EXPRESSO Drôle de haie d’honneur pour les élus de Nîmes métropole
Les conseils communautaires passent et la mobilisation des clubs féminins, privés de subventions depuis plus d’un an, ne faiblit pas.
Attention la tête... Ce lundi soir, à l’occasion du conseil communautaire, les clubs féminins étaient de nouveau mobilisés au Colisée, siège de Nîmes métropole. C’est ici qu’il y a plus d’un an, le président Les Républicains Franck Proust leur a coupé leurs subventions. « C’est de la discrimination avérée ! On ne peut pas sucrer les aides des clubs féminins et laisser celles des masculins ! Nous, on continue à se mobiliser », scande Gérard Rival, secrétaire du BHNM (Bouillargues Handball Nîmes Métropole).
Une plainte envisagée
Il y a deux mois, maître Hortense Douard, avocate à Paris, est entrée en contact avec les clubs féminins. « Elle a déjà demandé plusieurs documents à Nîmes métropole qui a quand même traîné les pieds pour les fournir… », poursuit Gérard Rival, qui n’exclut donc pas de porter plainte pour discrimination. Par ailleurs, « nous avons contacté le Défenseur des droits et pris attache auprès du cabinet de la ministre des Sports ». Ces démarches seront-elles suffisantes pour acter le retour des subventions ?
En attendant, les sportives ne manquent pas d’endurance. Ce lundi, plusieurs d’entre elles ont fait une haie d’honneur aux élus. Face à face, devant la porte d’entrée vitrée du Colisée, les filles ont envoyé des ballons au-dessus de la tête des élus à chaque passage. « Nous, on est du Nord ! », se défausse un élu de Leins Gardonnenque. D'autres sont plus sensibles aux mobilisations. En conseil communautaire, le maire de Marguerittes, lui, a subtilement demandé à ce qu'un débat soit ouvert sur les compétences de l’intercommunalité.
En conseil communautaire, le président Franck Proust a prononcé un discours de clôture, lors du vote du budget, aux allures d'au revoir. Le 5 avril, l'élu saura s’il devra démissionner de la présidence de Nîmes métropole, après sa première condamnation dans l’affaire de la Senim. Dans ledit discours, Franck Proust - applaudi par l'assemblée - a assumé un recentrage des compétences couplé à une politique d'économie. Aujourd’hui, l’une des meilleures chances des clubs pourrait se trouver dans l’empêchement du président.
D'autant que le maire de Nîmes, Jean-Paul Fournier, ne partage pas sur ce dossier l'avis de son élu. « Je suis profondément désolé du choix qui a été fait en la matière. J’avais pour ma part exprimé mon désaccord quant à cette décision », a répondu par courrier Jean-Paul Fournier. Et d’ajouter : « La ville de Nîmes continue à assurer son soutien sans discrimination à l’ensemble des clubs sportifs. »