Il va finir par ne plus passer les portes des studios TV dans lesquels il se presse depuis plusieurs jours. Le député du Gard Yoann Gillet représentant le Rassemblement national au sein de la commission mixte paritaire qui doit trancher la future loi immigration vit son quart d'heure de gloire. Alors qu'il pourrait faire preuve de responsabilité à la faveur de cette mise en lumière temporaire, il préfère continuer à asséner les mêmes théories fumeuses de l'extrême-Droite sur le seul danger de l'immigration plutôt que de prendre le temps de lire des études sérieuses. Oubliant une nouvelle fois, et volontairement bien sûr, de rappeler les avantages de faire appel à une main d'œuvre étrangère. Encore davantage dans les métiers en tension dans notre pays. Sur la première chaîne d'Europe lundi à 13 heures, le "frontiste" a tenu à souligner "les méfaits de l'immigration" comme d'un "discours de vérité". Malheureusement pour lui, la vérité est ailleurs. Tout son propos, uniquement à des fins politiques, est remis en cause par des chiffres de la vie réelle. Non pas par n'importe quel farfelu. Mais par l'OCDE (organisation de coopération et de développement économiques) dont personne ne peut contester la fiabilité des chiffres et analyses sauf les complotistes de l'ultra-Droite. Ainsi dans une étude à la fin de l'année 2021, elle rappelait que chez tous les états membres, la contribution des immigrés sous la forme d’impôts et de cotisations est supérieure aux dépenses que les pays consacrent à leur protection sociale, leur santé et leur éducation pour la période 2006-2018. En France, par exemple, la contribution budgétaire nette des personnes nées à l’étranger est même de 1,02 % du PIB, donc légèrement excédentaire. L'organisme européen va même plus loin et observe que la contribution est positive jusqu’à la prise en compte des dépenses militaires et de la dette publique. Bien sûr, il s'agit là de chiffres macro-économiques. L'individualisation des étrangers rend forcément service à ceux qui ont un agenda politique et la volonté de stigmatiser dans le vide. Reste que l'intégration de ces populations mériterait une plus grande attention. Certainement aussi parce qu'elle favoriserait à la fin un gain économique supplémentaire. Difficile d'avouer que l'on a tort. Alors, Yoann Gillet, comme une partie de la France d'aujourd'hui, use et abuse d'arguments fallacieux pour trouver un coupable à tout prix aux maux de la société. Ce qui paraît dingue la-dedans, c'est qu'aucune voix politique ne franchit le mur médiatique pour lui apporter la contradiction. À l'exception de la majorité présidentielle, qui bénéficie d'un temps de parole supplémentaire imposé par le gendarme de l'audiovisuel, désormais l'ARCOM. Aujourd'hui en mauvaise posture politique, elle prêche un peu seule dans le désert...