Depuis le 2 août 2021, la loi Santé Travail renforce la prévention et la santé au travail. Depuis le 17 juillet 2023, L'AISMT 30, que beaucoup de gardois ont coutume d'appeler « la médecine du travail » a officiellement changé de dénomination sociale pour devenir Prévy, prévention et santé au travail.

Depuis le 1er septembre dernier, Prévy a abandonné son siège historique du boulevard Talabot pour un nouveau bâtiment écoresponsable du parc Georges-Besse. Un bâtiment qui accueille, au-delà du siège, les six centres médicaux nîmois qui étaient précédemment disséminés sur la ville ainsi qu'un très innovant village de la prévention.

Le président, Éric Butel accompagné de son conseil d'administration, est heureux de cette inauguration : « C’est une journée importante pour nous avec l’inauguration et la visite du village de la prévention. Avec la nouvelle réforme des retraites, salariés et dirigeants vont travailler plus longtemps et nous devons les accompagner. Ce bâtiment arrive à point nommé pour relever ce défi. Cette maison a changé de nom parce que ses missions ont évolué. C’est une véritable révolution ! »

Et pour être prêt à l’heure, il faut accueillir dans de bonnes conditions les usagers. Le bâtiment, vieux d’une trentaine d’années, a été revu et amélioré. Un patio couvert, des espaces bien distincts et efficaces et une valeur en plus, celle de l’énergie positive qui fait suite à de lourds travaux d’isolation.

« Cet outil appartient aux entreprises adhérentes qui cotisent et financent cela afin que nous puissions répondre. Beaucoup de chefs d’entreprise ne savent même pas qu’ils ont droit à ça mais plus tôt on réfléchit à ces enjeux, au mieux tout se passera. »

Le but du jeu est de calquer l’offre sur le socle de services qui est désormais établi. 400 personnes passent tous les jours les portes du bâtiment du parc Georges-Besse. Pour la directrice Nancy Giraudier : « La genèse du projet date de 2019 avec un audit des services de santé du travail en France. La réforme qui a suivi est faite pour uniformiser l’organisation et cette nouvelle organisation en découle. Nous devons faire face à la rareté des praticiens, notre solution a été de former une équipe pluridisciplinaire et un bâtiment qui puissent prendre en charge et accueillir le patient dans un circuit complet. »

Prévy, dans le Gard, c’est 95 salariés et 9 700 entreprises adhérentes pour 97 000 salariés suivis. Cette association à but non lucratif est au service de ses adhérents depuis 1969. Le regroupement de 14 équipes pluridisciplinaires (médecins du travail et collaborateurs médecins, infirmiers en santé au travail, auxiliaires médicaux) est effectif.

Le docteur Sylvain Annette en fait partie : « C’est la fin de la rencontre annuelle avec les médecins, personne n’était satisfait. Maintenant, nous essaierons de dépister précocement les choses afin de s’adapter à l’état de santé. Les 24 infirmiers assurent 80 % du suivi des patients en concertation avec les médecins. Ils voient si les salariés doivent être pris en charge et les médecins prennent le relais sur les 20 % restants. Dans ce bâtiment l’équipe pluridisciplinaire est idéalement positionnée. »

Ou comment agir collectivement en croisant des expertises pour conseiller et accompagner dans la prévention des risques professionnels propres à chaque entreprise.

Au plus proche des entreprises et des Gardois dont elle a la charge, Prévy regroupe au parc Georges-Besse six centres. Bientôt, deux ouvertures dans le nord-est du Gard et au sud seront sans doute annoncées.

Le docteur Nelly Sellier fait elle aussi partie de l’aventure : « Prendre en charge le salarié dans un parcours coordonné en définissant un plan pour son retour au travail est notre but, mais notre objectif reste la prévention primaire ! Beaucoup de choses sont méconnues par les employeurs que nous devons aussi accompagner et le moment de l’arrêt de travail est un moment privilégié pour cela. On peut aussi faire des essais encadrés pour reprendre le travail avant la fin de l’arrêt si tout se passe bien. Nous devons accompagner l’employabilité du salarié tout au long de sa vie professionnelle. »

En effet, de nombreux dispositifs innovants et sécurisants, opportuns pour le chef d’entreprise, s’adressent à tous les salariés. C’est un vrai plan de retour au travail coordonné et concerté qui se joue alors. Mieux, Prévy va vers le salarié et lui propose un rendez-vous qui vise à maintenir du lien. « Au plus tôt on voit les salariés, au plut tôt il a des chances de reprendre. Ces visites pourraient aussi se faire vers 43 ou 45 ans, elle serait très intéressante pour observer l’usure professionnelle. »

Sont présents dans le bâtiments, des ergonome, toxicologue, psychologue du travail, technicien hygiène et sécurité en santé au travail, assistante santé au travail… L’ouverture du village de la prévention permet ainsi des sensibilisations ciblées aux différents risques professionnels auxquels sont exposés les salariés des entreprises adhérentes au service.

Risque routiers, hygiène de vie, sommeil, nutrition, sport et santé, les troubles musculosquelettiques ou encore escape game, et salle pour réaliser podcasts sont les grandes nouveautés des lieux de même qu’un espace dédié aux ateliers éphémères en lien avec les grandes actions de prévention de la santé publique (avec actuellement un premier exemple avec Octobre rose où tous les salariés visiteurs sont sensibilisés tout au long du mois d’octobre aux campagnes de dépistage du cancer du sein).

L’usager pourra aussi trouver sur place une salle de vaccination et de dépistage. Chaque salarié en risque de désinsertion professionnelle peut être pris en charge par les professionnels de Prévy mais également par tous les acteurs du maintien en emploi avec lesquels nous travaillons main dans la main. La cellule peut être sollicitée directement par les employeurs ou les salariés.

Enfin, des espaces dédiés aux consultations, une vaste salle de conférence/auditorium afin de proposer un outil ambitieux sont eux aussi de la partie tout comme la Maison de la prévention, un lieu dédié à renforcer l’intervention des partenaires de la structure qui pourront chacun dans leur domaine réaliser des permanences et cibler leurs interventions en lien avec la santé au travail.

« La santé de votre entreprise passe par votre santé et celle de vos salariés, alors préservons-là ! » Prendre soin de sa santé c’est l’anticiper et non la subir. « Notre rôle de prévention est d’aider les entreprises adhérentes à développer cette culture au sein de leur entreprise afin de préserver leur capital humain. Elle s’inscrit dans un temps bien plus large que celui d’une visite médicale. »