NÎMES Que manger en feria ?
Ces quelques lignes sont en priorité à l’adresse des touristes qui viennent tenter l’aventure de la feria.
Oui, la feria est une fête populaire. Malgré la hausse des prix, on y trouve encore de bonnes adresses au détour d’une ruelle. Sur le boulevard Victor-Hugo, vous aurez des casitas, des tentes blanches qui font dans la restauration collective et qui proposent les mets typiques des ferias locales ou du sud-ouest.
Mais si vous êtes venus à Nîmes, c’est aussi et surtout pour faire la fête et connaître les bonnes choses du cru. L’office de tourisme propose d’y voir un peu plus clair sur sa page.
Amateurs de poisson, la recette traditionnelle de la brandade est connue et appréciée. Rendue célèbre vers 1830 par le cuisinier alésien Durand, la brandade de Nîmes est l’une des fiertés culinaires des Nîmois ! Faite de chair de morue pochée dans du lait, puis montée à l’huile d’olive, la brandade de Nîmes devient donc une onctueuse purée blanche que l’on peut déguster froide ou chaude, avec de l’ail ou du persil, sur du bon pain grillé, en gratin ou en feuilleté !
Pour une mise en bouche locale et savoureuse, le petit pâté nîmois ravira vos papilles. Sous forme d’une jolie croûte blonde, cachant sous son couvercle une farce de veau et de porc, il est idéalement à savourer tiède. Il comble les trous et donne le sourire. Au fil du temps, le petit pâté nîmois a vu sa recette se décliner dans de nombreuses versions car on le trouve aujourd’hui farci à la brandade, au taureau AOP de Camargue, mais il peut être aussi réalisé comme une tielle et ou encore contenir du chorizo.
Il est préférable de déguster le plat qui suit, assis. Nous n’allons pas parler de grillades mais d’Aigriade (car c’est aigre voire d’Agriade) ! Cette recette à base de paleron de bœuf ou de taureau, longuement mijoté, est un plat typique de la région où il était traditionnellement consommé par les bateliers du Rhône et autres paysans camarguais. Sa minutieuse réalisation demande un long temps de cuisson. Disposées en couches successives séparées par un mélange d’oignons, d’anchois, de cornichons et de câpres, les tranches du paleron sont aussi arrosées d’huile d’olive (de Nîmes, bien sûr) et forcément de vinaigre. L’accompagnée est lui aussi important, mangez l’aigriade avec le riz de Camargue IGP mais vous devez savoir que l’aigriade est encore meilleure réchauffée, chut !
Après l’aigriade, logiquement voilà la gardiane. Gardiane de taureau s’il vous plaît. Surnommée « daube des gardians » c’est une des grandes spécialités locales. Plat traditionnel des fêtes votives et des dimanches entre amis, la gardiane se compose donc de viande de taureau de Camargue AOP marinée dans du vin rouge des Costières de Nîmes. Viande de caractère tendre et savoureuse, l’AOP taureau de Camargue s’attendrit après avoir mijoté plusieurs heures à petit feu. Tout comme l’Aigriade, il est préférable de cuire la gardiane la veille et de la réchauffer le lendemain pour régaler vos papilles !
Après ces quelques mets salés, place à une petite douceur. Délicieux biscuit long et doré, le croquant Villaret n’a pas changé depuis 1775 ! Comme son nom l’indique, il est si dur qu’il est impossible de le croquer sans l’amadouer. Détenteur de dentier, éloignez-vous de ce délice… Tant pis pour vous ! Au pire, mettez-le en bouche et faites-le fondre… Il accompagnera à merveille votre pause thé ou café. Une fois en bouche, les goûts se bousculent et les fins gourmets y sentiront l’extrait de citron, les éclats d’amandes et le soupçon de fleur d’oranger.
Le Caladon ressemble au Croquant mais en plus aérien, souple et moelleux. Il a également été inventé par un Nîmois qui a confectionné un biscuit à base de sucre, d’œuf, de farine, de miel et d’amande entière. Cette spécialité nîmoise croquante et croustillante développe des arômes fins d’amandes et de miel du pays.
Pour finir, la fougasse ! Alors en effet vous auriez pu, dû commencer par là. Une fougasse aux gratons est une valeur sûre. Salée, elle vous ravira pour bien débuter la journée. Mais celle dont nous allons parler est sucrée. À Saint-Gilles, tout comme à Aigues-Mortes, la fougasse est une religion. Parfaite pour sustenter les fringales de 16h, cette brioche glacée au sucre et parfumée à la fleur d’oranger n’était autrefois confectionnée qu’à la période de Noël. Faisant partie intégrante des traditionnels 13 desserts provençaux, elle était fabriquée par le boulanger avec les ingrédients apportés par le client. Aujourd’hui et pour le plus grand bonheur des gourmands, la fougasse se vend et se déguste toute l’année !
Bon appétit et excellente feria !