage pour le rééquilibrage territorial.
Sur le territoire de Nîmes métropole, sept communes étaient éligibles au programme, finalement elles seront cinq à tenter le coup : Générac, Marguerittes, Manduel, Milhaud et Clarensac. Redessan et Bouillargues ont renoncé.
« Depuis plusieurs décennies des communes ont connu un développement démographique significatif avec une prédominance pour la maison individuelle à défaut du centre-bourg. Nous avons décidé d’agir et d’ici cinq ans ce sont 145 logements qui seront réhabilités. Ensemble, nous allons redonner vie à ces lieux où il fait bon vivre », encourage Géraldine Rey-Deschamps, vice-présidente déléguée à l'Habitat et au renouvellement urbain.
Il s’agit d’un contrat multithématique adapté aux spécificités des projets de développement de chaque commune et qui va dans le sens d’un meilleur cadre de vie, d’un habitat plus efficace, d’offres de services à la population efficientes, de mobilité transversales, d’économie réelle et locale, de culture, de patrimoine, de tourisme et d’environnement.
Après les comités de pilotage, place à la signature définitive du partenariat ! La priorité reste le logement mais des problèmes font leur entrée. Pour Frédéric Touzellier, maire de Générac, c’est le budget. « Nous essayons de donner plus de vie dans nos centres-bourgs même si nous faisons des lotissements. C’est un long combat, il faut mobilier tout le monde et ça peut poser pas mal de problématiques, surtout pour trouver l’argent ! J’aimerais revoir un peu les modalités du budget car c’est une belle aventure et une démarche intéressante. »
Maire de Milhaud, Jean-Luc Descloux est d’accord : « Cette opération nous va bien car nous n’avons plus de foncier sur lequel bâtir et par la même occasion nous revitalisons le centre du village. Quoi qu’il en soit, nous devrons bien choisir les types d’habitats car ils seront là pour les 100 ans à venir ! »
La route est encore longue et il s’agira d’accompagner financièrement les propriétaires pour les inciter à réaliser des travaux d’amélioration des logements. Il faudra aussi recycler et restructurer les îlots dégradés identifiés dans l’étude préalable, par le biais d’opérations d’aménagement, via des propriétaires privés, des bailleurs sociaux, l’EPF, ou encore la SPL. Enfin, proposer une diversité de produits de logements, et des biens attractifs (exposition, extérieur, garage ou offre de stationnement à proximité…) sera nécessaire.
Et Jean-Jacques Granat, maire de Manduel, de reprendre l’argument généracois : « C’est mon deuxième mandat, j’ai réussi à recréer un cœur de ville sur mon premier, c’est un plus et cette initiative est excellente car le boulot est très bien fait. Mais comme à Générac ou à Milhaud, nous sommes carencés depuis la loi SRU et nos budgets sont pénalisés… »
C’est le préfet du Gard qui pourrait changer la donne et faciliter la vie financière de ces communes. Un rendez-vous a été pris avec lui pour en parler. Rémi Nicolas, maire de Marguerittes, a une autre vision : « Ce dossier et ces projets sont très importants pour nous car nous sommes aussi le plus petit territoire (sur 22 en France, NDLR) à expérimenter le Zéro artificialisation nette. L’investissement de Nîmes métropole est fort, nous essayons de mobiliser des fonds et nous travaillons à la proposition d’une nouvelle offre sur le territoire. Cette opération participe à l’embellissement de nos villes, la démarche globale sera bénéfique. »
Le but est bien souvent la création d’un pôle de vie central, convivial et fédérateur au cœur du village, comprenant notamment l’aménagement d’une place mais aussi le renouvellement urbain, confortant et agrandissant le cœur du village permettant la création de nouveaux logements.
La convention doit voir l’amélioration du fonctionnement urbain tout en valorisant le cadre de vie. Une attention particulière étant portée aux entrées des villages et à la valorisation du patrimoine historique bâti.
Les axes de développement des contrats étaient donc d’avoir un bourg animé et solidaire, permettant le développement d’un espace de loisirs à vocation intergénérationnelle. Un bourg fédérateur et accueillant et des espaces publics de proximité. Des bourgs apaisés et résilients comprenant notamment la mise en œuvre d’une stratégie mobilité à l’échelle communale.
C’est Christian Bastid, président de l’Agence départementale de l'habitat et du logement (ADHL), qui poursuit : « L’ADHL existe depuis un peu plus d’un an, mais elle commence à prendre de plus en plus de place. C’est la clé de voûte de la politique du logement pour tous dans le département ! »