NÎMES Primafresca et Printemps de l'aficion réunissent les passions
Ce week-end a lieu la Primafresca et le Printemps de l'aficion. Retour sur la journée du samedi.
Petit rappel historique. En 2005 a lieu l’ultime feria de la Primavera qui était une véritable petite feria nîmoise. Dans les arènes et sous la bulle il y avait novilladas et corridas et dans les rues de la cité, apéros et tertulias. Une vraie mini feria.
Avec l’impossibilité de rééditer cet événement à cause de l’impact que la bulle avait sur le monument, cette feria tombée dans l’oubli. Mais les commerçants n’ont pas la mémoire courte et ont rapidement validé la Primafresca.
Ce week-end aux senteurs feriesques a lieu depuis et les Nîmois en sont friands car avec lui se lance la saison. L’enchaînement est rapide après la « Prima », les Journées romaines, la feria de Pentecôte et l’été est déjà là.
Après la soirée inaugurale du vendredi, le samedi matin était calme. La rue était impeccable sur les coups de 7h30 mais ne le resterait pas bien longtemps car le premier apéro était prévu sur les coups de midi.
Après ce moment festif et pour digérer tout ça, direction les Jardins de la Fontaine avec une série de démonstrations de course camarguaise et de becerrada. Prévu entre 14h et 15h, l'atelier course camarguaise fut aux abonnés absents. Par contre, les apprentis toreros étaient là bien avant et ont préparé la piste même si l'arrosage n'a pas être que partiellement assuré. Les jeunes du Centre Franças de Tauromachie ont assuré une heure de toreo de salon avant, sur les coups de 15h, de toréer une paire de jeunes erales devant quelques curieux.
Hors arènes portatives, les membres de l'Association française des aficionados practicos proposait elle aussi une animation de toreo de salon. Plus loin encore, une tente avec une simulation en réalité virtuelle pour la course camarguaise ! Le parrain, Juan Leal, matador de toro qui a encore triomphé la semainre dernère à la feria d'Arles, était lui aussi de la partie pour affronter du bétail Camargue de chez Vidal (Combas) et donner ses conseils aux jeunes du CFT.
Le soir venu, retour Rue Fresque pour savourer les nuits nîmoises. Ce soir, les convives avaient pour mot d’ordre de venir déguisés en « irréductibles gaulois ». Peu de déguisements mais l'essentiel était de passer une bonne soirée malgré le vent !
Pour celles et ceux qui en veulent plus, l’immense Marcel Pagnol a écrit, à l’âge de 16 ans, le « Chant des Pochards » que voici et qui fut publié en 1911 dans la revue Massilia.
Loin de nous ! Loin de nous les amants de l'eau claire !
Car jamais par le vin, ils ne sont inspirés.
Jamais de rouge vif leur face ne s’éclaire, ils ne connaissent pas l’art de vider un verre,
Et leur front, pour jamais, reste décoloré.
Jamais dans leurs yeux froids la gaîté n'étincelle
Et jamais, à la nuit, ils ne font résonner
Les échos endormis des étroites ruelles
Et sur les boulevards que jonchent les poubelles
À quinze pas à peine on ne peut voir leur nez !
Gloire à nous ! Gloire à nous ! Buveurs insatiables
Nous vidons les flacons de Xérès, de Bordeaux
Nous connaissons quels crus sont les plus délectables
Et nous ne roulons sous les tables
Qu'après avoir vidé la moitié d'un tonneau !
Et, de loin, notre nez semble un feu d'artifice
Le soir, sur les trottoirs désertés des passants,
Auprès de ses rayons tous les astres pâlissen
Et les rouges lampions des postes de police
Auprès de son éclat semblent des vers luisants !
Plaignons ceux qui sont morts en buvant de l'eau claire.
Plaignons-les car leur front ne fut point coloré,
Leur nez ne brilla point du reflet du Madère
Ils ne connurent point l'art de vider un verre
Et, ignorant le vin, ils ont tout ignoré !
Marcel Pagnol