Publié il y a 1 an - Mise à jour le 05.04.2023 - Coralie Mollaret - 2 min  - vu 4448 fois

EXPRESSO Bientôt un grand lac dans la Vaunage ?

Face au dérèglement climatique, de plus en plus d’élus locaux cherchent des solutions pour mieux gérer leur ressource en eau. À Nîmes métropole, le maire de Langlade souhaite stocker les eaux dites "non-conventionnelles" afin d'irriguer les cultures et limiter le risque inondation.

C’est malheureusement une fatalité : le dérèglement climatique entraîne une raréfaction de l’eau. Selon une étude réalisée en 2018 par le Conseil départemental, le Gard connaîtra en 2050 un climat comparable à l’Andalousie et, en 2100, à celui des oasis tunisiennes. Côté températures, les experts de BRL prévoient une hausse des températures de 4° en 2100 contre 1,4° ces 30 dernières années.

Si la présence de cours d’eau comme le Rhône est un atout indéniable pour notre territoire, ce dernier connaîtra une baisse de débit de 30 % d'ici à 2050. « Nous devons prendre des mesures pour anticiper ces problèmes », commente Gaëtan Prévoteau, maire de Langlade et conseiller communautaire délégué aux Eaux non-conventionnelles à Nîmes métropole. Les eaux non-conventionnelles regroupant les eaux usées traitées, l’eau de pluie ou celle stockée dans les bassins de rétention. 

Un lac de 20 hectares aux divers usages 

Dans un document de travail de Nîmes métropole à l’occasion de la Journée mondiale de l’eau, le 22 mars, Gaëtan Prévoteau a relevé qu’aujourd’hui « seulement 2,4 % des eaux usées traitées au sein de l’Union européenne sont réutilisées » contre 90 % pour l’île de Chypre et 60 % pour celle de Malte. L’Agglo nîmoise vient de lancer une étude de faisabilité pour créer un lac dans la plaine de la Vaunage. Une étude conduite par le cabinet DV2E pour une durée de sept mois et un montant de 90 000 €.

La superficie envisagée est d’environ 20 hectares (contre par exemple 2 hectares pour le lac de Bellegarde, NDLR). L’équipement serait aménagé à côté de la station d’épuration de la Vaunage (entre Saint-Dionisy, Clarensac et Calvisson), calibrée pour traiter les eaux de 21 000 habitants. Son usage serait par ailleurs multiple : « Il permettrait d’irriguer 400 hectares de terres agricoles, de préserver la biodiversité, de contenir les eaux de pluie lors des gros orages mais aussi de servir de ressource pour les pompiers sans oublier bien sûr l’attrait touristique », souligne Gaëtan Prévoteau.

Quelle eau pour alimenter le lac ?

Connecté au Rhône, ce lac aurait plusieurs sources d’alimentation. « D’abord les rejets de la station d’épuration », précise l’élu communautaire. L’eau de pluie y sera également stockée « pour éviter que les communes de Bernis et de Milhaud soient inondées. » Enfin, « le lac pourra recevoir les 800 000 m3 d’eau de la carrière de Caveirac au lieu de les rejeter derrière le magasin Tropic Plantes. »

Le projet n’est encore qu’au stade de la réflexion. Une réflexion pour initier un changement de pratique de notre consommation d’eau. Aujourd’hui, c'est bien de l'eau potable que nous retrouvons dans nos toilettes, que nous utilisons pour laver nos vêtements ou arroser nos plantes... 

Coralie Mollaret

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