EXPRESSO Présidence Les Républicains : Richard Tibérino se confie
C’est une course en solitaire dont l’issue est certaine pour l’élu nîmois : Richard Tibérino sera bien le prochain président Les Républicains de la fédération gardoise, le 27 novembre. Quel regard porte-t-il sur ce scrutin sans suspense ?
Qu’on se le dise : l’élection interne Les Républicains, les 26 et 27 novembre, ne promet pas d’être la plus passionnante dans le Gard. En cause : le président sortant Christophe Rivenq n’a pas souhaité se présenter face au candidat nîmois, Richard Tibérino. Comment la Droite gardoise en est-elle arrivée là ? À cause de la volonté du maire de Nîmes, Jean-Paul Fournier, de faire payer à l’Alésien son rapprochement avec la majorité présidentielle.
Un rapprochement que l’incriminé réfute, bien évidemment. D’ailleurs Richard Tibérino, en campagne, nuance la position nîmoise : « Christophe n’a jamais trahi. Nous avons tous eu quand même un petit moment de doute et d’incompréhension quand a été évoquée l’éventualité de son entrée au Gouvernement. » Entrée qui finalement n’aura jamais eu lieu puisqu'Emmanuel Macron a préféré nommé l’Alésien et directeur de cabinet de la Première ministre, Aurélien Rousseau, au ministère de la Santé.
« Je suis déçu d’être seul »
Dans ces conditions, dans quel état d’esprit est Richard Tibérino ? Comment se prépare-t-il à battre campagne ? « Je regrette sincèrement que Christophe Rivenq n’ait pas déposé sa candidature. Une élection perd tout son intérêt avec un seul candidat. La démocratie, c’est plusieurs candidats, un débat d’idées, de ligne politique. Donc oui, je suis déçu d’être seul. » Richard Tibérino sait pertinemment qu’avec le poids des militants nîmois, tout match entre Alès et Nîmes est pipé d’avance.
C’est sans doute pour ça que Christophe Rivenq ne s’est pas risqué à ce scrutin interne. Reste à savoir si, pendant la campagne, Richard Tibérino se rendra à Alès ? Ou dans les autres territoires pour tenter de créer une dynamique ? La réponse est non : « Étant seul, ma campagne se limitera à ma profession de foi. Et depuis 30 ans les adhérents me connaissent bien et surtout connaissent mes idées sans tabou. » Oubliez donc les apéros militants et autres discours enflammés à la gloire d’Éric Ciotti que Richard Tibérino a soutenu à la présidence du parti.
Qu’il le veuille ou non, cette campagne interne a toutefois était marquée par la lettre aux militants envoyée, dimanche soir, par Christophe Rivenq. Il y déplore la stratégie de Nîmes de reprendre tous les pouvoirs au sein de la fédération - le secrétariat départemental étant occupé par le Nîmois Franck Proust - et dénonce des « ambitions personnelles » adossées à un « esprit de revanche ». « À 69 ans mes ambitions personnelles sont derrière moi », répond Richard Tibérino. Vraiment ? Soixante-neuf ans en politique, est-ce si vieux que ça ? Hein messieurs Fournier, Roustan, Chapon... ?
« Je n'ai qu'un boss : c'est Fournier ! »
Concernant le partage des pouvoirs, « il est hors de question de rompre l’équilibre entre Alès et Nîmes », assure Richard Tibérino, argumentant : « Alès est toujours bien représentée avec Léa Boyer, secrétaire départementale adjointe. Il y a aussi deux délégués de circonscription et des conseillers nationaux alésiens. Sachez qu’avec le secrétaire départemental Franck Proust, nous sommes les représentants LR des Gardois et non des Nîmois. » Pas sûr que tous les militants du nord du département partagent cet avis…
Une fois aux affaires, plusieurs questions pourront se poser à Richard Tibérino, comme la volonté du premier adjoint Julien Plantier, démissionnaire du secrétariat départemental adjoint, de créer son association en vue des prochaines municipales : « Honnêtement, je pense qu'il est trop tôt pour penser aux municipales alors qu'on est dans la majorité avec un patron actif, en la personne de Jean-Paul Fournier. C’est à Julien de décider… Moi, jusqu'en 2026, je n'ai qu'un boss : c'est Fournier ! » Et c’est peut-être finalement lui, le vrai prochain président de la fédération gardoise.