EXPRESSO Aménagement du territoire : l'État et les élus locaux, la grande réconciliation ?
Devant un parterre d’élus, la préfète du Gard a lancé « L’atelier des solutions », ce mercredi au Colisée. Le but : aider les mairies et intercommunalités à réaliser leur projets, tout en respectant les lois de préservation de l'environnement.
Pour sortir de terre un projet, les élus locaux doivent se plier à de nombreuses règles. Notamment depuis la prise en compte par le législateur de la préservation de l’environnement et la lutte contre le réchauffement climatique. Si l'enjeu est important, il donne souvent lieu à des débats, voire des litiges entre politiques et services de l'État. Ce mercredi au siège de Nîmes métropole, la préfète du Gard, Marie-Françoise Lecaillon, a lancé « L’atelier des solutions ». Une initiative de la haute fonctionnaire qui l’avait déjà testé dans l’Allier.
L’objectif est clair : « Accompagner les acteurs du territoire dans une démarche de développement équilibré, en tenant compte des enjeux urbains et environnementaux. » Autrement dit : ne pas se limiter au rôle de police mais accompagner à la réussite des projets. Présent à cette réunion de lancement, pléthore d’acteurs tels que les élus du SCOT (Schéma de cohérence territoriale) Sud-Gard ou la Dreal (Direction régionale de l'environnement, de l'aménagement et du logement). Un service déconcentré de l’État qui a souvent le droit de vie ou de mort sur les dossiers des élus.
« Dans ce territoire de 382 000 habitants, notre société évolue. Par conséquent, nous avons un devoir de résultat », met en avant le président du Scot Sud-Gard, Frédéric Touzellier. L'édile, par ailleurs vice-président à l'Aménagement économique de Nimes métropole, espère que ces ateliers « cibleront mieux les projets, le foncier et les friches urbaines.» Dans le sud du Gard, l'un des dossiers majeurs s'appelle Magna Porta. Une zone d’activité économique dont la superficie a déjà été revue à la baisse à cause des obligations environnementales, qui entoure la gare Nîmes-Pont du Gard.
Afin d'aménager 40 hectares de foncier d'entreprise, la SPL (Société publique locale) Agate mandatée par l'Agglo nîmoise doit trouver 200 hectares de compensation écologique. Suite à l'appel d'offres lancé pour trouver une entreprise capable de relever ce défi, la CAO (Commission d’appel d’offre) de la SPL examinera les « 5 à 7 offres déposées avant de retenir un opérateur avant l’été », confie l'une de nos sources qui espère d'ailleurs « que la préfète ne soit pas débarquée cet été ! Ça fait plus de deux ans qu'elle est là. Si c'est le cas, il faudra reprendre tout à zéro. »