ÉDITORIAL Pompiers-Ville de Nîmes : non mais à l'eau quoi !
Ah ! nos pompiers… On les respecte, on les aime. Certains - surtout dans le Gard - les craignent ! Souvenez-vous du mois de grève en 2017 devant la préfecture. À l’époque, paraît-il, le préfet Didier Lauga alors en robe de chambre avait, en pleine nuit, remis le courant aux manifestants pour qu’ils continuent à se chauffer. Derrière le surpuissant syndicat SUD, et son tandem de dirigeants Nadal-Besson, nos soldats du feu se battent régulièrement pour conserver leurs acquis. Mieux, ils savent en demander de nouveaux. Leur communication est rodée. Ils font mouche auprès de l’opinion publique, ralliée à leur cause. Qui a oublié en mai dernier les manifestants déguisés en braqueurs de la série sur Netflix Casa de Papel ? Toutes ces luttes ne vous disent rien ? Elles ressemblent à celles de nos vieux livres d’histoire… Parce qu’aujourd’hui, les mots « acquis sociaux » sont devenus des gros mots. À quatre mois de la présidentielle, le débat public se focalise tristement sur l’immigration et la sécurité. C'est comme s’il était plus facile de prendre à son voisin plutôt que de travailler ensemble pour en avoir plus. Si la lutte continue, elle a toutefois ses limites. La semaine dernière, les pompiers ont demandé à la ville de Nîmes le retour de la gratuité à la piscine Pablo-Neruda pour qu'ils puissent s'entraîner. À l'heure où nous écrivons ces lignes, aucun véritable accord n'a été trouvé. Gare à l'enlisement du conflit, autant du côté de la mairie de Nîmes que des pompiers. D’autant qu'aujourd'hui, les sujets de préoccupation ne manquent pas. Avec le retour de la covid-19, les pompiers sont à la fois les sauveurs et les victimes du coronavirus. De quoi remettre sur la table l'évolution, ces prochaines années, du nombre de pompiers. Quant à la ville de Nîmes, elle n'a toujours pas trouvé le bon système de calcul de ses cotisations versées au SDIS (Service départemental d'incendie et de secours). Pour 1 700 € de piscine par an, c'est à se demander à qui profite le crime ? Peut-être faudrait-il regarder du côté des instances dirigeantes des pompiers qui, pour l'heure, n'ont pas vraiment pris part au combat.
Coralie Mollaret