TOROS Clovis triomphe pour ses débuts
Les arènes de Fourques voyaient le retour d’une journée taurine. Victor (salut et vuelta) et Clovis (deux oreilles et oreille).
C’est à un trio de clubs taurins que l’on doit le retour de cette journée placée sous le signe du toro. Si par le passé cette course avait lieu en début de saison, maintenant, elle la clôture. Le cercle taurin Campuzano et les peñas Javier Cortés et Cayetano Rivera Ordoñez avaient concocté un programme riche et étoffé.
En matinée, la tienta d’un macho par le maestro Christian Parejo faisait suite à l’organisation d’un vide-grenier taurin. Y por la tarde, une « petite » novillada sans picadors avec quatre erales des frères Gallon, de Pagès-Mailhan et de La Suerte.
Face à eux, deux apprentis toreros aux trajectoires décalées. Le premier y fait son dernier paseo dans la catégorie. Le second y fait son premier. Le meilleur des deux devait remporter le deuxième trophée Javier Cortés.
Chef de lidia, donc, le Saintois Victor. Né à Nîmes, il est affilié à l’école taurine d’Arles. Son challenger, le nouveau venu, est Nîmois mais dépend de l’école taurine de Béziers ! Un doux mélimélo qui montre la diversité des cultures et des approches taurines dans la région. L’essentiel reste que ce genre de journée puisse les réunir et les rapprocher toujours plus dans l’intérêt des jeunes et de l’aficion.
Au paseo, les arènes sont pleines comme un œuf. La matinée fut bonne, le repas excellent et l’ambiance comme on aime.
Victor est le premier à l’élancer sous le soleil automnal d’un bel après-midi. Avec son premier de chez La Suerte qui a été annoncé comme peut-être blessé lors du débarquement. Physiquement un léger coup à l’intérieur du postérieur gauche mais l’intégrité de la tête est totale. Avec peu de moteur mais tout en discrétion, l’eral exige au piéton les bonnes passes au bon moment. Même s’il a débuté dans la catégorie il y a près de deux ans, Victor met le temps pour comprendre où il peut et doit aller. Il arrive à trouver les bons terrains dans la verticalité qui lui est chère mais son épée lui ôtera l’idée d’un quelconque trophée. Salut.
Deuxième possibilité de briller et dernière faena dans la catégorie pour Victor. Ce premier des deux excellents Pagès-Mailhan sera logiquement honoré d’une belle vuelta al ruedo à titre posthume mais en attendant cela, Victor s’emploie dès le capote et parvient à réaliser quelques beaux détails. Avec la muleta, il ira encore plus loin. Le toro passe et repasse, Victor et son esthétisme font mouche et les tendidos s’abandonnent. Ce toro est un bijou de noblesse, sans vice, parfait pour cet après-midi. L’alchimie prend, les séries à gauche comme à droite sont dessinées comme désirées mais c’est une nouvelle fois les aciers défaillants qui refroidissent l’assemblée. Vuelta.
Le jeune Clovis a bien compris que le poids de la responsabilité commençait par la prestance. Pour ce premier duel en costume de lumières, il touche un eral des frères Gallon. L’étui de la corne s’en va mais le toro reste malgré quelques notes de faiblesse de temps à autre. Le piéton avance ses pions sereinement après avoir attendu le bicho face au toril les genoux en terre. Un peu d’alegria avec les banderilles qu’il essaie de poser et le public est dans sa poche. On le verra à son aise sur ce duel mais encore plus relâché sur le suivant. Pourtant, il coupera deux trophées maintenant et un après. Clovis a un toreo fort élégant, précis et précieux, un de ceux qui marquent et que l’on s’attend à voir éclore dans quelques années dans des plazas d’importance. Les recours techniques ne sont pas toujours là mais la détermination semble y être. C’est l’essentiel quand on débute ! Deux oreilles et pas grand-chose à redire.
Dernier eral en piste, un de chez Pagès-Mailhan qui a donc envoyé deux exemplaires. Un peu moins intéressant que celui touché par Victor, celui de Clovis demeure un excellent partenaire. Le jeune le comprend rapidement, écoute les conseils de son entourage et déroule une faena pleine de certitudes. À le regarder de plus près, l’aficion a dû sentir que le gamin prenait du plaisir ! Même sans sourire lors de son triomphe, on sentait son cerveau bouillir. Clovis se contient. Une autre marque qui est importante dans le milieu. Sa gestuelle a plu aux étagères qui voudront à coup sûr le revoir très rapidement et très souvent dans la région. Oreille.