DÉPARTEMENT Au Département, une mandature d’exception s’achève
Comme un goût d’au revoir… Ce jeudi matin, les conseillers départementaux ont tenu leur dernière séance publique avant les élections des 20 et 27 juin.
Une saveur de bilan avec une pointe de joutes oratoires inhérentes à la campagne électorale. Tel a été le menu du dernier conseil départemental de la mandature 2015-2021. Ces six dernières années ont été exceptionnelles pour la collectivité. En majorité relative, les élus PS-EELV-PCF ont travaillé d'arrache-pied pour obtenir l’abstention des élus de la Droite et du Centre afin d'entériner leurs budgets. « Nous avons pris nos responsabilités et nous n’avons jamais bloqué la maison Gard », commente fièrement le président du groupe Le Bon sens républicain, Laurent Burgoa.
La Droite, entre critiques et satisfecit
Fierté aussi pour Thierry Procida, président des élus Centristes et indépendants qui s’arrogent même une partie du bilan : « La majorité relative nous a permis de travailler ensemble en étant constructifs. D’ailleurs, c’est nous qui avons réclamé les audits qui vous ont servi à faire des économies. L’année 2015 a marqué un véritable tournant au conseil départemental. » Reste que les élus de Droite ne partagent pas tout de la gestion de la Gauche. La dernière séance a été marquée par l’examen du compte administratif 2020. Un document qui retrace la réalité des recettes et des dépenses de l’année écoulée.
Celle-ci a été marquée par la crise sanitaire mais aussi par le changement de présidence avec l’arrivée de Françoise Laurent-Perrigot, qui faisait suite à la démission de Denis Bouad, élu au Sénat. L’écologiste Bérangère Noguier met en avant les « 110 M€ d’épargne quand en début de mandature, nous étions à 16 M€ ! Nous pouvions être fier de ce qui a été fait ! Ça nous permet de regarder l’avenir avec plus de sérénité. » La Droite de son côté met en exergue « une forte hausse de la dette : 445 M€ en 2015 et 501 M€ en 2020 ! ». Ce à quoi n'a pas manqué de réagir le vice-président aux Finances, Martin Delord : « Il faut mettre cette dette en rapport avec notre épargne… Notre capacité de désendettement est passé en 6 ans de plus de 10 ans à 5,4 ans ! »
2020 : 2 000 bénéficiaires du RSA en plus
L'ensemble des élus est revenu sur la hausse des 2 000 bénéficiaires du RSA en 2020. Laurent Burgoa a fait part de son étonnement « d’avoir un budget constant en matière d’insertion en cette période de grave crise sanitaire. La Droite et le Centre auraient prévu davantage de chantiers pendant l’été, notamment pour les jeunes ». La présidente Françoise Laurent-Perrigot a annoncé créer des emplois saisonniers « pour donner un coup de pouce à celles et ceux qui ont été privés de leur emploi pour financer leurs études ».
Enfin, ces cinq ans de gestion ont fortement déplu aux élus du Rassemblement national. Leur président, Nicolas Meizonnet, assène : « Nous avons incarnée la seule opposition à cette assemblée ! Croyez-vous qu’une majorité de Gardois aurait voté contre la hausse de 10% de la fiscalité, contre les 12 M€ dédiés à l’accueil, contre les subventions à la CGT ou aux associations, dont l’intérêt est plus que contestable ? » L'élue communiste Christian Bastid n'a pas manqué de rétorquer : « Vous avez beau critiquer, comme tout le monde vous serez obligé de payer ! C’est la loi ! »
Rendez-vous donc après les élections. Le résultats des urnes dans les 23 cantons du Gard fixera le nouveau mode de gouvernance. La collectivité vivra-t-elle encore au rythme de la majorité relative ? Aura-t-elle, au contraire, une majorité claire ? Ou alors, une égalité parfaite entre deux camps politiques ouvrira-t-elle une nouvelle fois la voie à d'intensives tractations ? Avec le conseil départemental, nul n'est au bout de ses surprises.
Coralie Mollaret
coralie.mollaret@objectifgard.com