NÎMES Placebo, pur son, pas d'image
Juste avant de monter sur scène, le groupe de rock alternatif britannique emmené par Brian Molko a demandé au public de bien vouloir garder leur téléphone portable dans leur poche ou sac. "S'il vous plaît, soyez ici et maintenant, dans le présent, et profitez de l'instant. Car ce moment précis ne se reproduira jamais plus."
Et quel moment ! La première partie de cette dixième soirée du Festival de Nîmes, a été assurée avec brio par le quatuor rock britannique - bien que la chanteuse du groupe revendique ses origines autrichiennes - Friedberg. Pour sa première en France, la formation dont le titre "Go wild" a été choisi pour la bande originale de FIFA 2020, a offert au public une prestation pleine d'énergie, un rock grinçant combiné à des mélodies pop entêtantes et à des voix d'un autre monde.
7 700 spectateurs dans les arènes
Au tour de Placebo. Mais avant d'ouvrir son show, et tandis que de l'encens brûlait à côté du clavier, le groupe londonien a adressé un message bien particulier aux 7 700 spectateurs présents dans les arènes ce jeudi soir. "Nous vous demandons de ne pas filmer le concert avec vos téléphones portables. Cela rend la performance beaucoup plus difficile. Plus difficile pour se connecter avec vous et de communiquer efficacement les émotions des chansons." Il était aussi de question de respect envers les autres spectateurs. "Notre but est de créer la communion, la transcendance, aidez-nous dans notre mission."
Un discours applaudi par le plus grand nombre, mais quelques chenapans en ont fait qu'à leur tête, prenant le risque d'être la cause d'une interruption ou carrément d'un arrêt total du concert, cela n'aurait pas effrayé Brian Molko. Fort heureusement, il n'a pas fallu en arriver là. Le chanteur n'a provoqué qu'une seule parenthèse silencieuse pour mettre fin à une bagarre dans la fosse, une intervention d'une efficacité indéniable. Seule pause dans un set au rythme effréné, à peine Molko et Olsdal avaient-ils le temps pour changer de guitare - entre chaque chanson pour le leader - qu'un nouveau morceau démarrait.
Forever Chemicals a ouvert le bal, comme leur huitième et dernier album sorti au printemps 2022. Le groupe n'avait plus sorti d'album studio depuis 2013 avec Loud Like Love, dans les arènes de Nîmes déjà, en 2017. Les Britanniques avaient aussi foulé cette piste en 2004 et 2006. Laure d'Avignon et Perrine, 36 et 35 ans, y étaient. "J'étais ado, à nouveau", lâchait la première des deux copines après le concert. Et la seconde d'ajouter : "Je peux comparer avec Paris - concert du 11 novembre 2022 à l'Accor Arena, NDLR - il y avait mille fois plus d'énergie et le public était hyper réactif, on s'est régalées."
Contrairement à ces deux amies venues de l'autre côté du Rhône, Clélie et François découvraient le live de Placebo. Et ces Ponots (Haute-Loire) en vadrouille dans la région n'ont pas regretté leur arrêt dans la Cité des Antonin. "Vous avez vraiment un super beau site ! J'adorais ce groupe pour son côté lancinant, rock péchu mais doux... Je suis très contente de les découvrir en concert avec un côté hard rock, plus metal, avec des envolées de guitares et de batterie folle", commentait Clélie. Le tout agrémenté d'électro. Bien sûr, Brian Molko et son acolyte, Stefan Olsdal ont repris les titres qui ont fait leur gloire : Beautiful James, The bitter end, Song to say goodbye, Too many friends...