UN CAFÉ, UNE MESURE Macron et Le Pen plutôt d'accord pour un 5 à 7
À la place de votre traditionnelle rubrique Expresso, chaque jour à 8h30, la rédaction d’Objectif Gard décrypte une mesure des programmes des finalistes de la Présidentielle, Emmanuel Macron et Marine Le Pen. Place aujourd’hui au retour du septennat proposé par la candidate Rassemblement national.
En campagne ce mardi dans l’Eure à Vernon, Marine Le Pen a organisé une conférence de presse sur la « Démocratie et l’exercice du pouvoir ». Le choix du lieu ne relève pas du hasard : l’Eure a été marqué par une forte contestation des Gilets jaunes, symptôme de la crise démocratique que traverse notre pays. À cette occasion, la candidate RN s’est prononcée pour le retour du septennat non-renouvelable. « L’action politique s’inscrit dans le temps long. Or avec un quinquennat, le mandat est trop court : la première année on se met en place et la dernière année, on prépare la campagne électorale », plaide le député RN de la deuxième circonscription du Gard, Nicolas Meizonnet.
La dernière réforme de la durée du mandat présidentiel date de 2000. La révision constitutionnelle, nécessaire pour adopter pareille mesure, a été opérée par referendum : 73% des votants se sont prononcés favorablement avec toutefois un fort taux d'abstention de 70%. « Le but à l'époque de Jacques Chirac était d’éviter les cohabitations avec un Assemblée nationale d'une couleur politique différente que celle du président », se souvient le député MoDem Philippe Berta. Après la prise de position de sa rivale RN, le candidat Macron s’est dit également favorable à un mandat de sept ans mais, lui, « renouvelable ». Dans le Gard, le référent d’En Marche, Jérome Talon, confirme que « cette proposition ne figurait pas dans le programme de notre candidat ».
Et la proportionnelle aux Législatives ?
Le fonctionnement de la démocratie est plutôt le "dada" des alliés MoDem d’En Marche. « La priorité, c’est de retisser le lien entre la politique et les populations », s'alarme Philippe Berta, « seulement le septennat n’est pas ma priorité. Moi, je suis favorable à la limitation du cumul des mandats dans le temps ainsi qu'à l’instauration d’une dose de proportionnelle aux Législatives ». Une dernière proposition promise par candidat Macron en 2017 mais jamais mise en place.
« Ça forcerait le président à chercher des majorités à l’Assemblée, qui deviendrait ainsi un vrai contre-pouvoir», enfonce le Nîmois. Avant de brandir un autre argument : « augmenter la présence d’élus RN à l’Assemblée pour que nous les combattions de l’intérieur ». De son côté, l'extrême-Droite réclame la proportionnelle intégrale : « Aujourd'hui il y a une crise de la représentativité. Le Rassemblement national ne dispose que de 7 députés alors que nous représentons un tiers des électeurs de France. »
Coralie Mollaret
coralie.mollaret@objectifgard.com
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