EXPRESSO Caution pour les mariages : l'exemple de la ville de Poissy
L'adjoint à la Sécurité de la ville de Nîmes, Richard Schieven, a proposé la mise en place d’un chèque de caution de 2 000 € pour les mariages. Une mesure déjà mise en place par la ville de Poissy pour éviter certains débordements.
Le directeur général des services de la Mairie de Nîmes, Christophe Madalle, est peut-être allé un peu vite en rabrouant son élu. Début septembre, l’adjoint à la Sécurité confie à Objectif Gard qu’il a soumis au maire de Nîmes une idée : la mise en place d’un chèque de caution de 2 000 € pour éviter les débordements lors des mariages. Si ces justifications sont parfois maladroites, l’élu a constaté à plusieurs reprises des manquements notamment aux règles de circulation.
Il n’est pas le seul. « Une fois, j’ai attendu cinq heures les mariés ! », se souvient, comme si c’était hier, l’ancien adjoint Thierry Procida. À en croire ses dires, « ils sont arrivés dans un brouhaha ! J’ai même dit au maire que si ça continuait comme ça, il fallait arrêter les mariages le samedi ». Dans les Yvelines, la ville de Poissy, qui célèbre 200 mariages par an, a trouvé une autre solution : la mise en place d'un chèque de caution. Jointe par téléphone, la première adjointe, Karine Conte, confie que ce dispositif a été mis en place l’an dernier, « après un mariage compliqué où ça hurlait partout ».
Poissy : un chèque de caution de 1 000 €
Avant chaque union civile, « nous recevons les fiancés avec leurs référents pour leur expliquer la charte relative aux cérémonies », explique Karine Conte. À l’intérieur, les fameux 1 000 € de caution : « La somme est encaissée et, en cas de problème, nous déduisons certaines sommes. » Comptez par exemple 400 € pour 30 minutes de retard, 500 € en cas de dégradation ou encore 100 € pour tout ménage supplémentaire. Si tout se déroule bien, « nous rendons la totalité de la somme, bien évidement », rassure l’élue locale.
Karine Conte martèle que « ce dispositif est avant tout préventif et dissuasif. D’ailleurs, depuis sa mise en place, nous n’avons retiré qu’une fois 400 € pour un gros retard ». Le but de cette mesure « n’est pas de se faire de l’argent mais souvent, quand on tape au portefeuille, le message passe mieux ». Et d’ajouter : « Les mariages sont un évènement heureux. On laisse le couple choisir sa musique si nécessaire, on laisse les ''youyou'' à n’en plus finir... (sic) Mais, il ne faut pas exagérer et être bien élevé. »
L'intérêt du ministre de l'Intérieur
Le plus drôle dans cette affaire, c’est qu’après la mise en place de cette caution, « le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, a appelé le maire de Poissy, expliquant que ce dispositif l’intéressait et qu’il était prêt à faciliter son application dans le cadre d’une loi ». Finalement, avec sa proposition, l'adjoint Richard Schieven aurait pu donner une opportunité au maire de Nîmes et au ministre, en brouille depuis des mois, de se rabibocher...
CM
coralie.mollaret@objectifgard.com