NÎMES Sagnard, Julien, Poujol et Fort Worth, les nouveaux noms des ronds-points
Trois ronds-points et un square nîmois portent désormais le nom d'une personnalité de la cité.
Le carrefour giratoire situé à l'intersection du chemin de la Cigale, de la route d'Ales et de l'Avenue Pasteur Paul Brunel a maintenant pris le nom de Rond-Point Jacques-Sagnard.
Jacques Sagnard, plus fréquemment appelé « Jacky », est né le 6 juin 1933 au 11 rue de la Vierge à Nîmes. Issu d’un milieu modeste, il devint une figure de la vie Nîmoise.
Homme de l’ombre, entrepreneur autodidacte, au caractère bien trempé, il fut un homme de réseaux et d’influence.
En 1962, il commence à travailler dans l’entreprise de fruits et légumes « Fructigard » de son père au marché de Saint Charles puis au Marché gare. Il reprend cette société à 29 ans. Il ouvre en 1978 un magasin sous l’enseigne UNICO en bas de la Cigale ainsi que l’épicerie Nîmoise « rue du Mail ». Il reconstruira le supermarché Super U après les inondations de 1988.
Il prend la direction de l’Imperator de 1996 à 2010, prestigieux établissement dans lequel Simon Casas l’avait invité et qui le faisait rêver étant enfant. Il procédera à sa première rénovation.
En 1989, il rentre au Comité de Gestion de Nîmes Olympique sous la présidence de Jean Bousquet et y restera 12 ans. En 2015, proche du CHU et mécène, il crée le « Club des Ambassadeurs du CHU ».
Il sera décoré de la légion d’honneur et l’ordre national du Mérite. Simon Casas dira de lui en préface de son livre Sagnard se raconte sans l’accent édité en 2017, « il existe des hommes dont la grâce consiste à être présents lorsque l’on a besoin d’eux, Jaques Sagnard est de ceux-là ».
Jacques Sagnard nous a quitté le 3 avril 2021. Il est donc proposé au Conseil municipal de lui rendre hommage en dénommant le Carrefour giratoire du chemin de la Cigale « Rond-point Jacques Sagnard ».
Le carrefour giratoire situé à l'intersection de la rue Laennec, de l'allée du docteur Jean Razoux et du Docteur Pierre Baux s'appelle aujourd'hui le rond- Point du Pasteur Jean-Louis-Poujol.
Le Pasteur Jean-Louis Poujol était une personnalité nîmoise, il était de ceux que l’on n’oublie pas. Organisateur pendant près de deux décennies du Noël du cœur aux arènes de Nîmes puis au stade des Costières, il offrait chaque année la possibilité à des centaines de personnes seules de se rassembler lors d’une belle soirée pour le réveillon. Une initiative qui lui a valu d’être surnommé le « Père Noël des nîmois » par certains journaux locaux.
Il était également le fondateur de l’assemblée chrétienne du centre Martin Luther King à Nîmes ainsi que de la Maison des parents, une structure qui accueille les familles d’enfants hospitalisés au CHU de la ville de Nîmes.
Fondateur de l’assemblée chrétienne de Nîmes, le centre Martin Luther King et de plusieurs initiatives sociales qui ont marqué le paysage gardois, le pasteur Jean-Louis Poujol s’est éteint le 14 septembre 2021 à l’âge de 73 ans à son domicile.
Ceux qui ont croisé le regard du pasteur Jean-Louis, ne peuvent oublier la chaleur et la bienveillance de son regard, à la fois enfantin et plein de gravité. Comme il le disait souvent, « pour aimer véritablement les autres, il faut aller chercher le meilleur en soi. Il faut aimer ceux qui sont les plus démunis, ceux qui n’ont rien ».
C’est ainsi que l’on reconnaît celui qui a créé le Noël aux Costières et la Maison des parents près de l’hôpital. Homme d’action et de foi, il agissait seul. A lui seul, il était une Eglise, un livre sacré, un être de consolation.
Il avait commencé une carrière de conducteur de train mais le chemin vers les autres était davantage vertical. Céleste ! Sa doctrine, ou plutôt sa ligne de conduite, c’était l’amour des autres, qu’il fallait démontrer et non pas faire des déclarations spectaculaires et médiatiques.
Après un grave accident en 2019, Jean-Louis Poujol est resté longtemps à l’hôpital.
Il décède le 14 septembre 2021 au milieu des siens, le jour où les éléments se sont déchaînés dans une bonne partie du Gard. Mille mercis, c’est le titre de son livre, c’est aussi le mot qu’il a tant de fois prononcé.
Le carrefour giratoire situé à l'intersection du Boulevard Président Salvador-Allende et de l'Avenue Général Leclerc est nommé depuis cde samedi 10 février le rond-Point « Fort Worth ».
Par délibération n° 2018-07-052 en date du 15 décembre 2018, le Conseil municipal de la Ville de Nîmes a approuvé la signature d’une charte de jumelage entre Nîmes et la Ville de FORT WORTH au Texas (Etats Unis).
La Ville de Fort Worth au Texas, par l’intermédiaire de l’association Sister Cities International, et de sa présidente au niveau du Texas, Mae Ferguson, a approché la Ville de Nîmes en 2017 dans le but d’explorer la possibilité d’un nouveau partenariat (elle compte déjà 8 villes jumelles : Italie, Allemagne, japon, Indonésie, Hongrie, Mexique, Swaziland, Chine). Fort Worth est une ville de 750 000 habitants, la 16ème ville des Etats-Unis, à quelques 60 kilomètres de Dallas.
L’objectif premier de Sister Cities était de promouvoir Fort Worth à l’échelle mondiale et d’enrichir la communauté locale en créant un monde plus pacifique et prospère pour tous. Au travers des liens avec ses villes jumelles, Fort Worth a voulu s’engager dans la diplomatie citoyenne pour les échanges culturels, académiques et économiques.
Pour la Ville de Nîmes, un jumelage avec Fort Worth a été un point d’entrée privilégié sur le continent américain. Depuis la signature de la Charte de jumelage, de nombreux échanges scolaires et visio conférences ont eu lieu.
Il a donc été proposé de rendre hommage à la Ville de Fort Worth en dénommant le carrefour giratoire situé à l’intersection du Boulevard Président Salvador Allende et de l’Avenue Général Leclerc – Rond-Point « Fort Worth ».
Enfin, le jardin public situé à l'angle de la rue Salomon-Reinach et de l'impasse d'Alicante rend à présent hommage à une résistante nîmoise. Il s'appelle le square Andrée-Julien.
Andrée Julien était agent de liaison de la résistance pendant la Seconde Guerre mondiale lorsqu’elle a été arrêtée en 1942 puis déportée. Elle a consacré de longues années de sa vie à défendre les valeurs de la République auprès des scolaires.
Née à Arles le 30 mars 1923, elle entre dans la Résistance à 17 ans, durant la Seconde Guerre mondiale.
Arrêtée à 19 ans sur dénonciation, elle avait été envoyée dans le camp de torture de Neue Bremm, puis dans le camp de concentration de Ravensbrück, avant d’être transférée en 1944 dans une usine de fabrication d’obus. Elle s’était échappée en avril 1945, après trois jours de marche forcée.
Durant de longues années, à sa retraite, elle n’a cessé de témoigner de la barbarie nazie devant les scolaires, les enjoignant à toujours faire preuve de vigilance. Andrée Julien est décédée, dans la nuit du 4 au 5 mai 2023, elle avait fêté ses cent ans le 4 mars 2023.
Faite chevalier de la Légion d’Honneur en juillet 2008, elle avait reçu le 11 octobre 2022 la médaille d’officier de la Légion d’honneur. « Votre parcours appelle le respect et la considération », avait alors rappelé Mme la Préfète du Gard, Marie-Françoise Lecaillon, au moment de lui remettre cette distinction.
La Ville souhaite rendre hommage à cette personnalité, femme d’honneur et dernière déportée gardoise des camps. Un lieu plus qu’approprié, le square situé impasse d’Alicante, tout près duquel Andrée Julien avait résidé étant enfant, a été identifié.