BEAUCAIRE Le maire va accueillir « l’Ocean Santons »
Le Centre communal d’action sociale, présidé par Julien Sanchez, vient de valider l’accueil de « l’Ocean santons ». Il s’agit en réalité des santons de la nativité (Marie, Joseph et les rois Mages) que le maire souhaite, malgré les condamnations, installer dans la crèche de la mairie.
L’affaire pourrait prêter à sourire si le maire ne contrevenait pas à la loi… En novembre, le Conseil d’État a ordonné à la mairie de retirer sa crèche de Noël. Une décision au nom du respect du principe de neutralité de l’État vis-à-vis des religions. Rompu aux coups d’éclats et autres polémiques pour faire parler de sa politique, Julien Sanchez - bien qu’élu de la République - n’a pas tenu compte de la décision des juges. Le 5 décembre, il a quand même inauguré sa crèche « provençale » dans le hall de l'hôtel de ville.
Lors de l’inauguration, le maire a justifié : « À travers cette exposition culturelle et artistique, nous célébrons aujourd’hui une tradition pure, simple et profane, l’esprit de Noël ». Et de s’adresser à ceux opposés à l’installation de cette crèche : « Quel sens des priorités ont ces gens ? Peut-être ont-ils été privés dans leur enfance, de cadeaux de noël ? »
Marie, Joseph et les Rois Mages
Cette année en revanche, Julien Sanchez a eu beaucoup d’imagination… Via le CCAS (Centre communal d’action social) qu’il préside, le maire a fait valider l’arrivée - tenez-vous bien - de « l’Ocean santons » à Beaucaire. La délibération indique qu'il s'agit « d’un homme et d’une femme avec un enfant à naître ». Soit pour ne pas les citer Marie et Joseph, parents de Jésus dans la religion chrétienne. Il est également inscrit dans la délibération que « trois hommes actuellement sur une autre embarcation pourrait rejoindre prochainement l’Ocean Santons ». Très certainement les trois rois mages Gaspard, Melchior et Balthazar.
Pour parachever son coup de com', Julien Sanchez compare les santons de la nativité aux clandestins de l’Ocean Viking. « La situation à bord de l’Ocean Santons a atteint un seuil critique. Les rescapés sont épuisés physiquement et psychologiquement », peut-on lire dans cette délibération. Qui savait que la terre cuite d'Aubagne pouvait encore respirer... Et à Julien Sanchez enfin, d’aller jusqu’à citer l’article L 123-5 du Code de l’action sociale et des familles : « Le CCAS anime une action générale de prévention et de développement social dans la commune en liaison avec les insistions publiques et privées ».
Pas sûr que l’originalité de Julien Sanchez séduise la préfecture du Gard, chargée de faire appliquer la loi…