NÎMES Protoxyde d’azote, la ville de Nîmes sensibilise sur les risques de consommation
Dans le cadre de sa politique en matière de lutte contre les nouveaux phénomènes dangereux et d’addiction, la Ville lance, lundi 29 janvier, une campagne de sensibilisation sur les risques encourus par l’usage du protoxyde d’azote, chez les jeunes.
« Taper un ballon, c’est éclaté ». C’est par ce slogan que la ville de Nîmes lance, à compter du lundi 29 janvier, une campagne de communication à destination des 16-25 ans avec trois déclinaisons de visuels qui s’afficheront dans les rues, et deux spots vidéo consultables sur les réseaux sociaux.
« L’objectif de cette démarche, menée avec le soutien de la préfecture du Gard, est d’attirer l’attention pour prévenir que l’usage détourné du protoxyde d’azote n’est pas sans risques. Nous voulons notamment faire prendre conscience aux jeunes, principaux consommateurs de ce gaz hilarant, des méfaits parfois irréversibles que cette consommation, même très occasionnelle, peut engendrer », explique Richard Schieven, adjoint délégué à la sécurité publique.
Ce gaz incolore utilisé à la fois en usage médical (en antalgie et en anesthésie) et dans l’industrie alimentaire comme gaz pour siphon à chantilly, est détourné à des fins récréatives. Concrètement, les consommateurs utilisent un tube qui permet de percer la cartouche et un ballon de baudruche pour inhaler le produit. Les effets fugaces par inhalation recherchés par les consommateurs sont l’euphorie, l‘hilarité et une altération des perceptions.
De nombreux symptômes sont observés immédiatement après consommation : des nausées, des maux de tête, des vomissements, des diarrhées, des crampes abdominales, de la somnolence, des acouphènes, qui disparaissent généralement au bout de 15 minutes.
Mais en cas de consommations répétées et à intervalles rapprochés ou à fortes doses, de sévères troubles neurologiques, hématologiques, psychiatriques ou cardiaques peuvent survenir. La consommation associée à d’autres produits (alcool, drogue) majore également les risques.
Consommation exponentielle et désastre environnemental
La ville de Nîmes a été l’une des premières à prendre un arrêté municipal, dès 2019, pour interdire l’usage détourné des bouteilles de protoxyde d’azote. Pour autant, plus d'un jeune âgé de 18 à 24 ans sur dix a déjà consommé du protoxyde d’azote au moins une fois dans sa vie (enquête de Santé Publique France 2022), souvent au cours d'une soirée. De plus, les signalements de mineurs se multiplient auprès des centres antipoison (1 sur 10).
Depuis 2019, le nombre de cas évalués a été multiplié par dix ; ceux mentionnant des complications neurologiques graves ont triplé entre 2020 et 2021 (atteintes de la moelle épinière ou des nerfs). Les sollicitations sur le site Internet drogues-info-service.fr ont été multipliées par dix en quatre ans.
Outre l’enjeu de prévention de l'utilisation du protoxyde d'azote, cette action a pour objectif de sensibiliser le public sur l’impact environnemental. En effet, environ 250 bouteilles sont ramassées chaque semaine sur Nîmes par les services de nettoyage (soit 1 000 bouteilles par mois). Le coût du recyclage est élevé car il faut compter environ 25 euros par bouteille pour être dégazéifiée. 16 000 cartouches sont actuellement stockées en attente de trouver des solutions pérennes de recyclage.
En cas de consommation et de symptômes inhabituels, il convient de composer le 15 ou 18. En cas de difficulté à contrôler ou stopper sa consommation : www.drogues-info-service. Pour chaque cartouche trouvée par un habitant, la procédure consiste à en faire le signalement auprès de la direction du cadre de vie au 04 66 70 80 71 ou sur la brique signalement de l’application mobile de la Ville.