EXPRESSO Nîmes : Odil, le bébé du premier adjoint Julien Plantier
Ce lundi, le premier adjoint de la ville de Nîmes a lancé une foncière baptisée Odil. L’objectif ? Dynamiser le commerce du cœur de ville et des quartiers bénéficiant du programme de renouvellement urbain.
Cette idée trottait dans la tête du premier adjoint depuis plusieurs mois. Il faut dire que depuis quelques années, nombreuses sont les collectivités à se lancer dans la création de foncière : 60 en France depuis début 2022 et plus d’une centaine serait en projet. Après maturation, Julien Plantier - qui est aussi président de la SAT/SPL Agate - a présenté, ce lundi matin, Odil.
« Il s’agit d’une société foncière chargée d’acquérir des locaux, de les aménager et de les louer à des commerces », introduit le jeune élu. Loin de la spéculation immobilière, Odil « a pour mission de s’orienter vers des secteurs carencés du centre-ville ainsi que les quartiers qui bénéficient du programme de renouvellement urbain (Pissevin-Valdegour et Chemin-Bas/Mas de Mingue) ».
Un capital de 20 millions d’euros
D’autres artères de l’Écusson ont été répertoriées comme carencées. Depuis plusieurs années, les commerces des cœurs de ville sont concurrencées par les zones périphériques - où le stationnement est souvent gratuit - et les achats en ligne. Julien Plantier nuance toutefois : « Le taux de vacance du centre-ville de Nîmes est (légèrement, NDLR) en dessous de la moyenne nationale : 12% contre 12,5%. »
Et d’assurer : « Nous sommes des bons élèves. Nous le devons à la politique d’animations touriste mise en place par le maire de Nîmes, Jean-Paul Fournier, et Franck Proust - aujourd’hui le président de Nîmes métropole. » Pour acquérir ces locaux, Odil part avec un capital de 20 millions d’euros pour acquérir des locaux. Un schéma qui s’opère déjà avec la SPL Agate en matière de logement sur le secteur des tours Wagner.
Différent du droit de préemption
En centre-ville, l’exemple de la rue Crémieux est le plus parlant. « Cette rue peut potentiellement faire l’objet d’une implication forte d’Odil. Il y a beaucoup de propriétaires parisiens qui sont sur des placements financiers », poursuit Julien Plantier. Odil ira donc à la rencontre des propriétaires et leur fera une offre d’achat. « Ce droit ne peut s’exercer que lors d’une transaction. Ensuite, la préemption pèse sur les finances de la ville », répond Julien Plantier.
Le capital d’Odil est détenu par sept actionnaires, sachant que la SAT en détient environ 40 % à l’instar de la banque des territoires. S’ensuivent le crédit agricole avec 9,7%, la caisse d’épargne avec 7,9%, Arceau avec 2,7% et la Socri, propriétaire de la Coupole, avec 1,3%. Le représentant de la banque des territoires a indiqué qu’il y avait bien « un objectif de rentabilité » pour les actionnaires. Toutefois, Julien Plantier prévient : « Ce n’est pas en un ou deux ans que l’on va changer la physionomie d’une rue. C’est un travail de longue haleine. »