OCCITANIE Terre de Liens veut construire le monde d'après avec les agriculteurs
Depuis plusieurs semaines, le mouvement des agriculteurs en colère a placé la question agricole en haut de l’agenda politique. Terre de Liens Occitanie soutient leurs principales revendications, qui font écho avec le modèle agricole défendu.
Terre de Liens Occitanie vise à protéger les terres agricoles et favoriser l’installation et la transmission de fermes en agriculture biologique. Son projet associatif vise à mobiliser les propriétaires fonciers, les candidats à l’installation, les collectivités et les citoyens pour « faire pousser des fermes » et permettre le renouvellement des générations en agriculture.
En Occitanie, Terre de Liens gère 53 fermes de tous types (élevage, maraîchage, arboriculture...) : ce sont en tout plus de 2 600 hectares qui sont ainsi durablement préservés, et 117 fermiers et fermières en activité 100 % sous bail rural environnemental).
Depuis plusieurs semaines, le mouvement des agriculteurs en colère a placé la question agricole en haut de l’agenda politique. Terre de Liens Occitanie soutient leurs principales revendications, qui font écho avec le modèle agricole défendu.
Pour en finir avec la précarité, d’abord, le revenu paysan doit être mis au cœur des débats. Soumis aux aléas des marchés internationaux et utilisés comme variables d’ajustement, les paysans ne fixent pas leur prix. La Loi Egalim, censée garantir une meilleure répartition des richesses, n’est toujours pas appliquée, laissant industriels et distributeurs rafler la mise année après année. « Pour donner les moyens à tous les paysans de vivre dignement de leur travail, il est temps d’envisager des mesures plus efficaces comme la fixation de prix garantis, ainsi que des incitations ambitieuses pour soutenir les pratiques les plus vertueuses, notamment l’agriculture biologique », avertissent les militants.
Peu évoquée, la question des terres agricoles doit être mise davantage en lumière. En Occitanie, un tiers des agriculteurs a plus de 60 ans : leur départ en retraite pourrait libérer plus de 720 000 hectares dans les prochaines années. « Nous refusons de laisser les firmes agro-industrielles accaparer les terres, et les utiliser pour augmenter leur rentabilité financière, au détriment des candidats à l’installation qui désespèrent de trouver une parcelle. Il est possible d’agir dès maintenant auprès des propriétaires fonciers, qu’ils soient privés ou publics, pour favoriser le développement d’une agriculture à taille humaine et respectueuse du vivant. Des solutions de portage d’intérêt général existent, permettant de faciliter et sécuriser l’installation : nous pensons que c’est la clef de voûte d’un changement de modèle agricole, bénéfique pour tous. »
Certains débats ont été volontairement biaisés. Ainsi, appeler à la dérégulation de manière générale est irresponsable : serait précisément la dérégulation qui a coûté le plus cher à l’agriculture nourricière en France. Le besoin de simplification est évident : les paysans ont d’ailleurs formulé des propositions très concrètes à ce sujet (voir 50 propositions de l’association Solidarité́ Paysans).
Face à la dérégulation, au libre-échange et à la financiarisation des terres, Terre de Liens Occitanie propose un autre modèle : « Nous pensons qu’il est indispensable de mieux partager les terres et l’eau, de répartir les aides de manière à rémunérer équitablement le travail et à valoriser en priorité le travail respectueux du vivant. Dans cette démarche, il est indispensable d’impliquer davantage les citoyens, car nous sommes tous dépendants d’un travail durable de la terre, qui puisse nous offrir une alimentation saine et abordable. » Une nouvelle loi d’orientation agricole est en cours d’examen. Elle déterminera l’ambition française pour les prochaines années.
Plus d’infos sur www.terredeliens.org