ASSEMBLÉE NATIONALE Pourquoi les députés RN du Gard voteront la motion de censure ce lundi ?
Le Rassemblement national a déposé vendredi dernier tout comme le groupe Libertés, Indépendants Outre-mer et Territoires (Liot), une motion de censure à l'Assemblée nationale, contre le gouvernement d'Élisabeth Borne, après l'utilisation jeudi du 49.3 pour passer en force sur la réforme des retraites. Les quatre députés gardois du RN donnent leurs explications avant le vote prévu cet après-midi.
Yoann Gillet, député de la 1ère circonscription : "Malgré l’opposition de 71% des Français à la réforme des retraites et conscient qu’il était minoritaire à l’Assemblée nationale, Emmanuel Macron a décidé, une nouvelle fois, d’humilier le parlement et de mépriser les Français en utilisant le 49.3 pour faire adopter sa réforme. Cette réforme est profondément brutale et injuste, en particulier pour les femmes et la France qui se lève tôt. Alors que les Français font face à l’explosion de l’inflation, ce passage en force, contre la volonté de la majorité, témoigne d’une profonde détestation pour l’expression démocratique et le quotidien de nos compatriotes. Dès son élection à la tête de l’État, Marine Le Pen abolira cette réforme pour mettre en place son projet. Les Français savent pouvoir compter sur le Rassemblement National et sur ses élus pour mener au pouvoir l’alternance dont la France a tant besoin. Avec mes collègues du groupe RN à l’Assemblée nationale, nous restons pleinement mobilisés et nous voterons l’intégralité des motions de censure pour renverser le Gouvernement et stopper cette injuste réforme."
Pierre Meurin, député de la 4e circonscription : "Je veux censurer ce Gouvernement d'incapables obsédés par les tableaux Excel qu'ils reçoivent des fonctionnaires européens ou de Mac Kinsey. Les Français sont essorés par six ans de macronisme hors sol qui promeut les start-uppers urbains mais méprise les travailleurs méritants du quotidien. Il faut en finir avec ces dirigeants. Le Rassemblement National saisira toutes les occasions pour renverser ce Gouvernement qui, comme le disait l'immense Michel Audiard, "prétend fixer le prix des betteraves mais qui ne saurait pas faire pousser un radis". Les Français en ont marre ; avec le Rassemblement National, la sécession des élites, c'est fini""
Nicolas Meizonnet, député de la 2e circonscription : "Cette réforme des retraites est profondément injuste et brutale, elle va pénaliser en premier lieu ceux qui commencent à travailler le plus tôt, ceux qui ont les métiers les plus pénibles, mais aussi les femmes ! Nous ferons tout pour la faire tomber, et faire tomber le gouvernement. Je voterai donc toutes les motions de censure. Celle du RN, mais aussi celle de Liot. Ce qui s’est passé à l’Assemblée nationale est insupportable. En première lecture, on n’a pas pu aller au vote à cause la Nupes qui a obstrué les débats. Nous avions déposé une motion référendaire qui aurait permis de donner la parole aux Français : l’extrême-Gauche s’est absentée au lieu de la voter, faisant le jeu d’Emmanuel Macron. Cette fois, c’est le Gouvernement qui passe en force avec un 11e 49-3 sur un texte qui aura des répercussions lourdes pour les Français, piétinant ainsi la représentation nationale, faisant un bras d’honneur à une large majorité de nos concitoyens opposés à cette réforme. C’est scandaleux ! La démocratie, c’est le pouvoir par le peuple et pour le peuple. On ne peut pas impunément gouverner contre lui."
Pascale Bordes, député de la 3e circonscription : "Je voterai les motions de censures, comme au demeurant j’ai voté les précédentes, car ce 11e recours au 49-3 est le signe d’une dérive profonde de ce gouvernement, digne d’un autre temps. Le recours systématique du gouvernement au 49-3 est un aveu de faiblesse de ce dernier, qui foule aux pieds notre démocratie en privant les parlementaires de débattre, d’amender les textes, de les voter, bref, de faire son travail de législateur. Voter les motions de censure, c’est la seule voie démocratique qu’il reste aux parlementaires pour signifier au gouvernement qu’il est temps de partir." Sollicité, le député Insoumis de la 5e circonscription, Michel Sala n'a pas répondu à notre demande.